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[Elrond]

26 - Trouver sa voie

Le lendemain matin, Elrond se leva tôt et quitta la forteresse sans un regard en arrière. Cette fois-ci, cela ne lui posa aucune difficulté. Il n'avait jamais eu d'attachement pour ces tas de pierres artificielle, et même s'il y laissait des amis, il savait qu'il aurait d'autres occasions de les rencontrer. Les routes étaient dégagées de tout danger, et la progression fut rapide. Il atteignit rapidement un village dans lequel la population s'affairait à reconstruire les bâtiments détruits sous le joug des Démons. Ils seraient sans doute détruits à nouveau un jour prochain, mais leur présence était en attendant nécessaire pour assurer la survie de la population restante.

Le Béonide s'arrêta quelques heures pour les aider à transporter quelques poutres dont le maniement était rendu difficile par leur poids. Sa force colossale facilita grandement le travail des villageois. A la fin de la journée, la charpente de la grange était terminée. Il ne resterait qu'à finir le toit pour pouvoir commencer à l'utiliser. Cela les villageois pouvaient le faire seuls le lendemain.

Elrond profita donc de la petite fête qui était organisée pour célébrer le retour temporaire au calme pour s'éclipser. Il marcha encore plusieurs heures dans la nuit avant de s'arrêter au bord d'un ruisseau. Il profita de la lumière des étoiles pour trouver un coin tranquille derrière quelques buissons et y déposa ses affaires avant de s'allonger.

Trouver sa voie n'est jamais un objectif facile. Sachant que pacifier seul le monde ne serait pas possible, Elrond essaya de réfléchir à des solutions pour s'en approcher le plus possible. Il passa de longues heures à réfléchir avant de s'endormir alors que les premières lueurs de l'aube apparaissaient.

Le premier problème que lui-même avait rencontré était l'habitude. Même quand il avait cessé de désirer combattre, il s'était malgré tout livré à un certain nombre de combats par habitude. Cela signifiait que même en l'absence de haine, il serait difficile de faire cesser tous ces luttes. Comment serait-il possible de faire perdre aux gens cette habitude? Il fallait pour cela que combattre devienne difficile, voire impossible, au moins pendant quelques temps. Il fallait essayer d'isoler les gens les uns des autres. Si chacun restait dans son coin, sans doute les conflits seraient plus rares. Mais cela serait difficilement atteignable. Dans un monde où la plupart des habitants avaient des volontés de conquête et de possession, comment octroyer une région pour chacun? Comment convaincre les gens de rester dans leur zone, si ce n'est en les y forçant, probablement par la violence?

On dit parfois qu'il faut combattre le feu avec le feu, et éliminer des êtres belliqueux ne peut probablement se faire que grâce à la guerre et la violence. Elrond envisagea alors la possibilité qu'il lui faille reprendre les armes et la lutte, mais il ne le ferait que s'il avait un objectif immédiat et réalisable qui pouvait le rapprocher de son objectif ultime d'apporter plus de paix dans ce monde violent. Autrement, autant continuer la vie qu'il menait actuellement, évitant de se mêler de la plupart des conflits. Il finit par s'endormir sans avoir trouvé de solution véritable, mais en ayant la sensation qu'il tenait peut-être quelque chose, qu'il était proche de trouver une voie lui convenant, au moins temporairement.
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26 - Trouver sa voie

Le lendemain matin, Elrond se leva tôt et quitta la forteresse sans un regard en arrière. Cette fois-ci, cela ne lui posa aucune difficulté. Il n'avait jamais eu d'attachement pour ces tas de pierres artificielle, et même s'il y laissait des amis, il savait qu'il aurait d'autres occasions de les rencontrer. Les routes étaient dégagées de tout danger, et la progression fut rapide. Il atteignit rapidement un village dans lequel la population s'affairait à reconstruire les bâtiments détruits sous le joug des Démons. Ils seraient sans doute détruits à nouveau un jour prochain, mais leur présence était en attendant nécessaire pour assurer la survie de la population restante.

Le Béonide s'arrêta quelques heures pour les aider à transporter quelques poutres dont le maniement était rendu difficile par leur poids. Sa force colossale facilita grandement le travail des villageois. A la fin de la journée, la charpente de la grange était terminée. Il ne resterait qu'à finir le toit pour pouvoir commencer à l'utiliser. Cela les villageois pouvaient le faire seuls le lendemain.

Elrond profita donc de la petite fête qui était organisée pour célébrer le retour temporaire au calme pour s'éclipser. Il marcha encore plusieurs heures dans la nuit avant de s'arrêter au bord d'un ruisseau. Il profita de la lumière des étoiles pour trouver un coin tranquille derrière quelques buissons et y déposa ses affaires avant de s'allonger.

Trouver sa voie n'est jamais un objectif facile. Sachant que pacifier seul le monde ne serait pas possible, Elrond essaya de réfléchir à des solutions pour s'en approcher le plus possible. Il passa de longues heures à réfléchir avant de s'endormir alors que les premières lueurs de l'aube apparaissaient.

Le premier problème que lui-même avait rencontré était l'habitude. Même quand il avait cessé de désirer combattre, il s'était malgré tout livré à un certain nombre de combats par habitude. Cela signifiait que même en l'absence de haine, il serait difficile de faire cesser tous ces luttes. Comment serait-il possible de faire perdre aux gens cette habitude? Il fallait pour cela que combattre devienne difficile, voire impossible, au moins pendant quelques temps. Il fallait essayer d'isoler les gens les uns des autres. Si chacun restait dans son coin, sans doute les conflits seraient plus rares. Mais cela serait difficilement atteignable. Dans un monde où la plupart des habitants avaient des volontés de conquête et de possession, comment octroyer une région pour chacun? Comment convaincre les gens de rester dans leur zone, si ce n'est en les y forçant, probablement par la violence?

On dit parfois qu'il faut combattre le feu avec le feu, et éliminer des êtres belliqueux ne peut probablement se faire que grâce à la guerre et la violence. Elrond envisagea alors la possibilité qu'il lui faille reprendre les armes et la lutte, mais il ne le ferait que s'il avait un objectif immédiat et réalisable qui pouvait le rapprocher de son objectif ultime d'apporter plus de paix dans ce monde violent. Autrement, autant continuer la vie qu'il menait actuellement, évitant de se mêler de la plupart des conflits. Il finit par s'endormir sans avoir trouvé de solution véritable, mais en ayant la sensation qu'il tenait peut-être quelque chose, qu'il était proche de trouver une voie lui convenant, au moins temporairement.
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[Elrond]

27 - Retour en méditation

Pendant encore quelques jours, Elrond chassa en solitaire. Il s'enfonçait dans des régions de moins en moins peuplées, de moins en moins fréquentées. Il finit par prendre la décision de chercher un coin vraiment tranquille pour méditer et chercher une réponse à son problème. Après tout, même s'il restait loin des combats, cela n'améliorait pas réellement la situation du monde, cela ne résolvait rien. Mais pour trouver une solution, il lui fallait du temps, beaucoup de temps, sans être dérangé.

Il continua donc de progresser, jusque dans des zones où plus personne ne venait. Il cessa de trouver des loups et dû se contenter de ramasser un peu de végétation pour se nourrir. Le paysage finit par se transformer en un désert rocailleux ou plus aucune subsistance ne pouvait être trouvée. Pourtant, Elrond continua, comme guidé par son instinct. Après plusieurs jours de marche, il aperçut ce qu'il savait être sa destination, même s'il n'était jamais venu en ces lieux. Au milieu de cette étendue plate et stérile s'élevait un éperon rocheux, dont la taille s'avéra rapidement être importante. Le corps d'Elrond commençait à s'épuiser quand il arriva au pied de cette montagne, et pourtant, il entreprit de la gravir avec grâce et efficacité. Il n'avait toujours pas perdu ses capacités dans ce domaine.

Arrivé au sommet, il pouvait voir que le désert s'étendait dans toutes les directions aussi loin que porte sa vue. Il avait l'impression d'être dans un autre monde que le sien. Il n'avait aucune idée de ce que ce lieu pourrait lui apporter, mais il savait pourtant qu'ici se terminait cette phase de sa quête. Soit il trouverait une nouvelle façon de l'orienter, soit sa vie elle-même se terminerait. Il s'assit et commença sa méditation. Son esprit se détacha de son corps, l'activité de ce dernier devenant tellement minime qu'il pourrait survivre longtemps dans cet état. Longtemps, mais pas éternellement. S'il ne trouvait pas une solution à temps, alors il ne serait capable que de réintégrer un corps dont toute vitalité aurait disparu, un corps dont son âme devrait s'échapper pour toujours, ou rester ancrée en ce lieu pour toujours. S'il ne réintégrait pas son corps à temps, c'était la mort permanente qui le guettait.

Néanmoins, il n'avait pas peur. Déjà une fois il avait quitté son corps de cette façon avant de revenir. Il savait qu'il pouvait le faire. Il savait également qu'il ne pourrait supporter l'échec et préférait dans ce cas disparaître totalement de ce monde. Maintenant devenu pur esprit, il se concentra sur la tâche qu'il voulait accomplir et se mit à réfléchir, oubliant le passage du temps, ne se souciant plus d'un éventuel retour, entièrement consacré à son objectif.

Le temps passa, et une solution lui vint. Reprenant conscience de qui il était, mais n'ayant aucune notion du temps qu'avait duré sa méditation, il ne savait pas si son corps pouvait encore l'accueillir et s'il pourrait mettre sa solution en œuvre. Il était temps de vérifier …
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27 - Retour en méditation

Pendant encore quelques jours, Elrond chassa en solitaire. Il s'enfonçait dans des régions de moins en moins peuplées, de moins en moins fréquentées. Il finit par prendre la décision de chercher un coin vraiment tranquille pour méditer et chercher une réponse à son problème. Après tout, même s'il restait loin des combats, cela n'améliorait pas réellement la situation du monde, cela ne résolvait rien. Mais pour trouver une solution, il lui fallait du temps, beaucoup de temps, sans être dérangé.

Il continua donc de progresser, jusque dans des zones où plus personne ne venait. Il cessa de trouver des loups et dû se contenter de ramasser un peu de végétation pour se nourrir. Le paysage finit par se transformer en un désert rocailleux ou plus aucune subsistance ne pouvait être trouvée. Pourtant, Elrond continua, comme guidé par son instinct. Après plusieurs jours de marche, il aperçut ce qu'il savait être sa destination, même s'il n'était jamais venu en ces lieux. Au milieu de cette étendue plate et stérile s'élevait un éperon rocheux, dont la taille s'avéra rapidement être importante. Le corps d'Elrond commençait à s'épuiser quand il arriva au pied de cette montagne, et pourtant, il entreprit de la gravir avec grâce et efficacité. Il n'avait toujours pas perdu ses capacités dans ce domaine.

Arrivé au sommet, il pouvait voir que le désert s'étendait dans toutes les directions aussi loin que porte sa vue. Il avait l'impression d'être dans un autre monde que le sien. Il n'avait aucune idée de ce que ce lieu pourrait lui apporter, mais il savait pourtant qu'ici se terminait cette phase de sa quête. Soit il trouverait une nouvelle façon de l'orienter, soit sa vie elle-même se terminerait. Il s'assit et commença sa méditation. Son esprit se détacha de son corps, l'activité de ce dernier devenant tellement minime qu'il pourrait survivre longtemps dans cet état. Longtemps, mais pas éternellement. S'il ne trouvait pas une solution à temps, alors il ne serait capable que de réintégrer un corps dont toute vitalité aurait disparu, un corps dont son âme devrait s'échapper pour toujours, ou rester ancrée en ce lieu pour toujours. S'il ne réintégrait pas son corps à temps, c'était la mort permanente qui le guettait.

Néanmoins, il n'avait pas peur. Déjà une fois il avait quitté son corps de cette façon avant de revenir. Il savait qu'il pouvait le faire. Il savait également qu'il ne pourrait supporter l'échec et préférait dans ce cas disparaître totalement de ce monde. Maintenant devenu pur esprit, il se concentra sur la tâche qu'il voulait accomplir et se mit à réfléchir, oubliant le passage du temps, ne se souciant plus d'un éventuel retour, entièrement consacré à son objectif.

Le temps passa, et une solution lui vint. Reprenant conscience de qui il était, mais n'ayant aucune notion du temps qu'avait duré sa méditation, il ne savait pas si son corps pouvait encore l'accueillir et s'il pourrait mettre sa solution en œuvre. Il était temps de vérifier …
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[Elrond]

28 - Est-ce la fin ?

Les heures passaient, et l'esprit du Béonide semblait avoir beaucoup de mal à retrouver substance, à réintégrer un corps très affaibli. Pendant un instant, il douta de pouvoir y parvenir, se demandant si un succès même serait suffisant. S'il n'avait plus assez de vitalité, il serait incapable de retourner sur des terres où les notions de temps, de vie et de mort signifiaient quelque chose.

De temps en temps, il voyait à nouveau les images de ce lieu déserté où il avait médité. Mais il ne savait pas si ces images provenaient de son esprit, comme la mémoire du dernier lieu qu'il avait vu avant d'entreprendre sa médiation ou s'il s'agissait d'images réelles, signe qu'il commençait à reprendre contact avec le monde physique. Le lieu était toujours aussi désolé, sans aucun point de repère. Même s'il reprenait conscience, saurait-il seulement quelle direction suivre pour retrouver son monde ? Ne risquait-il pas d'errer pendant des jours sans parvenir nulle part, jusqu'à ce que son corps le lâche de façon définitive ? Pourtant, la question ne devait pas se poser tant qu'il n'avait pas encore retrouvé la possibilité de se réincarner. Il fallait faire les choses dans l'ordre.

Tentant de tout oublier, de tout ignorer tant qu'il n'avait pas réussi à retrouver son enveloppe charnelle, il calma son esprit et essaya de se souvenir de son expérience passée. Le noir se fit, il ne voyait maintenant plus rien. Etait-ce la fin ? Sa quête se terminait-elle ici, maintenant ? Soudain, il réalisa qu'il ne voyait plus rien simplement parce que ses yeux étaient fermés. Ses yeux ! Cela voulait dire qu'il avait réussi. Il prit rapidement conscience du fait qu'il pouvait ressentir à nouveau chaque parcelle de son corps de façon d'autant plus vive qu'il en avait été privé pendant si longtemps. Il ressentit également la grande lassitude qui avait prit possession de ses muscles. Il avait presque peur d'ouvrir les yeux uniquement pour constater qu'il ne lui restait plus aucune force, peut-être même pas celle de les ouvrir ouvrir pour voir le monde une dernière fois.

Sentant que sa réincarnation était maintenant complète, Elrond réalisa que s'il tardait trop, son corps serait d'autant plus faible avant de commencer le chemin du retour. Il était temps d'ouvrir les yeux. Ce qu'il vit était fidèle à ce que sa mémoire lui avait fait voir. Sous lui s'élevait une montagne isolée, perdu au milieu d'un désert qui semblait sans limite. Comment une telle formation pouvait être apparue au milieu d'une étendue aussi plate ? Certainement cette éminence n'était pas naturelle. Pourtant, elle était irrégulière, comportant quelques pistes, de nombreux abrupts de taille variable, quelques grottes, des rochers isolés qui semblaient sur le point de se détacher. Cela était la solution évidente à son problème. Sa connaissance de la montagne était telle qu'il ne lui fut aucunement difficile d'utiliser les particularités de cette montagne pour s'orienter. En quelques instants seulement, il savait quelle direction il devait prendre pour retourner chez lui. Il se leva péniblement. Ses articulations s'insurgeaient contre le traitement qui leur était réservé. Ses muscles lui criaient qu'ils n'avaient plus la force nécessaire pour remplir la fonction qu'Elrond leur demandait. Seul son esprit fonctionnait normalement, pleinement. Allait-il lui permettre de trouver les ressources de revenir dans son monde et de retrouver les êtres qu'il connaissait ?
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28 - Est-ce la fin ?

Les heures passaient, et l'esprit du Béonide semblait avoir beaucoup de mal à retrouver substance, à réintégrer un corps très affaibli. Pendant un instant, il douta de pouvoir y parvenir, se demandant si un succès même serait suffisant. S'il n'avait plus assez de vitalité, il serait incapable de retourner sur des terres où les notions de temps, de vie et de mort signifiaient quelque chose.

De temps en temps, il voyait à nouveau les images de ce lieu déserté où il avait médité. Mais il ne savait pas si ces images provenaient de son esprit, comme la mémoire du dernier lieu qu'il avait vu avant d'entreprendre sa médiation ou s'il s'agissait d'images réelles, signe qu'il commençait à reprendre contact avec le monde physique. Le lieu était toujours aussi désolé, sans aucun point de repère. Même s'il reprenait conscience, saurait-il seulement quelle direction suivre pour retrouver son monde ? Ne risquait-il pas d'errer pendant des jours sans parvenir nulle part, jusqu'à ce que son corps le lâche de façon définitive ? Pourtant, la question ne devait pas se poser tant qu'il n'avait pas encore retrouvé la possibilité de se réincarner. Il fallait faire les choses dans l'ordre.

Tentant de tout oublier, de tout ignorer tant qu'il n'avait pas réussi à retrouver son enveloppe charnelle, il calma son esprit et essaya de se souvenir de son expérience passée. Le noir se fit, il ne voyait maintenant plus rien. Etait-ce la fin ? Sa quête se terminait-elle ici, maintenant ? Soudain, il réalisa qu'il ne voyait plus rien simplement parce que ses yeux étaient fermés. Ses yeux ! Cela voulait dire qu'il avait réussi. Il prit rapidement conscience du fait qu'il pouvait ressentir à nouveau chaque parcelle de son corps de façon d'autant plus vive qu'il en avait été privé pendant si longtemps. Il ressentit également la grande lassitude qui avait prit possession de ses muscles. Il avait presque peur d'ouvrir les yeux uniquement pour constater qu'il ne lui restait plus aucune force, peut-être même pas celle de les ouvrir ouvrir pour voir le monde une dernière fois.

Sentant que sa réincarnation était maintenant complète, Elrond réalisa que s'il tardait trop, son corps serait d'autant plus faible avant de commencer le chemin du retour. Il était temps d'ouvrir les yeux. Ce qu'il vit était fidèle à ce que sa mémoire lui avait fait voir. Sous lui s'élevait une montagne isolée, perdu au milieu d'un désert qui semblait sans limite. Comment une telle formation pouvait être apparue au milieu d'une étendue aussi plate ? Certainement cette éminence n'était pas naturelle. Pourtant, elle était irrégulière, comportant quelques pistes, de nombreux abrupts de taille variable, quelques grottes, des rochers isolés qui semblaient sur le point de se détacher. Cela était la solution évidente à son problème. Sa connaissance de la montagne était telle qu'il ne lui fut aucunement difficile d'utiliser les particularités de cette montagne pour s'orienter. En quelques instants seulement, il savait quelle direction il devait prendre pour retourner chez lui. Il se leva péniblement. Ses articulations s'insurgeaient contre le traitement qui leur était réservé. Ses muscles lui criaient qu'ils n'avaient plus la force nécessaire pour remplir la fonction qu'Elrond leur demandait. Seul son esprit fonctionnait normalement, pleinement. Allait-il lui permettre de trouver les ressources de revenir dans son monde et de retrouver les êtres qu'il connaissait ?
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[Elrond]

29 - La traversée du désert

Chaque pas pesait au Béonide. Chaque mètre semblait plus difficile à parcourir que le précédent. Et pourtant, il savait que la distance à parcourir était très importante. Il avait mis longtemps pour arriver jusqu'à la montagne solitaire. Elrond se retournait rarement, pour ne pas perdre inutilement des forces. Quand cela lui arrivait, il pouvait voir avec satisfaction que le promontoire s'éloignait, même si cela paraissait presque imperceptible. Cela l'aidait à continuer. Sans doute s'il s'était retourné plus souvent n'aurait-il pas eu la même sensation de progression, ce qui aurait pu anéantir son maigre espoir de succès.

Il savait que même une fois que la montagne aurait disparu, il lui faudrait encore du temps pour parvenir à destination. La seule chose qui permettait à Elrond de savoir qu'il n'était pas perdu dans un limbe quelconque était le passage du temps. Même dans ce désert semblant se situer en dehors de tout monde, le soleil parcourait le ciel et faisait se succéder jours et nuits.

Dans ce désert de rocaille, il était impossible d'identifier la moindre trace de passage. Etait-il toujours sur le bon chemin ou la fatigue l'avait-elle fait dévier de son chemin. Il n'avait pas voulu compter les jours. Sachant qu'il serait plus lent qu'à l'aller, il n'avait pas voulu se voir prendre par le désespoir en constatant qu'après une marche équivalente à celle de l'aller il n'avait toujours pas quitté le désert. La montagne finit par disparaître, et il continua de marcher.

La pluie s'abattit sur lui à nouveau. Sans cette pluie qui tombait régulièrement, il y a longtemps qu'il n'aurait pas pu continuer. Elle lui permettait de s'abreuver et de se rafraîchir. Apparemment, celui qui avait créé ce désert avait également donné une chance de survie à ceux qui le traversaient. Une fois encore, son impression que le lieu n'était pas naturel était renforcée. Avec toutes ces pluies, il était étonnant qu'aucune forme de vie n'ait pu prendre racine. Des rivières auraient dû apparaître pour permettre à toute cette eau de s'écouler. Et pourtant, il n'en était rien.

L'averse terminée, il ne fallut que quelques minutes pour que le sol paraisse à nouveau aussi sec et monotone qu'avant. Elrond continua à mettre un pied devant l'autre, progressant lentement, sans interruption, bercé d'espoir, luttant contre l'envie d'abandon qui parfois le prenait. Parfois, de plus en plus souvent...

La fatigue semblait parfois provoquer des visions, comme celle de cette forme qui se découpait à l'horizon. Ou était-ce vraiment une illusion ?
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29 - La traversée du désert

Chaque pas pesait au Béonide. Chaque mètre semblait plus difficile à parcourir que le précédent. Et pourtant, il savait que la distance à parcourir était très importante. Il avait mis longtemps pour arriver jusqu'à la montagne solitaire. Elrond se retournait rarement, pour ne pas perdre inutilement des forces. Quand cela lui arrivait, il pouvait voir avec satisfaction que le promontoire s'éloignait, même si cela paraissait presque imperceptible. Cela l'aidait à continuer. Sans doute s'il s'était retourné plus souvent n'aurait-il pas eu la même sensation de progression, ce qui aurait pu anéantir son maigre espoir de succès.

Il savait que même une fois que la montagne aurait disparu, il lui faudrait encore du temps pour parvenir à destination. La seule chose qui permettait à Elrond de savoir qu'il n'était pas perdu dans un limbe quelconque était le passage du temps. Même dans ce désert semblant se situer en dehors de tout monde, le soleil parcourait le ciel et faisait se succéder jours et nuits.

Dans ce désert de rocaille, il était impossible d'identifier la moindre trace de passage. Etait-il toujours sur le bon chemin ou la fatigue l'avait-elle fait dévier de son chemin. Il n'avait pas voulu compter les jours. Sachant qu'il serait plus lent qu'à l'aller, il n'avait pas voulu se voir prendre par le désespoir en constatant qu'après une marche équivalente à celle de l'aller il n'avait toujours pas quitté le désert. La montagne finit par disparaître, et il continua de marcher.

La pluie s'abattit sur lui à nouveau. Sans cette pluie qui tombait régulièrement, il y a longtemps qu'il n'aurait pas pu continuer. Elle lui permettait de s'abreuver et de se rafraîchir. Apparemment, celui qui avait créé ce désert avait également donné une chance de survie à ceux qui le traversaient. Une fois encore, son impression que le lieu n'était pas naturel était renforcée. Avec toutes ces pluies, il était étonnant qu'aucune forme de vie n'ait pu prendre racine. Des rivières auraient dû apparaître pour permettre à toute cette eau de s'écouler. Et pourtant, il n'en était rien.

L'averse terminée, il ne fallut que quelques minutes pour que le sol paraisse à nouveau aussi sec et monotone qu'avant. Elrond continua à mettre un pied devant l'autre, progressant lentement, sans interruption, bercé d'espoir, luttant contre l'envie d'abandon qui parfois le prenait. Parfois, de plus en plus souvent...

La fatigue semblait parfois provoquer des visions, comme celle de cette forme qui se découpait à l'horizon. Ou était-ce vraiment une illusion ?
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[Elrond]

30 - La silhouette

Pas après pas, Elrond continua son chemin. La silhouette qu'il avait aperçue grandissait. Ce n'était pas une illusion, cette fois-ci, il y avait vraiment quelque chose. Néanmoins, la fatigue voilait son regard et il n'arrivait pas à distinguer l'identité de cette silhouette. Celle-ci semblait tout simplement attendre, ne faisant aucun effort pour venir à la rencontre du Béonide.

Alors qu'il approchait, il constata que le soleil ayant tourné, la silhouette était maintenant à contre-jour. Ainsi, même en approchant, il ne parvenait toujours pas à savoir à qui il avait affaire. Elle continuait de se tenir immobile. Se plaisait-elle à contempler les supplices qu'enduraient Elrond pour l'atteindre ? Une sorte de rage le prit, lui donnant l'énergie de progresser plus vite.

Quand il arriva enfin devant l'ombre, assez prêt pour distinguer ses traits, il fut tellement surpris que sa rage s'évapora instantanément. Il lui fallut encore de long instant pour véritablement comprendre. Un sourire apparut sur son visage, s'étirant petit à petit. De nombreux sentiments se mélangeaient dans ce sourire. L'impression d'avoir enfin tout compris. L'amusement en réalisant combien sa quête avait été inutile et vaine. Le soulagement de savoir que tout irait bien. Et finalement une certaine désinvolture face à l'avenir qui l'attendait maintenant.

_ Ënfîn jê t'äi troùvèé !

Il ouvrit ses bras pour accueillir tous ces sentiments qui l'envahissaient, ferma les yeux et leva la tête vers le ciel, avant de partir dans un hurlement de rire …

Fin.
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30 - La silhouette

Pas après pas, Elrond continua son chemin. La silhouette qu'il avait aperçue grandissait. Ce n'était pas une illusion, cette fois-ci, il y avait vraiment quelque chose. Néanmoins, la fatigue voilait son regard et il n'arrivait pas à distinguer l'identité de cette silhouette. Celle-ci semblait tout simplement attendre, ne faisant aucun effort pour venir à la rencontre du Béonide.

Alors qu'il approchait, il constata que le soleil ayant tourné, la silhouette était maintenant à contre-jour. Ainsi, même en approchant, il ne parvenait toujours pas à savoir à qui il avait affaire. Elle continuait de se tenir immobile. Se plaisait-elle à contempler les supplices qu'enduraient Elrond pour l'atteindre ? Une sorte de rage le prit, lui donnant l'énergie de progresser plus vite.

Quand il arriva enfin devant l'ombre, assez prêt pour distinguer ses traits, il fut tellement surpris que sa rage s'évapora instantanément. Il lui fallut encore de long instant pour véritablement comprendre. Un sourire apparut sur son visage, s'étirant petit à petit. De nombreux sentiments se mélangeaient dans ce sourire. L'impression d'avoir enfin tout compris. L'amusement en réalisant combien sa quête avait été inutile et vaine. Le soulagement de savoir que tout irait bien. Et finalement une certaine désinvolture face à l'avenir qui l'attendait maintenant.

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Il ouvrit ses bras pour accueillir tous ces sentiments qui l'envahissaient, ferma les yeux et leva la tête vers le ciel, avant de partir dans un hurlement de rire …

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