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sokaris duc
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 2457 Thème: xm-jdr (983) Localisation: Penn Ar Bed écu: 20
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Posté le: 17 Juin 19:15 Sujet du message: La naissance d'un elfe |
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La naissance d’un elfe :
Il est des histoires qui n’ont ni début, ni fin. Celle ci n’a que le début, ou du moins celui que l’on veut bien lui donner. Et elle commence ainsi :
C’était le printemps, une journée comme on en voit tout les jours en Erathia, le royaume ancestrale, immuable et majestueux des elfes. Le ciel, d’un bleu intense était tacheté par de minuscules nuages, brumes éphémère dessinant le contenu des émotions de notre peuple. Le Dieu solaire se préparait à retourner à nouveau dans les ténèbres qui soutiennent notre plan, et à reprendre son éternel combat contre les créatures des enfers. Les légendes racontent qu’afin de veiller sur ses enfants, il s’entaillait chaque soir un bras, et laisse diluer son sang protecteur à travers la voûte céleste afin qu’elle nous protège. C’est ce qui disait on, expliquait la teinte orangée qui précédait la venue du voile de la nuit. Les étoiles, ses gardiens, s’en abreuvaient et étaient alors investit de sa puissance.
La cité d’Alteranis, en marbre blanc d’yrmanel resplendissait sous la chaude lumière qui se dégageait de l’astre divin. Les fleurs qui emplissaient chaque balcon donnaient une teinte colorée à ce royaume de pureté. A fleur de Montagne, la merveilleuse ville était alimentée en une eau de source aussi claire et transparente que l’air. Le liquide cristallin était délicatement parfumée à l’Abdanys, cette plante qui pousse naturellement au bord des rivières et qui emplit la brise d’une douce odeur parfumée.
L’atmosphère était à la joie et aux festivités et chaque sujet avait accroché à sa porte, un foulard de couleur en soie qui virevoltait au grès du doux zéphyr qui venait rafraîchir l’air ambiant.
Un grand événement se préparait. La Reine allait enfin mettre au monde son premier enfant, et tout le royaume en liesse s’était amassé au dessous des fenêtres royales afin d’y apercevoir le jeune héritier.
Malheureusement, Si l’Eternel avait choisi de donner une vie, ce fut au prix d’une autre et le petit elfe pris son premier souffle alors que sa mère rendit le sien. Son père, Thanirell Roi d’Erathia, fût immédiatement pris d’une inaltérable affection pour son jeune fils, renforcé par le fait qu’il restait le témoin vivant de l’Amour qu’il portait à sa défunte épouse.
C’était décidé, il porterait le nom de Sokariselithnorabroonell … _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses.
Dernière édition par sokaris le 19 Juin 16:19; édité 1 fois |
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sokaris duc
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 2457 Thème: xm-jdr (983) Localisation: Penn Ar Bed écu: 20
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Posté le: 18 Juin 20:30 Sujet du message: |
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Un cri dans la nuit :
Les étoiles scintillaient dans la nuit, la brume avait envahit la cité et un silence de mort régnait sur les larges rues dallées. Les seuls grincements des enseignes de marchands venaient percer l’atmosphère tranquille, crissements lugubres que les enfants prenaient pour le tintement des chaînes du « Gardien », des histoires que l’on raconte aux petits elfes n’ayant pas accomplis leurs corvées.
C’est alors qu’un cri atroce résonna dans les nappes de vapeur qui recouvraient la ville. Un cri d’animal, celui d’une bête que l’on égorge ou que l’on pend par les tripes sans l’achever, une exhortation au frisson. Il n’était guère de coutume qu’un trouble pareil survienne dans la contrée si débonnaire d’Erathia, la paix entre tribus et clans était immuable depuis des siècles et les pires crimes se résumaient à des rapines de pains.
Lieu hautement cosmopolite, Alteranis accueillait tout les sages de l’Empire, irrémédiablement attirés par les manuscrits de la grande bibliothèque.
C’est dans cette endroit florissant que, toute la nuit, la garde impériale arpenta les rues et les campagnes alentours, munie de torches, elle sillonna la contrée à la recherche de la « créature ».
Au petit matin, nulle trace du monstre, le sinistre son semblait avoir été entendu dans toute la ville, mais personne ne parvenait à déterminer d’où il provenait.
Très vite les rumeurs se répandirent, les ragots et les théories les plus farfelus les unes que les autres virent le jour. Certains parlaient d’un loup garou, pourtant disparus des contrées depuis des siècles, d’autres y voyaient les prémices d’un grand malheur et les plus catastrophistes interprétaient le cri comme l’accomplissement des prédictions d’un certain Raël, alcoolique notoire qui mobilise ses compères avec des palabres sans queues ni têtes au sujet d’êtres venus d’ailleurs.
Le Roi, à son grand malheur, savait quel était la signification du sinistre événement. Ni monstre ni créature venue d’ailleurs, il s’agissait de la chair de sa chair, son propre sang qui, depuis quelques lunes, adoptait un comportement étrange.
En effet le jeune Prince Sokaris qui avait maintenant 6 ans, devenait parfois violent et détruisait tout sur son passage, son visage angélique dénaturé par un rictus haineux. Thanirell avait tout mis en oeuvre afin que l’infamie resta dissimulée, pas même le 1er ministre n’avait été mis au courant.
Mais pour l’heure, la tolérance s’était éteinte, le Roi devait faire quelque chose. _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 2457 Thème: xm-jdr (983) Localisation: Penn Ar Bed écu: 20
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Posté le: 19 Juin 21:04 Sujet du message: |
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L’incident :
C’est ainsi que le Roi oublia toutes ces bonnes intentions, l’amour qu’il portait à son fils ne justifiant pas de supporter un telle scandale. Il était le représentant d’une longue lignée de Rois dignes et fiers et ne pouvait se permettre d’essuyer la honte de sa dégénérescence familiale.
La perte de sa femme l’avait changé, et ses yeux ne regardaient plus le monde avec clémence et tolérance, bien au contraire les stigmates de la tristesse y avaient éclos, bientôt remplacée par la haine et le trouble.
Il fut donc décidé en secret que le jeune Prince serait emmené jouer près de l’Ald Velothi, une rivière tumultueuse qui bordait la cité, à l’Est. Un accident devait survenir et le petit elfe devait être emporté par le flot, un vulgaire fétu de paille ballottée par les puissances aquatiques. Le Monarque se trouverait alors une nouvelle épouse, qui lui donnerait une nouvelle descendance digne de sa lignée.
Il était cantëa lúmë après táranar (quatre heures après midi) lorsque la petite troupe se mit en marche vers le lieu de villégiature improvisé. Les servantes au nombre de trois portaient les paniers du goûter, la garde personnelle du jeune Prince, guidée par l’Hér Varnassë (le Maître de la Sécurité en Eldarin) escortaient le jeune Prince.
Le soleil était haut dans le ciel et réchauffait l’atmosphère de ses doux rayons, les hibiscus assaillis par des hordes de colibris délayaient une fragrance agréable et apaisante.
Sokaris courait au bord de l’eau, suivit de près par l’Hér Varnassë qui veillait sur lui comme sur son propre fils.
Pourtant, il avait suffit d’une seconde, un lapse de temps si court pour que son attention se relâche et que le petit corps disparaisse dans le tumulte des remous fluviaux.
Lorsqu’il annonça au Roi la perte de son seul héritier, celui-ci avait fint une rage folle, ainsi qu’un chagrin inconsolable. Pourtant, il n’organisa aucune expédition de secours, pas un seul détachement à la recherche d’un espoir. Ce n’est que plusieurs heures plus tard qu’il organisa des prospections dans le but de récupérer le cadavre de son fils, afin de pouvoir lui organiser des funérailles dignes d’un Roi se justifiait il.
Il ne retrouvèrent jamais nulle trace de Sokaris, le courant l’avait emporté en dehors des frontières, au delà des Montagnes qui bordent Erathia. C’est en tout cas ce qu’arguait la version officielle.
Et pourtant … _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 2457 Thème: xm-jdr (983) Localisation: Penn Ar Bed écu: 20
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Posté le: 20 Juin 10:36 Sujet du message: |
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Underground :
Le gardien de la porte rajusta précipitamment son habit quelque peu négligé. Un visiteur franchissant déjà les lourds battants. Dans la salle, un vieil homme frissonna : Viz Graal en personne ! Il se précipita vers le nouvel arrivant, esquissant une révérence grotesque.
_ Maître, quel honneur pour moi gloussa le vieillard obséquieux.
L’homme ne répondit pas, laissant son regard errer tout au long de cette immense salle. Le long des murs couraient de hautes étagères croulant sous des milliers de livres. Tout ce savoir accumulé au fil du temps conférait à l’endroit un sentiment d’oppression insupportable.
Au centre s’alignaient tables, écritoires, bureaux couverts de parchemins, encres et grimoires ouverts. Tout cela manipulé par une fourmilière de Parcheministes, d’érudits et de clercs affairés.
_ Va chercher Golaskend ordonna t’il.
Le vieillard s’éclipsa, paraissant glisser sur le sol sombre. Près de là, trois hommes étudiaient en silence de lourds grimoires. Le Parcheministe secoua la manche d’un homme encore plus âgé que lui, qui redressa la tête, le regard agacé.
_ Tu m’ennuies Moknakas.
_ Golaskend, Viz Graal te demande ! protesta t’il.
A l’annonce du guerrier légendaire, l’érudit frémit. Il vint se poster près de l’imposant maître d’arme qui le toisa du regard un court instant puis dit :
_ Tout s’est il passé selon mes instructions ?
_ Oui Seigneur, parvint à prononcer le vétéran, la toile de mort qu’a tissé notre mage sur l’enfant a été parfaite. Le jeune Prince est en lieu sûr et sous bonne garde.
Le visage alors grave du Commandant se fendit d’un large sourire aux aspects paternels. Il se laissa tomber lourdement sur une antique chaise qui traînait non loin de là. Le meuble grinça sous son poids et dénonça une rupture prochaine de ses gonds.
_ Je suis rassuré, toute cette pression me pèse lourdement et le Roi est soupçonneux. Il va falloir agir vite. Il stoppa un instant, paraissant réfléchir à la suite des évènements. Dès ce soir, je veux que le jeune Prince soit emmené au Ciryapanda. De là il prendra le premier navire en partance pour l’île d’Azim. Soyez discret et choisissez un navire transportant du vin ou de l’huile, pour sa protection, un elfe serait trop ostensible. Il marqua de nouveau une pause puis reprit, semblant réfléchir à haute voix.
Un ami à qui j’ai sauvé la vie lors des campagnes contres les Vaggs, un humain, est venu me rendre visite avec sa jeune fille. Elle ne doit pas avoir plus de 6 ans et manifeste déjà de nombreux talents pour le maniement de l’épée. De plus, elle bénéficie d’une grande largesse d’esprit cette petite Aracy !
***
C’est ainsi que le jeune Prince déchû, à présent mort aux yeux de tous, embarqua à bord du Bellivianne aux côtés de la jeune humaine et de son père. _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 2457 Thème: xm-jdr (983) Localisation: Penn Ar Bed écu: 20
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Posté le: 21 Juin 9:19 Sujet du message: |
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Carnet de bord du Capitaine Anthanis :
2e décade de narmo, jour Úrimë.
Voilà deux jours que nous avons quitté le port elfique. Nous naviguons à vive allure et la mer ne semble vouloir rompre son aplanissement uniforme. Les courants Valenvaryon nous font lentement dériver à babord, aussi j’ai du renforcer l’artimon afin qu’il ne cède pas sous la pression. Nous devrions atteindre notre destination dans une dizaine de jours tout au plus, à moins bien sûr que le vent tourne et que nous soyons dans l’obligation de louvoyer. Le fait de devoir tirer des bords afin d’atteindre un point plein vent debout ralentirait considérablement notre progression.
Je n’aurais jamais dû accepter de prendre à mon bord ces passagers. Même si le jeune elfe semble absent, la jeune humaine et le guerrier qui les accompagne sont un peu trop indiscret. Je ne voudrais pas qu’ils découvrent ce que je transporte …
2e décade de narmo, jour Nótuilë.
Troisième jour de mer. Aujourd’hui, la jeune fille dénommée Aracy est venu me voir en me disant qu’elle entendait des bruits sourds provenant de la cale. Pensant lui faire peur je lui ai raconté que mon bateau était hanté et qu’il ne fallait surtout pas qu’elle y descende.
J’ai fais là une sombre erreur, elle semble animé par une soif de découverte hors du commun, pour une gamine de 6 ans elle n’a peur de rien.
Je l’ai d’ailleurs surpris à rôder près de l’écoutille en compagnie du petit elfe. Quant au père, je le soupçonne de me surveiller. Il va falloir que je me débarrasse d’eux … ce soir je leur ferait porter un repas de ma confection.
Je ne peux compromettre cette mission, on me ferait subir mille tourments si j’échouais.
Cette nuit, ils seront mort. _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 2457 Thème: xm-jdr (983) Localisation: Penn Ar Bed écu: 20
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Posté le: 22 Juin 9:42 Sujet du message: |
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La découverte :
La salle commune du navire était relativement grande compte tenu du nombre de passagers. Aux murs étaient accrochés toutes sortes de cartes, portraits ou trophées de pêche. Près de la table, un poisson à l’appendice nasale en forme de lame les toisait de son regard sans vie, témoin muet de l’incalculable quantité de repas qu’avaient dû connaître ce vieux rafiot.
Les trois passagers ne dînaient pas en compagnie de l’équipage qui préférait se restaurer dans leurs quartiers. Seul le Capitaine partageait la maigre pitance en leur compagnie, mais au vu de son mutisme persistant, son absence eut à peine été remarqué.
Les quatre convives attendaient donc dans le silence que le mousse daigne leur servir le potage, les deux jeunes enfants s’esquissaient sans cesse des sourires mais n’osaient rompre ce silence pesant.
Soudain, le père de la jeune fille demanda :
_ Vous ferez nous visiter votre navire mon ami ?
Le Capitaine eut l’air surpris, il se boudina sur sa chaise, mal à l’aise et répondit sur un ton sec et froid :
_ Je suis payé pour vous menez à bon port, pas pour faire le guide, et mon bateau n’est qu’un vieux rafiot sans intérêt, pas un musée.
Puis brusquement il se leva et sortit en grommelant.
_Et je ne suis pas votre ami
De nouveau seul, le guerrier, parlant plus à lui même qu’aux enfants dit :
_ Voilà qui est bien louche, un véritable Capitaine ne rechigne jamais à faire visiter son navire, il en est toujours particulièrement fier et n’hésite pas à en décrire les mérites. Même si ceux-ci s’avèrent extrapolés. Jamais de ma vie je n’avais entendu un marin qualifier son bateau de la sorte. Il se passe véritablement quelque chose d’étrange sur ce bâtiment. Mes enfants, descendons à la cale, il me coûte de vous impliquer dans cela mais je ne puis prendre le risque de vous laisser seul.
C’est ainsi que profitant de l’occupation d’une grande partie de l’équipage, les trois passagers s’engouffrèrent dans l’antre du navire. Leur progression fut d’abord stoppée par une lourde porte verrouillée par un cadenas de la taille d’un poing d’Orc. Le père d’Aracy qui n’était pas en reste en matière d’espionnage, vint rapidement à bout de l’obturation leur empêchant de poursuivre.
Lorsqu’ enfin il ouvrirent le lourd battant, une odeur pestilentielle et suffocante vint leur agresser les narines et la gorge. Leurs yeux, assaillis par cette exhalaison de mort, de pourriture, d’urine et d’excréments avaient du mal à rester ouvert. L’obscurité régnant en maître, les humains eurent grand peine à distinguer ce qui se tenait devant eux.
Sokaris étant un elfe et par conséquent nyctalope, se saisit d’une torche et la tendit silencieusement, le guerrier s’en empara et entreprit de l’allumer. Lorsque ce fut chose faite, un concert de grognements et de gémissements les firent tressaillir. Le spectacle s’étendant à leurs yeux était quasi-inexprimable.
Des cages, partout, du sol au plafond gisaient des geôles. Elles contenaient ce qu’ils prirent d’abord pour des bêtes sauvages, crasseuses et bruyantes. Examinant un peu plus les créatures, ils comprirent…
_ Des esclaves parvint à prononcer l’adulte.
_ Oui, des esclaves dit une voix derrière eux qui les fit sursauter, et je ne tiens pas à ce que perturbiez mon gagne pain.
Sokaris n’eut pas le temps de se retourner, il sentit ses pieds quitter le sol et son petit corps, propulsé par un coup terrible, vint se fracasser contre la coque du navire. Un liquide chaud coulait sur son visage et lui obstruait la vue, puis doucement, il sombra dans un abîme d’obscurité. _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 2457 Thème: xm-jdr (983) Localisation: Penn Ar Bed écu: 20
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Posté le: 22 Juin 23:12 Sujet du message: |
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Le douloureux réveil :
L’impression de tomber dans un gouffre sans fin, environné d’une noirceur infinie, sans bruit ni odeur … sans vie.
Ce fut le tangage incessant qui le tira de sa chute continue dans le royaume des ténèbres. Le bruit sourd des vagues contre la coque avait forci, et le timbre du vent se faisait plus persistant. Il sentait la brise infiltrer ses cheveux et taquiner ses oreilles pointues. Ses pieds étaient agréablement rafraîchis par une eau fraîche qui venait se rabattre contre le bois en un clapotis presque imperceptible. Il ne put distinguer l’endroit où il se trouvait, tout était noir. Pas un raie de lumière, pas une ombre
Peut être était il aveugle ? Impossible, il distinguait une forte lumière à travers sa peau. C’est alors qu’il prit conscience de son incapacité à ouvrir les yeux, il n’était pas amblyope mais son regard était clos. Lorsqu’il se passa la main sur les paupières, il sentit une substance calleuse et sèche qui semblait bien être une croûte. Il entreprit de se libérer de ses entraves et parvint enfin à entrouvrir ces lourds battants rugueux qui enjôlaient sa vue.
Sans qu’il ai eu le temps de s’accoutumer, la lumière le fit tressaillir et réveilla en lui une vive douleur crânienne, ses yeux se refermèrent aussitôt.
Le mal qui sévissait dans sa petite tête était difficilement supportable pour …
Brutalement, une pensée le sortit de sa torpeur, ce mal était difficile pour qui ? Qui était il ? Où était il ?
Il ne connaissait ni la raison pour laquelle le martèlement de son pouls sur les tempes le faisait autant souffrir, ni pourquoi sa vision était entravée par cette chose étrange.
Il ne savait même plus qui il était, seul un nom lui revint en tête : Sokaris.
Il fut pris d’une irrépressible panique, il ne comprenait absolument rien, tout n’était que brume dans son esprit meurtri. Il était impératif de savoir où il se situait. Luttant contre l’éblouissement et les tourments que cela lui conférait, il se releva et fit défiler son regard sur les alentours.
Il était seul, perdu au milieu de l’océan dans une barque vermoulue …
La dérive :
Le soleil était haut dans le ciel et pas un nuage ne venait perturber la chaleur écrasante qu’il diluait sur le corps inerte du jeune elfe. Quelques heures plus tôt il s’était réveillé et avait pu constater la précarité de sa situation, seul dans un canot qui prenait l’eau, perdu au milieu de l’océan. Pas une terre en vue, pas une voile à l’horizon. Les remous de la gigantesque flaque constituant son seul relief, à perte de vue.
Pire encore, il ne se souvenait de rien, il ne comprenait pas une bribe de sa galère. Le corps qui était le sien paraissait particulièrement jeune et d’une nature relativement frêle. Ses oreilles, élancée vers le haut telles deux pointes de flèche et effilées vers l’arrière, trahissait son appartenance à la race elfique.
Sans eau douce ni victuailles il s’était laissé emporter par le découragement, tout espoir avait quitté son esprit encore endolori par une blessure dont il ne connaissait pas la raison. Il s’était alors allongé dans sa coquille de noix, attendant l’inéluctable dénouement de sa courte existence. S’étant finalement évanoui, se laissant ainsi à la merci de la mort, il avait dérivé deux jours entier à la surface d’une mer calme et écrasée sous le soleil ou les étoiles, ne remarquant pas les côtes qui se dessinaient à l’horizon. _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 2457 Thème: xm-jdr (983) Localisation: Penn Ar Bed écu: 20
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Posté le: 23 Juin 22:41 Sujet du message: |
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Mémoires de Tiarna, hermite béonide (partie 1) :
J’étais encore jeune lorsque tout ceci advint. La solitude que j’affectionne tant aujourd’hui avait déjà établi ses quartiers en moi. J’appréciais être loin de tous, complètement perdu dans l’immensité de la nature, loin des noirs dessins des êtres que l’on dit intelligent. Le contact avec les animaux m’était bien plus agréable que tout autre et la vie en communauté était, et l’est encore quelque peu à présent, particulièrement éprouvante à mes yeux.
On a d’ailleurs longtemps cru à mon égard que je fusse muet et, lorsqu’ enfin je me résignai à prononcer une bribe de phrase, tous m’avaient regardé avec effarement.
A la parole je préfère l’écoute et la compréhension, pourquoi parler si ce n’est pour rien dire ? Le silence est si beau.
Comment écouter Gaya si l’on perd son temps à palabrer.
C’est ainsi que ce jour, j’avais décidé de m’exiler un moment loin des miens. Je laissais guider mes pas vers le Sud, obéissant à mon caprice de vouloir contempler l’océan.
Lorsque le désert de Roche me séparant de Zafirbel fut à mes pieds, j’eus l’envie de le contourner par l’Ouest. Le lieu était le repère de coupes jarrets et je n’avais alors pas la force que je possède aujourd’hui.
Résigné à entreprendre mon long détour, je repris ma route, suivant la course du Soleil. En chemin je me souviens avoir été attendri par un couple de rougequeues noirs. Je me rappel même m’être arrêté un instant afin de réaliser une esquisse de leur petit gabarit, espérant, sans grande réussite, coucher sur le papier leur grâce naturelle.
Après une après midi de marche sous l’ombre protecteur des sous bois et la fraîcheur de cette forêt quelque peu accidentée, je parvins enfin sur la plage.
J’y trouvai ce que je venais y chercher dans l’exactitude même de mes pensées. Le sable blanc, sans nulle autres traces que celles des biches et cerfs venant se rafraîchir dans l’écume.
Pas un navire en mouillage, pas un cabanon. Je fis promener mon regard autour de moi, appréciant le fracas des vagues en des gerbes d’eau sur les rochers, le vol plané des albatros et les bancs de sable émergés un peu plus au large, resplendissant comme une nappe d’or sous le soleil.
C’est alors que je vis le frêle esquif échoué sur l’un d’eux. Je n’y prêta d’abord pas grande attention, croyant à un canot abandonné là depuis longtemps au vu de son état pitoyable. Mais curieusement, je fus pris d’un sentiment de curiosité inexplicable, nageant en direction de l’île éphémère je constatais mieux l’ampleur de la détérioration du bois.
Lorsque j’eus enfin pied, je m’avançai lentement et je le vis, ce petit être si fragile qui me prit le cœur … le petit elfe. _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
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Posté le: 25 Juin 10:40 Sujet du message: |
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Mémoires de Tiarna, hermite béonide (partie 2) :
Je me souviens de la peine que m’avait infligé cette vision, le corps si frêle gisant sous mes yeux m’avait accablé. Sa peau étaient littéralement carbonisée par le soleil, ses cheveux s’entremêlaient en un fouillis poisseux gominé par le sang maintenant sec provenant de la plaie béante ornant son visage d’ange déchu et ses lèvres, statufiées en un rictus douloureux, étaient burinées par la déshydratation.
Je crus d’abord être en présence d’un cadavre mais lorsque je pris son pouls, je pus sentir une légère pulsation, irrégulière et quasi-imperceptible mais présente.
Bien que dans l'antichambre de la mort, l'enfant était vivant. Il me fallait donc agir rapidement, efficacement et intelligemment. Sans tarder je saisis le jeune moribond avec une grande délicatesse afin de le mener chez une personne pouvant le soigner.
Je me remémorai rapidement le fait qu’un des miens, déjà fort érudit dans les arcanes de la magie à l’époque, avait établit son lieu de villégiature à quelques centaines de toises à peine de là.
Je connaissais la direction à prendre ainsi que le chemin le plus court, coupant à travers la forêt qui n’avait aucun secret pour moi, je parviendrai peut être à temps chez ce mage guérisseur.
Tout en marchant à vive allure, je priais pour que le thaumaturge soit assez puissant pour ôter le voile sombre de la mort recouvrant le regard de mon jeune protégé.
De cette course folle, je n’ai que quelques bribes de souvenirs, je m'étais arrêté près d’une source afin d’éponger son front brûlant de fièvre et tenter de lui glisser quelques gouttes d’eau fraîches dans sa gorge aride.
La nuit était tombée alors que j'aperçus enfin le feu de camp tant espéré. Lorsque je m’avançai à vive allure en terrain découvert, une chaîne d’éclair vint s’écraser à mes pieds.
_ Ne bougez plus où je ne viserai pas les brindilles cette fois dit le guérisseur d’une voix menaçante. Encore des Vénusiens venus pour m’espionner ! Je ne vous dirai rien, je ne travaille plus pour les Saturniens depuis bien longtemps ! poursuivit il.
Très lentement, je fis un pas en avant afin que le halo de lumière provenant des flammes découvre mon visage.
_ Denethor, ce n’est que moi _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
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Posté le: 26 Juin 8:20 Sujet du message: |
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Un mage aussi puissant qu’étrange :
Sans gêne envers son comportement, le jeune mage s’avança afin de mieux percevoir les traits de l’outrecuidant.
_ Que tu dis ! dit il puis, plissant les yeux, Ah ? c’est toi Tiarna ? A moins que cela ne soit un espion déguisé en béonide afin de mieux me confondre !
_ Enfin danette, arrête donc de voir des complots partout, c’est moi ! ton ami !
_ Que tu dis !
Le guérisseur s’agitait en tout sens, son visage esquissait des mimiques étranges et se figeait aussitôt pour recommencer enfin. Soudain il sembla se calmer et il se rassit près du feu, tournant le dos à l’imposant béonide.
_ Denethor ?
Le mage se retourna surpris
_ Ah ? c’est toi Tiarna ? Que me vaut l’honneur de ta visite ?
Celui-ci, guidé par l’habitude ainsi que la peur de voir s’éteindre la faible lueur de vie qui subsistait dans les yeux de son protégé, ne perdit pas de temps en explications futiles.
_ J’ai trouvé ce petit être à demi mort il y a quelques heures, crois tu que tu parviendrais à le soigner ?
Levant un sourcil en signe d’interrogation, Denethor s’apprêta à partir dans un délire dont il avait le secret mais l’air grave de son ami l’en dissuada.
_ Très bien, pose le près du feu et écarte toi, je ne voudrai pas que ma puissance te fasse retourner à la terre trop rapidement.
Levant les yeux au ciel, Tiarna s’exécuta et déposa délicatement le jeune elfe sur la paillasse tendre. Il fit quelques pas en arrière et laissa libre champ au mage qui faisait craquer ses doigts avant de se placer près du feu.
Le jeune magicien leva les bras au ciel, paumes tendues vers les étoiles. Soudain, la brise s’éleva et forcit, faisant frémir les flammes et soulever un rideau de poussière en une vrille infernale. Ses yeux se voilèrent et ses pupilles brillèrent d’une lueur pourpre.
Dans un spasme irrégulier, il prononça une formule en vieux Galléen, la voix caverneuse semblait venir d’un autre âge.
_ Marluk Ogmalarh
_ Marluk Ogmalarh
_ Marluk Ogmalarh.
Le guérisseur, à présent entré en une transe fantastique, dirigea ses mains ennuagées par un halot bleuté vers celui qu’il devait sauver. Il en fit jaillir une gerbe d’étincelles de la même teinte en direction du cœur battant fébrilement. Sans cesser l’arrosage lumineux, il encra ses pieds dans le sol afin de résister à la pression qu’il s’infligeait puis, dans un flash éblouissant, libéra toute sa puissance. Des formes spectrales virevoltaient au dessus des trois personnages en un balais infernal. Tiarna n’osait prononcer un mot, il respirait à peine craignant de rompre le processus.
Enfin, après un dernier soubresaut, Denethor se laissa tomber à terre à bout de souffle.
Le corps du petit être avait repris sa teinte normale, sa blessure s’était refermée et son torse s’élevait à présent en des mouvements réguliers.
_ Il s’en remettra dit le guérisseur, j’avoue avoir eu du mal à le libérer des griffes de Nérull qui les avaient profondément enfoncées dans son âme. Mais comme tu le sais, mon expérience et mon talent qu’ont toujours voulus capturer les Vénusiens à leur profit l’ont sauvé.
D’ailleurs, je ne t’avais pas encore conté cette histoire ! Savais tu que dernièrement, je creusais vers le centre de la terre afin d'y trouver les ennemis de ses extra-terrestres belliqueux ? J'ai eu du mal à résister à la chaleur car en réalité je n’avais pas emporté le nécessaire et ma gourde était percée.
Sans compter qu’ils étaient à mes trousses ! Enfin bon, c’était bien avant que Darth Vador, oui le vendeur de caleçon, s’était mis en tête de …
Tiarna écouta sans broncher le discours de son ami, pour la première fois depuis longtemps, il était heureux d’avoir de la compagnie. _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
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Posté le: 27 Juin 11:03 Sujet du message: |
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Denethor le bon :
Sokaris se réveilla en sursaut, haletant et dégoulinant de sueur. Il était seul, assis sur une paillasse de brindilles, des braises rougeoyaient encore à ses côtés et propageaient une chaleur étouffante rajoutant un surplus intolérable à la température interne du jeune elfe.
Le soleil semblait déjà haut dans le ciel et ses rayons perçaient les feuillus ornés de leur manteau vert. Se levant fébrilement, il entreprit de s’écarter de l’âtre lui prodiguant une désagréable sensation d'anhélation. La tâche se révéla très vite ardue, ses jambes ne supportaient pas le poids de son corps pourtant si fébrile, et vacillaient à chaque pas. Après deux mètres qui lui parurent être une traversée du Désert il stoppa sa progression, s’accordant quelques minutes de repos.
C’est alors que surgissant des bois, un homme au faciès déformé par la haine se rua sur lui, une dague à la main. Sokaris se recroquevilla et attendit le coup fatal, incapable de résister.
_ AHAHAHA ! Je plaisante dit l’intrus arborant un sourire amusé. Je m’appel Denethor, et toi qui es tu et que fais tu dans mon campement ?
_ A vrai dire, je n’en ai aucune idée, tout ce dont je me souviens est une étendue d’eau à perte de vue, seul dans une barque. Je croyais être mort mais je me suis réveillé ici, sur cette paillasse.
_ Ah oui ! C’est un de mes amis qui t’a amené ici, la nuit dernière, il t’as trouvé à demi mort et craignant pour ta vie, il m’a demandé de te sauver. Dans ma grande bonté j’ai accepté, et bien évidemment, j’ai réussi.
Il est repartit ce matin, il est un peu étrange et ne supporte pas trop la compagnie de ses semblables. Mais dis moi, quel est ton nom jeune homme ?
Sokaris hésita un instant, tout semblait si confus dans son esprit, et qui était cet homme étrange ?
_ Le peu que je sache ne pourrait pas me compromettre de toute façon se dit il. Je me nomme Sokaris … je crois.
Le mage le fixa d’un regard plein de reproches
_ Suspect … et d’où viens tu ?
_ Comme je vous l’ai déjà dis, je ne me souviens plus ni d’où je viens, ni qui je suis et encore moins la raison pour laquelle je me suis retrouvé seul, au beau milieu de l’océan dans une embarcation aussi robuste qu’un fétu de paille. Je ne sais pas qui vous êtes, ni où je suis … Il parut hésiter un instant et des larmes perlèrent à ses yeux. Je suis complètement perdu …
Denethor parut ému par cette déclaration, sans mot dire, il se leva et tendit une main au petit elfe si fragile.
_ Grimpe sur mon dos, je n’ai pas pour habitude d’offrir mes services au commun des mortels mais tu semble sincère, et puis je suis quelqu’un de bien. J’ai déjà sauvé la terre tu sais ? Mais c’était bien avant ta naissance, lorsque la terre était encore envahie par les poules mangeuses d’hommes …
Perché sur le dos de l’étrange personnage, Sokaris se délecta de ses histoires rocambolesques qui lui firent oublier sa si piteuse situation.
_ Puis-je savoir où tu m’emmènes ?
Le mage hésita un instant.
_ Chez un ami, il te guidera mieux que moi … Turak a toujours été doué pour guider les nouveaux ! _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
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Posté le: 28 Juin 12:37 Sujet du message: |
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La rencontre :
Turak était un être impressionnant, sa taille et sa carrure faisaient de lui un adversaire particulièrement coriace et dangereux. Son dicton : « à table » et son plat préféré : les loups. Forgeron, prêtre puis chasseur, il était habile et vif. En revanche, il s’hébétait rapidement lorsqu’il s’agissait de nourriture puisque pour mieux se rassasier, il faisait affluer la totalité de son sang vers son estomac. Bien évidemment, cette non-irrigation du cerveau enfouissait son intellect et faisait rejaillir ses instincts.
Mais sa faim comblée, il était particulièrement doué dans la préparation de sauces en tout genre, ainsi qu’en préparation de mets divers.
Enfin, son jeune âge faisait de lui un responsable accessible pour les nouveaux arrivants et il se chargeait avec joie de l’instruction des « bleus ».
Sokaris avait écouté la description de ce Turak alors qu’il traversait une étendue aride, entièrement recouverte de roche et regorgeant de bandits en tout genre. Denethor avait grillé une bonne partie de leurs assaillants bien avant que ceux-ci n’aient eu le temps de comprendre comment ils étaient morts.
Toujours fermement accroché à son dos, le jeune elfe reprenait progressivement des forces.
_ Turak, est en campagne de chasse actuellement, aussi a t’il quitté sa grotte afin de faire des provisions pour de prochains Barbeuks.
_ … Sa grotte ? Barbeuks ?
Denethor, décontenancé par cette ignorance affligeante préféra taire les remarques acerbes qui lui vinrent en tête.
_ Ne t’inquiètes donc pas Sakabis, Tutu t’expliquera tout cela.
_ Mon nom est Sokaris répliqua t’il.
_ Oui oui, enfin tu as compris … Soka.
Ils arrivèrent enfin près d’une cabane délabrée, entièrement recouverte par la végétation. Un ruisseau coulait non loin de là et on pouvait entendre le doux bruissement qu’il produisait. Des bergeronnettes des ruisseaux emplissaient l’air de leurs petits cris mordants, aigus et explosifs.
Au devant de cet agréable endroit se trouvait un rondin de bois bordant un âtre encore fumant.
_ Nous voilà arrivé jeune homme ! Tutu !? Tutu !? Hé Ho ? Tutuyutu ? Tututuyutu ?
Arborant un de ses plus grands sourires, Denethor se pencha à l’oreille du petit elfe.
_ C’est un code afin de ne pas se faire repérer par les martiens dit il avec un clin d’œil.
Turak, un loup dans chaque main surgit de derrière le cabanon.
_ Salut Danette, la forme ?
_ La routine, j’ai encore sauvé le monde et je te ramène un elfe à qui j’ai sauvé la vie hier soir. Et toi ?
Turak planta son regard dans celui du petit être qui s’était laissé tomber de derrière le mage, tentant de rester debout. Immédiatement, une amitié naquit entre les deux êtres pourtant si différents.
_ Bonjour toi, je suis Turak, je vois que tu es nouveau en ce monde, puis-je guider tes premiers pas parmi nous ?
Sokaris, impressionné par l’air menaçant du béonide hésita puis, découvrant le regard amical du chasseur, se détendit.
_ Avec grand plaisir. _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses.
Dernière édition par sokaris le 29 Juin 12:52; édité 1 fois |
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sokaris duc
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Posté le: 29 Juin 12:42 Sujet du message: |
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Un monde bien étrange :
C’est ainsi que le grand chasseur et le petit elfe s’assirent près du feu à la tombée de la nuit. Denethor, lassé d’être un super héros débordé, accepta avec plaisir l’invitation de Turak qui lui conférerait un repos bien mérité loin de ses innombrables fans. Du moins, c’est l’explication qu’il leur conféra.
Sokaris, encore faible et affamé, se rua sur les cuissots rutilants de graisse que lui tendit son hôte et les dévora sans cérémonie.
_ Tu as un bel appétit, cela me plait !
Sans s’arrêter de manger, le jeune garçon ébaucha un sourire de remerciement. Denethor, abasourdi par la quantité de nourriture que pouvait ingurgiter une si petite chose ne pouvait détourner le regard de ce spectacle divertissant.
_ Vraiment étrange ce gamin se dit il.
Le crépitement du feu et les lueurs chaleureuses qu’il propageait conféraient à la petite clairière un aspect attractif, l’atmosphère y était agréable et le temps était aux longues explications.
_ Bien, mon jeune ami dit Turak d’une voix qui laissait présager quelque chose d’important. Il y a beaucoup de choses qui vont changer pour toi, tout d’abord au niveau de ton mode de vie. Ici, la guerre est constante et il va te falloir un entraînement rigoureux afin d’apprendre l’art du combat. Je m’en chargerai.
Sokaris délaissa son cuissot
_ Mais … je ne veux pas me battre ! Je n’ai que … je ne me souviens plus de mon âge mais je suis trop jeune pour ce genre de chose. Je ne veux pas mourir.
Turak paraissait attendri par ce petit être si fragile. Seul, perdu dans un monde hostile loin des siens et sans aucun souvenir sur sa courte vie, il compatissait pour ce jeune elfe sans passé, et sans avenir.
_ Soka’, il y a une chose qu’il faut que tu saches, deneth’ t’as bien soigné n’est ce pas ?
Sokaris regarda le mage qui lui fit un sourire amical
_ Oui c’est exact.
_ Ecoute et soit attentif, ce que je vais t’expliquer pourra paraître absurde et compliqué pour un enfant, mais il va te falloir réfléchir et comprendre. Denethor naquit il y a bien longtemps en ce monde et par cela même, il est investi d’une partie de la puissance de Gaya, notre mère protectrice. Aussi, en te soignant il t’en a conféré une partie, et tu ne pourras plus mourir en ce monde.
Turak expliqua consciencieusement les particularités de ces terres, Sokaris, encore très jeune, eut des difficultés à saisir la totalité des choses qu’il apprenait mais néanmoins, il fut sûr d’une chose, son passé, quel qu’il fut, était révolu.
Denethor, qui avait écouté la conversation sans mot dire se leva.
_ Mes amis, il est temps pour moi de rentrer. Une dernière chose que Turak a oublié ptit Soka, heureusement que mon génie était là pour le rappeler. Il faut que tu saches, tu es le seul de ton ethnie en ces terres, de ce fait tu es particulier.
Et comme tout les êtres marginaux et doués tels que moi, tu devras t’installer avec les tiens. Et oui mon jeune ami, tu fais partie de la famille et lorsque tu seras prêt, ta grotte t’attend. A la Montagne ! _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
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Posté le: 30 Juin 19:59 Sujet du message: |
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La rechute :
Les journées défilaient sans distinction, chaque jour était aussi agréable que l’autre et le petit elfe se plaisait aux entraînements et aux cours du grand béonide. Son savoir était aussi impressionnant que sa puissance, avec le petit aux oreilles pointues il faisait preuve d’une patience inébranlable et les questions de Sokaris ne restaient jamais sans réponse, celles-ci étant aussi constructives qu’intéressantes.
Les deux jeunes gens passaient un temps incalculable à parcourir les terres environnant leur campement et l’enfant découvrait paysages, plantes médicinales, ou animaux dont il ne soupçonnait même pas l’existence.
Turak était en campagne de chasse et sa réserve s’empilait si rapidement qu’il dut construire un nouvel abri pour y entreposer toutes ses proies. Il rentrerait lorsque le sel viendrait à manquer, ce qui ne tarderait pas à arriver.
Tout était parfait et sans anicroche pourtant …
Lors d’une nuit sans étoile, une agitation inhabituelle s’était répandue sur le modeste campement. Les criquets avaient pu assister à un spectacle effrayant. On entendit un combat, des grognements sourds d’un animal que l’on égorge puis le silence. Ces derniers avaient alors repris leur ballet nocturne jusqu’au lendemain où le soleil se levait sur un camp dévasté.
Lorsque Sokaris se réveilla, il était enchaîné à un arbre, ses liens lui coupaient la circulation et lui obstruaient la gorge ainsi que l’abdomen.
_ Te voilà redevenu toi dit une voix derrière lui .
Sokaris essaya en vain de tourner la tête afin de découvrir son interlocuteur, sa voix était nasillarde et enrouée. Soudain, un Turak écorché et mutilé apparu devant lui.
_ Frère ! Que t’es t’il donc arrivé ?
Turak regarda la jeune elfe entravé, un de ses yeux était clos par une taillade qui descendait jusqu’à la joue et laissait une strie de sang séché. Sa bouche, fixée en une moue dubitative n’avait pas échappé au champ de bataille qu’était devenu son visage. Les vêtements qu’il portait n’étaient que lambeaux sanguinolents et laissaient apparaître un corps meurtri.
Il hésita un instant.
_ Comment ? tu ne te souviens pas de cette nuit ? Tu ne sais pas … ce que tu es ?
Sokaris, une fois de plus englué dans une incompréhension le suivant telle une ombre, laissa perler une larme sur sa joue, la douleur qu’elle provoqua trahit une blessure dont il ne connaissait pas la provenance.
_ Pourquoi suis-je ligoté comme un esclave Turak ?
Turak s’affala sur le sol, des paquerettes s’écrasèrent sous son poids et sa tête fut accueillie par une herbe dense et humide qui vint lui chatouiller la nuque.
_ J’adore regarder les nuages dit il … ils sont tellement prévisibles et simples à comprendre. Il releva la tête et regarda Sokaris d’un regard inquisiteur. Toi en revanche mon jeune ami, tu es tout ce qu’il y a de plus compliqué et étrange. Ce que je vais te dire risque de ne pas te plaire je le crains, et j’en suis désolé.
Sokaris, inquiet par ce qu’il s’apprêtait à entendre pressa le béonide de lui révéler l’essence de son secret.
_ Soka, cette nuit une bête immonde m’a attrapé, elle a tenté de me dévorer et j’ai du me battre pour l’attacher, j’ai failli y perdre la vie, mais un œil me suffira.
_ Mais cela n’explique toujours pas pourquoi je suis attaché beugla Sokaris.
En plongeant son regard dans celui de l’elfe, Turak se releva fébrilement, laissant échapper un râle de douleur.
_ Cette créature, c’est toi. Tu es un loup garou. _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses.
Dernière édition par sokaris le 06 Juil 16:06; édité 1 fois |
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sokaris duc
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 2457 Thème: xm-jdr (983) Localisation: Penn Ar Bed écu: 20
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Posté le: 05 Juil 15:41 Sujet du message: |
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L’exil :
Il fallut un long moment à Sokaris afin de mesurer l’ampleur de la situation. Auparavant il aurait tout donné pour se souvenir de qui il était, à présent, il aurait préféré ne rien savoir de sa nature bestiale.
Turak avait été formidable avec lui, comprenant le mal-être du petit elfe si fébrile hors pleine lune, il ne l’avait pas repoussé ni ignoré. Après tout, cela n’affectait en rien la personnalité de l’enfant dans son état normal.
Cependant, Turak avait conscience qu’un loup garou ne pouvait résider en ces terres sans être pourchassé, de plus sa venue à la Montagne risquait d’être compromise car il était dangereux d’amener un monstre sous son toit.
Lorsque Sokaris eut entendu la connotation de « monstre » à son encontre, il n’avait pu retenir ses larmes, perdu dans un tourment de malheur il ne voyait plus l’espoir pointé sur le pas de sa porte.
Comment espérer vivre paisiblement en étant seul, loin de chez soi tout en ne sachant pas quel est ce « chez soi » ? Et à présent le voilà loup garou, créature terrifiante prenant possession de son corps lors des soirs de pleines lunes, s’attaquant à la personne l’ayant recueilli et éduqué durant des mois.
Il fallait qu’il parte, il ne devait infliger encore plus de souffrances.
_ Turak, je te remercie pour tout ce que tu as fais pour moi mais il me faut partir. Peut être découvrirai-je de quoi briser mes entraves le long de ma route.
Sans mot dire et ayant deviné la réaction de son jeune protégé, le béonide tendit une besace pleine de vivres ainsi qu’une bourse rutilante d’or.
Après une brève étreinte, Sokaris pris la direction du Nord Est. Il suivit la route des pins qui menait à Sheo go Rad comme le lui avait conseillé Turak, arrivé à vue de la cité portuaire il la contournerait afin d'éviter la compagnie.
Sur le chemin de terre poussiéreuse aussi blanche que le calcaire, le petit elfe avait tout le loisir de laisser vagabonder son esprit en de sombres pensées. Le délicat parfum des lilas mêlé à l’écorce de pin teintait la douce brise d’une agréable senteur qui aurait égayé le cœur du plus triste des mendiants, Sokaris ne remarqua qu’à peine ces douces effluves. Le chant des Paruline des Pins qui sautillaient le long des branches, la tête en bas au bout des rameaux ajoutait à l’atmosphère une joie communicative qui là aussi avait échappé au petit elfe. A présent il était véritablement seul avec lui même.
A l’âge précoce de ses sept ans, il était devenu Sokaris l’elfe vagabond … _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
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Posté le: 08 Juil 20:58 Sujet du message: |
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Un choix anodin ?
Sokaris déambula ainsi le long des routes durant des jours qui en s’additionnant devinrent des décades, eux même se transformant en lunes. Au final se furent les années qui virent le jeune elfe parcourir les sentiers les plus diverses, mangeant le fruit de sa chasse et les différentes autres choses que lui offrait la nature.
Il découvrit rapidement que les descriptions de Turak au sujet des guerres entre ethnies ne furent pas exagérées. Les conflits étaient permanents, il en ignorait les raisons mais les querelles incessantes ravageaient les récoltes, détruisaient des villages entiers et les peuplades gardaient sur leur visage les stigmates de ces conflits perpétuels.
Au cours de sa route il avait d’ailleurs croisé beaucoup de gens de toutes sortes, des mi hommes mi chevaux, des créatures terrifiantes aux écailles rouges ou encore des hybrides de tout bords. Mais jamais il n’avait pu apercevoir une personne telle que lui. Les oreilles pointues, le teint violet en hiver, et blanc en été semblait lui être personnel.
Le climat d’xm était marqué par une dualité qui reflétait le caractère des gens. Un hiver particulièrement rude, pour un été doux à souhait. Il allait de soit que sa préférence allait vers ce dernier, beaucoup plus adapté à ses longues marches. Parfois, il chantonnait un air dont il ignorait la provenance dans une langue lui semblant étrangement familière, cependant il n’avait jamais entendu ses mots dans la bouche des autochtones.
Souvent il s’arrêtait pour regarder le coucher du soleil, la teinte orangée que prenait le ciel à chacune de ses descentes sur l’horizon lui conférait une tranquillité d’âme. Il s’asseyait dans les herbes bordant les chemins lorsque le relief le lui permettait, le cas échéant il restait là, immobile, les yeux rivés sur cette œuvre d’art que déclenchait chaque soir dame nature. Puis, lorsque la nuit avait pris ses quartiers aux côtés des étoiles, il se laissait glisser lentement dans les bras de Morphée, rejoignant le royaume aux doubles facettes. Lorsque le Dieu des songes était clément, il rêvait d’une immense cité blanche, d’un peuple en paix et d’une eau parfumée. Malheureusement, l’image qui revenait le plus souvent à son esprit était les massacres qu’il pourrait causer s’il laissait libre cour à la fureur destructrice qui chaque pleine lune, brisait ses entraves et se répandait en lui comme un flot tumultueux, modifiant jusqu’à son apparence. Ses griffes n’avait alors plus aucune limite, tout n’était plus que lambeaux lorsqu’elles cessaient leur ballet destructeur.
Puis il se réveillait, couvert de sueur et pleurant dans la solitude de la nuit que Gaya l’ai choisi pour porter ce lourd fardeau.
Un matin, après un cauchemar marqué du même sceau, il arriva près d’une bifurcation qui lui offrit deux possibilités. Il ne le savait pas encore mais ce choix anodin allait bouleverser toute son existence.
« Catzehrô »
« Pandora »
Sans hésiter, il prit le chemin neutre, les escarmouches incessantes auquel il avait assisté depuis son départ le lassait profondément. Peut être qu’en ces terres, il trouverait la paix à laquelle chacun aspire, et pourquoi pas, un remède à son mal. _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
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Posté le: 21 Juil 10:29 Sujet du message: |
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Catzehrô :
Bien que ses pas marquaient depuis longtemps la poussière d’Iksème, l’elfe n’eut jamais l’idée de fouler la zone neutre. Bien trop peuplée elle était le lieu de rencontre entre toutes les tribus autochtones ainsi que des étrangers. La dualité coutumière de cette terre y était également de mise, en effet les rencontres y étaient aussi amicales que sanguinaires et il était courant de constater au détour d’un chemin, un amoncellement putride de chairs d’os et de liquides suintants l’hémoglobine alors qu’à quelques toises à peines de là, des protagonistes du même bord seraient en train de commercer ou de bavarder au sujet des derniers arrivages de liqueur de noisettes ou encore le retard dans les commandes de chitines.
C’est donc avec une grande appréhension que Sokaris s’engagea sur les chemins de la vaste plaine. Axes au demeurant fort bien entretenues par les différents consortiums de marchands et autres royaumes mineurs composant cette contrée.
C’est ainsi que quantités de convois de négociants serpentaient les routes dallées aux côtés du jeune elfe.
Après un jour et une nuit de marche forcée par une motivation qui lui était alors inconnue, Sokaris parvint devant un croisement où s’offraient à lui trois directions. Trois panneaux, en réalité trois planches vermoulues et rongées par les mousses attelées à un mât branlant, lui firent face.
« Catzehrô, cinq jours de cheval »
« Ragnarés un jour de cheval »
« Rixelne deux décades de cheval »
Sans hésiter un instant, et c’est ce qui l’étonna, il prit la direction de la première ville. L’axe qui y menait était le plus large de tout ceux qu’il avait pu fouler, ou contempler. Bordé par une forêt de pins compagnons particulièrement denses, il put profiter d’un gîte confortable pour toute la durée de son trajet. Sa hâte grandissant, il lui arrivait parfois de se mettre en route au levée du soleil et de ne se stopper qu’une fois sa course terminée et ses rayons étouffés par la nuit.
Arrivé à proximité de la cité, promiscuité trahie par la densification du trafic, il détourna son chemin afin de grimper sur un tertre surplombant la ville. De là, il pourrait contempler sans risque sa destination tant attendue.
La surprise fut de taille lorsque après son ascension il leva les yeux sur l’horizon. La ville qu’il imaginait comme importante était en fait bien plus que cela. De village elle n’avait plus que le nom et son immensité était à couper le souffle.
Découpée en une série de quartiers rectangulaires et uniforme, elle était traversée par deux grands axes qui convergeaient en son centre et s’élançaient en direction des quatre points cardinaux.
Ca et là on apercevaient des fumées s’élever d’imposantes cheminées. Certainement le quartiers des tanneurs ou des forgerons, en somme celui des artisans. Du centre ville on n’apercevait que des multitudes de couleurs en mouvements et on entendait le brouhaha s’élevant de ce qui ressemblait à un marché.
Descendu de son perchoir, le jeune elfe regagna la route et se fondit dans le flux de marchands qui pénétrait en ville. Soudain, pris par une pulsion subite et incontrôlée, il s’en extirpa et interpella un garde de l’imposante porte.
Surpris par sa propre voix il dit.
_ Bonjour, pourriez vous m’indiquer où réside la Sorcière je vous prie ? _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
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Posté le: 27 Juil 17:28 Sujet du message: |
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La sorcière :
Le quartier Nord, la maison au toit de chaume dans la 5e rue à droite en partant de l’axe principal, voilà ce que lui avait répondu le colosse en faction devant l’énorme bâti de l’entrée Sud.
Sokaris avait été impressionné par la taille des charnières et de la porte en chêne. La herse, remontée et menaçante à l’extrême, semblait prête à se refermer sur les impudents à la façon une mâchoire de requin titanesque. Sur les flancs, chaque maillon des deux chaînes servant à sa maneouvre étaient de la taille de l’elfe.
Sans s’attarder sous ce qui semblait être les grilles de l’enfer, Sokaris s’engagea sur l’axe majeur de la cité afin de rejoindre le quartier recherché.
La capuche rabattue, il progressait au milieu de badauds admirant les spectacles d’artistes ambulants. Ici un druide et son Ours, là bas une horde de danseuses à demi-nues, d’un côté un cracheur de feu, de l’autre un Monsieur Muscle brisant des bars de fers sans le moindre effort.
C’est alors qu’un jeune garçon vint s’agripper à sa tunique. Le pauvre petit était plus sale qu’un sanglier et ses cheveux grouillaient de puces, tics, poux et autres vermines en tout genres.
Essayant de se dégager, Sokaris tendit une pièce de bronze – ou l’étendue de ses économies – au petit mendiant.
_ Oh ! J’vous remercie monseigneur mais c’est pas pour ça qu’j’vous importune. La jolie dame m’a d’mandé d’venir vous quérir.
_ La jolie dame demanda Sokaris surprit. Qui est-ce ?
Le garçon parut étonné de la question.
_ Ben … d’la sorcière pardi !
Sokaris sentit ses jambes se dérober sous son poids, comment diantre pouvait elle deviner sa venue ? De toute façon, depuis qu’il avait commencer cette quête il savait que quelqu’un ou quelque chose lui imbibait l’esprit, et lui dictait des marches à suivre.
_ Très bien, je te suis.
Ils déambulèrent durant plusieurs minutes à travers des ruelles sombres et malodorantes. La magnificence apparente de la cité était loin d’être de mise en ces lieux. Partout on pouvait constater des mendiants, jeunes ou vieux, hommes ou femmes. A plusieurs reprises, des demoiselles aux formes aguichantes et vulgaires vinrent accoster le jeune elfe en lui susurrant des propositions qui le firent rougir … et se sentir à l’étroit dans son pantalon.
Fuyant ses sentiments nouveaux, l’insolite couple parvint devant la bâtisse décrite par le garde bourru.
Sans attendre ni frapper, Sokaris entra et laissa le petit mendiant qui s’éloignait déjà après avoir esquissé un « au revoir ».
Une voix sortant de l’ombre l’accueilli.
_ Bonjour mon jeune ami, je suis l’Oracle.
_ Pardon ? dit le jeune elfe surprit
_ Non rien, je testai juste une nouvelle entrée. Ecoute moi bien attentivement continua t’elle sans se révéler à la clarté, il te faut quitter ces terres et repartir en mer. Sans plus attendre, dirige toi vers le port le plus proche et rend toi sur cette île lointaine, « l’Espagne ». Là, ton destin te rattrapera.
_ Reprendre la mer ? Que savez vous de ma venue ici ? Je venais vous voir afin que vous me guérissiez, non pour partir en voyage. Que ferais-je une fois parvenue en … Espagne ?
_ Bien trop de questions sortes de ta jolie bouche mon jeune ami.
La sorcière sortit alors de l’ombre et s’avança vers lui. De la jolie femme que lui avait décrit le petit mendiant, il ne restait plus qu’un tas de peau flétrie par les âges, une fleur fanée sans beauté aucune.
Doucement elle leva un bras.
_ Aurevoir jeune elfe.
Puis elle claque des doigts, une fois de plus Sokaris se laissa dériver dans les ténèbres.
Lorsqu’il se réveilla, il était à la sortie de la ville, adossé à un sycomore et dans la main, un arc et un carquois plein de flèches de bonne facture.
_ L’Espagne hein ? _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 2457 Thème: xm-jdr (983) Localisation: Penn Ar Bed écu: 20
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Posté le: 30 Juil 13:22 Sujet du message: |
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Une destination fort peu choyée :
L’océan … Sokaris avait rebroussé chemin en direction du delta de Port Sheo Go Rad, la principale cité portuaire d’Iksème.
Rejoindre le Sud pour gagner le Nord … un raisonnement quelque peu étrange mais qui avait ses explications. Entre autres, Sokaris n’avait nulle envie d’arpenter la Montagne, elle était sa destination finale à condition qu’il ai réussit à se débarrasser du mal qui le ronge. Une condition sine qua non et par conséquent, il lui était impossible de rallier l’océan par la côte Ouest.
L’entité qui lui embrumait l’esprit jusque alors semblait avoir disparue. Aucune de ses actions ne s’étaient avérées étranges par la suite. Il était redevenu seul avec lui même. Une solitude appréciable et pourtant terrifiante car à présent, plus personne ne pouvait lui dicter la marche à suivre.
« L’Espagne », sa destination, tel était son nouveau but.
Sans s’attarder sur la contemplation du magnifique Delta qui mêlait harmonieusement la fertilité verdoyante et la multiplicité de couleurs citadines sur un fond azur immaculée par un ballet de reflets solaires, l’étrange voyageur traversa la ville en direction de la rade.
De loin, il percevait déjà les mâts de Brick, Clipper, Goélette ou Trois-mâts, la voilure repliée et leurs pavillons ,du haut du grand mât de hune, ondulants gracieusement au grès de la modeste brise.
Lorsqu’il déboucha sur l’immense havre abritant centaines de navires en mouillage, débarquant ou embarquant multitude de denrées et autres marchandises, il se mit rapidement en quête d’un bâtiment en partance pour sa mystérieuse île.
Malheureusement, il se rendit rapidement compte que l’Espagne n’était pas une destination choyée par les marins, fort lointaine, elle était également dépourvue d’intérêts commerciaux justifiant de braver les tempêtes, les pirates ainsi que les innombrables autres dangers que comporte un tel voyage.
Il déambula longtemps le long des quais, abordant timidement des marins à l’air bourru, le visage rongé par le sel et le soleil.
_ Bonjour, je cherche un navire en partance pour l’Espagne, sauriez vous où puis-je me renseigner ?
Chaque fois, ils lui répondaient par la négative, lui demandant de ne pas trop s’attarder dans leurs jambes.
C’est alors qu’assis sur une bite d’amarrage, un vieux timoniers aux airs amicaux, pipe dans une main et picon bière dans l’autre, attira son regard.
_ Bonsoir Monsieur, j’ai passé la journée à chercher un navire en partance pour l’Espagne, sauriez vous où il serait possible d’en trouver ?
Le vieillard leva la tête en direction du jeune elfe, ses yeux, jaunis par l’alcool, pétillaient d’une malice digne d’un vieux pervers.
_ Ben cha min t’chio pèpère ché nain ch’qui a d’ pu simp’ ! Faudro qu’te m’suiv’ chez dédé. Ya qu’là qu’te trouverau ! (*)
Puis il se leva prestement et s’enfonça dans le dédale de ruelles s’éloignant du vieux port. Sokaris, dans l’incompréhension la plus totale, ne savait que faire, cet étrange personnage l’avait il insulté ? lui avait il demandé de le laisser tranquille ou alors lui proposait il de le mener quelque part ?
Puis, passant sa tête décharnée au coin de la ruelle où il s’était engouffré, le vieillard l’interpella.
_ Armue te ! (**)
Détectant l’incompréhension de son interlocuteur, il fit un signe de la main, l’invitant à le suivre. Sans trop s’attarder, il suivit le vieil homme boitillant à travers les étroites ruelles aux couleurs chaleureuses. Des enseignes se balançant sous la force du léger vent, ramenant une odeur d’iode, marquaient les différentes tavernes composant ce quartier de la ville.
Soudain, le vétéran cessa de claudiquer et le bruit sec de sa jambe de bois sur le pavement finit de résonner sur les façades des anciennes bâtisses rougeoyantes sous le Soleil couchant.
Poussant du bout de son bras décharné une porte aux aspects vermoulues, il lui fit signe d’entrer.
Sokaris leva alors les yeux sur le bâtiments où son guide l’avait conduit, il aperçut son enseigne, une encre croisé avec une bière, et dessous, en lettre grossière le nom de l’établissement :
« Chez Dédé ».
(*) Et bien mon jeune ami, ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple, il serait judicieux que tu me suives chez Dédé ! Il n'existe nul autre endroit pour trouver ce que tu cherches !
(**) Arrive ! _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 2457 Thème: xm-jdr (983) Localisation: Penn Ar Bed écu: 20
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Posté le: 31 Juil 14:43 Sujet du message: |
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De nouveaux amis :
L’odeur âcre de la fumée des pipes, des bougies bon marché et du bois vert crépitant dans l’âtre lui agressa les narines dès qu’il eut passé le pas de la vieille porte. Immédiatement, des dizaines d’yeux, parfois à demi clos et imbibés d’alcool, se tournèrent vers lui, tentant de percevoir les traits se dissimulant sous sa capuche.
Le vieillard lui emboîta le pas et dessina sur son visage ridé un sourire aussi édenté que les pics du Mont Rand Cha’Da.
_ Bonsoir t’chio biloute ! dit il au Barman en levant un bras en signe de salut.
_ Cha va ti ? Lui répondit le gros moustachu, posté derrière son comptoir.
Il s’engagèrent alors tout deux dans une conversation qui échappa au jeune elfe, tant leur langue était incompréhensible. Au bout de quelques minutes, Sokaris montrait des signes d’impatiences, ce que ne manquèrent pas de remarquer les deux bavards.
Le patron, le crâne luisant sous les chandelles attelées au plafond, se tourna vers lui.
_ Mon ami me dit que tu cherches à te rendre en Espagne hein ? Et à en juger par ton apparence tu ne sembles pas bien riche. Alors écoute moi bien, j’ai ici quelqu’un qui pourra t’aider, mais avant, il te faut savoir dans quel pétrin tu risques de te fourrer. Tout ce qui te seras révélé à partir de cet instant est … illégal. Si tu parles, on te coupera la langue et on te livrera en pâture aux requins. Tu as encore le choix, rebrousse chemin dès maintenant, ou accepte nos conditions.
Sokaris hésitait fortement, cet individu et ses secrets ne lui disaient rien qui vaille, il avait assez d’ennuis comme cela mais après tout, il avait passé la journée à se faire rejeter par tout les marins du coin et puis, un problème de plus ou de moins …
_ Alors que décides tu ? Reprit le moustachu aux oreilles décollées.
_ J’accepte de recueillir vos confidentiels dessins, et je jure de ne jamais les révéler.
Le visage du barman se fendit d’un large sourire chaleureux, d’une grande claque amicale dans le dos, il lui signifia son enthousiasme.
_ Et bien mon Ami, te voilà entré dans la famille. Au fait, je m’appel Boone, Dany Boone et toi ?
Sokaris se détendit quelque peu, reprenant confiance en les évènements prochains.
_ Sokaris, mais appelez moi Soka’.
D’un geste de la main, il découvrit son visage. Ses yeux, prenant une teinte violet à l’approche de l’Hiver et sa peau se pigmentant de bleu ne manquèrent pas de provoquer quelques surprises, au même titre que ses oreilles effilées.
_ On peut dire que t’es pas commode toi, ça nous plait les gars comme toi !
Accompagnant le geste à la parole, il le gratifia d’une nouvelle tape entre les omoplates.
_ Bon et bien voilà, en ces terres contrôlées par le consortium Tig & Tag, il est des marchandises dont nous sommes privées du fait de leur prix exorbitants. Ces malfrats ont obtenus un monopole, ce qui leur laisse libre cours à la taxation.
De ce fait, nous avons entreprit une sorte de trafic avec l’Espagne et certains de ses clans. A ce que l’on dit, ils sont en pleine guerre contre un Seigneur démon, et la logistique leur fait parfois défaut.
A présent suis moi, le Capitaine responsable de notre petit commerce t’expliquera tout cela en détail.
Il emmena le jeune elfe dans le fond de la salle, délicatement, il fit tourner un chandelier qui se stoppa en un cliquetis significatif. Puis, dans un bruit sec, le mur pivota d’une vingtaine de degrés, laissant un espace suffisant à un être afin de se faufiler. Les deux mâles s’engagèrent dans l’étroit corridor qui s’enfonçait sous terre à travers des galeries creusées à même la roche.
_ Ces couloirs remontent à l’antique guerre lui expliqua t’il, lorsque démons et humains étaient seuls maître d’Iksème.
Les torches incrustées dans la pierre projetaient sur les murs des ombres fantomatiques créant une atmosphère sinistre, renforcée par la puanteur que recelait le tunnel. Une odeur infecte et suffocante d’humidité qui lui monta rapidement à la tête.
Heureusement, ils arrivèrent devant une porte que le barman, tout aussi incommodé que notre jeune elfe ne tarda pas à ouvrir.
Un grand hangar se révéla aux yeux de Sokaris, des montagnes de caisses exhalant le saucisson sec formaient des allées parfaitement dessinées.
Au fond, assis à un modeste bureau, un homme au chapeau largement plumé étudiait ce qui semblait être des registres.
_ Soka’, je te présente le Capitaine Haddock ! _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
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Posté le: 03 Aoû 18:06 Sujet du message: |
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Un pigeon a plumer :
Le capitaine était un homme robuste et dans la force de l’âge, son teint hâlé trahissait ses longs trajets en mer et son crochet, ses diverses escarmouches avec les pirates, de même que la balafre lui striant le visage.
Il accueillit le jeune elfe avec toute la courtoisie que l’on imputerait à un Seigneur, lui proposant de s’asseoir en lui offrant boissons rafraîchissantes, amuses gueules et autres civilités.
Une fois la bienséance respectée, le Capitaine se fit un devoir d’expliquer scrupuleusement les détails de son métier. Selon lui, il fallait que Sokaris ai tout les éléments en main afin de savoir où il mettait les pieds.
Le trafic ultra-secret auquel se livraient ses nouveaux amis se révéla être de la contrebande de chorizo ! Ils échangeaient des armes contre des caisses entières de ce saucisson sec, entreposé par la suite dans cette titanesque salle souterrainne.
L’apport de Sokaris en l’affaire serait de l’ordre de la négociation. Il lui faudrait débarquer en ces terres troublées par les conflits afin de dénicher de nouveaux marchés. Une chose bien malaisé si l’on en croyait les rumeurs à propos des massacres perpétrés par les Seigneur de l’enfer.
Bref, ils leur fallait un pigeon qui risquerait sa vie dans le but de leur ramener du sauciflard.
Sokaris l’ayant très bien compris, il accepta néanmoins la proposition du brave Capitaine qui l’invitait à prendre la mer dès le lendemain, les cales chargés d’armes.
A l’aube, le jeune elfe embarquait dans un navire en partance pour l’Espagne.
Il fut d’ailleurs surpris de constater, constatation au demeurant forte agréable, que le bateau qu’utilisaient les contrebandiers n’étaient pas qu’un vulgaire Senau mais bien un Clipper, un gréement trois-mâts munie de voiles carrées sur la misaine et le grand'mât mais une voile aurique sur l’artimon. Une merveille de la navigation humaine, un chef d’œuvre voguant à une vitesse de croisière avoisinant les 17 nœuds. Rien de surprenant en réalité pour un navire ayant une voilure de 3047m² pour à peine 6.1 m de tirant d’eau.
Le Cutty Sark avalerait donc sans peine les distances.
Bientôt, Sokaris débarquerait sur les côtes Espagnoles. C'est ce qui serait arrivé si toutefois tout s’était passé comme prévu … _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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sokaris duc
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Posté le: 17 Déc 12:26 Sujet du message: |
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Bien loin des côtes ibériques :
Comme toutes les traversées, celle de Sokaris fut rythmée par les tempêtes et les cyclones s’élevant jusqu’à former des murailles aux aspects menaçants, venant ensuite se briser en un fracas inhumain sur l’imposant navire qui n’a alors pas plus de prestance qu’une coquille de noix ballottée par les rapides du Xanthe.
A la bonne heure, le clipper aussi rapide que robuste et manœuvré par un équipage à l’image de son capitaine, parvenait sans peine à essuyer les déluges de ce genre.
Ce ne fut donc pas l’acharnement des éléments qui vint perturber la quiétude de l’expédition.
_ Du mouvement dans le navire, les hommes s’agitent … il y a un problème sur le pont.
Sokaris fut tiré de sa torpeur par un inhabituel tumulte semblant provenir de chaque recoin du navire. Sans attendre, il prit sa cape, les deux épées courtes que « Dédé » lui avait offert et s’empressa de sortir de sa cabine. Ayant un statut fort peu choyé de négociateur, il avait pu hériter des quartiers d’officiers avec chambre à part, évier et boudoir. Un luxe, même pour un navire de cette taille.
Lorsqu’il déboucha dans le couloir, ses fines narines furent immédiatement agressées par l’odeur âcre de la fumée. Voilà donc ce qui agitait les hommes ! Un incendie s’était déclaré à bord !
A entendre le chahut qui régnait sur le pont, le sinistre devait sans nul doute s’y trouver. Courant le plus rapidement possible malgré le tangage, Sokaris trébucha à plusieurs reprise jusqu’à s’étaler de tout son long sur le parquet. Son visage vint heurter une substance tiède et fluide dont l’odeur lui était familière, du sang ! Le sol en était couvert, de même que les murs.
C’est alors qu’un homme, le visage masqué derrière une cascade d’hémoglobine, surgit de l’ombre en titubant dangereusement. Sokaris n’eu pas le temps de pousser plus loin sa réflexion que le dératé s’avançait déjà vers lui d’un air menaçant en grognant comme un ours. L’elfe n’eut que le temps de voir la dague qu’il sortait de sa manche et de s’écarter, laissant l’homme probablement déjà mort s’écraser en un fracas d’os brisés contre le mur, le marquant d’une traînée de sang de plus.
Reprenant ses esprits, le jeune négociateur sortit de leur fourreau ses lames protectrices et s’avançant prudemment dans les méandres fumant des quartiers, mit en éveil tout ses sens.
Très rapidement, il parvint aux escaliers menant sur le pont où gisait le corps d’un autre marin, sa tête à quelques mètres de lui. Sokaris ne pouvant réprimer un frisson d’effroi, prit son courage à deux mains, arpenta les marches souillées par les viscères de quelques braves et déboucha sur le pont.
Jamais de ses yeux il n’avait pu voir tel spectacle, la scène qui se déroulait devant lui était d’une atrocité difficilement descriptible. Il y avait bel et bien un feu qui s’était déclaré à bord du navire, mais ce n’était pas la cause principale de tant de fracas. En réalité le bateau avait été abordé par un groupe de créatures hideuses aux griffes acérées et aux yeux de braise embarquées à bord d’une frégate. Elles avaient alors mis le feu à l’un des trois mâts afin de provoquer la panique au sein de l’équipage.
Des dizaines de corps gisaient ça et là le ventre ouvert, les intestins déversées sur le pont à peine lustrée. Des bouts de doigts, des mains, des yeux, des scalps, des membres calcinés et autre partie de corps pendaient au bastingage.
Le peu d’homme encore sur pieds pataugeaient en croisant le fer dans le vomi et les restes de leurs compagnons. Les démons taillaient en pièce de leurs griffes et de leurs crocs les pauvres marins non accoutumées à se battre et tremblant de peur. Comment ne pas sombrer dans la terreur en de pareilles circonstances ?
Sokaris fut rapidement repéré par un groupe de créatures à l’écart qui se rua sur lui. Sans attendre, l’elfe bondit de sa cachette et se lança dans le combat. Les longues leçons de Turak firent alors toute la différence, le temps ralentit jusqu’à devenir épais et moite. Comme sortit de son propre corps, le jeune bretteur se voyait livrer bataille d’un regard omniscient.
Les coups du premier ennemi furent parer sans encombre de sa lame droite alors que la gauche lui fauchait une pâte, la bête tentait de reculer mais la deuxième lame venait déjà lui fracasser le crâne en un bruit sec. Le sang, noir et brûlant gicla de la plaie ouverte alors que l’encéphale du monstre hideux s’écoulait sur son visage.
Ne se laissant pas distraire, Sokaris s’élançait déjà à l’assaut d’un second ennemi qui n’eut pas le temps de comprendre le pourquoi de sa mort. Alors qu’il se jetait au sol pour éviter un coup de griffe qui l’aurait taillé en deux, il lança une de ses lames au devant d’un démon qui vint finir sa course au dessous de son menton, faisant s’écrouler la bête dans un geyser de sang.
Le ballet fou fut malheureusement vite interrompu, Sokaris reçut un violent coup sur la nuque, le faisait défaillir. Il venait de recevoir sur la tête une poulie dont il ne soupçonnait pas l’existence. Rapidement, sa vue se troubla et il sût que sa mort était arrivée. Lorsque son regard se perdit dans les ténèbres, une horde de créatures s’apprêtaient à lui bondir dessus et à le dévorer vivant.
_ Arrêtez ! S’écria une voix stridente semblant être féminine. Sortant des flammes, une succube aux griffes dégoulinantes s’avança vers le groupe de mâles. Celui ci est à moi. Faites le transporter dans ma cabine et je m’occuperait personnellement de son cas, il regrettera d’être né ! _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses.
Dernière édition par sokaris le 17 Déc 21:25; édité 2 fois |
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sokaris duc
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Posté le: 17 Déc 18:13 Sujet du message: |
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Vraiment très loin …
Un anneau en travers de son nez ensanglanté, Sokaris était attelé à l’une des poutres centrale de la cabine, tel une bête de somme. Le sol était maculé de son sang et sa peau striée par de profondes entailles qui, si elles n’étaient pas suffisamment profonde pour mettre fin à sa vie, lui infligeaient une atroce souffrance à chacun de ses mouvements. Tout était prévu pour que chaque respiration lui arrache un cri de douleur. Ses yeux, à demi clos par la fatigue et les pleurs, parvenaient avec peine à distinguer la silhouette qui se tenait devant lui, un chat* à la main.
_ Je crois qu’il est temps de faire connaissance, n’est ce pas mon petit lapin ?
La succube qui se tenait devant lui était d’apparence humaine, mis à part ses yeux d’un rouge flamboyant, ses crocs démesurées et ses griffes d’ours. Elle portait une tunique de cuir si près du corps qu’elle laissait apparaître la moindre de ses formes.
D’un geste délicat, elle s’approcha de l’elfe et lui releva le menton du bout de la griffe, elle posa ses lèvres sur celles tuméfiées de Sokaris puis rageusement, l’embrassa jusqu’à le mordre. Elle lécha alors le sang qui coulait le long de son menton et se releva en laissant échapper un cri de jouissance.
_ Le sang d’elfe, il n’y a rien de tel ! Ses yeux brillaient d’une luxure indéterminable, sa longue chevelure brune tombait en une natte cerclé d’acier sur sa poitrine. Je me nomme Solana, au service du seigneur des enfers et capitaine des sales rats qui ont étripés ton équipage. Il est rare de croiser des choses comme toi par ici, tu es bien loin des tiens. Quel est ton nom ?
Etourdi par la souffrance, Sokaris avait du mal à rassembler ses idées et comprendre ce qu’on lui demandait, ce qui parut déplaire à sa geôlière.
_ Parle espèce de vermisseau ! lui ordonna t’elle en lui assenant un violent coup dans les côtes.
Tout en vomissant et en crachant de son sang, Sokaris parvint à balbutier quelques mots.
Solana le prit alors à la gorge et enfonça ses griffes dans la chair de son ventre.
_ Articule espèce de chien lui murmura t’elle à l’oreille alors qu’elle lui lacérait doucement l’abdomen.
_ Sokaris ! Je me nomme Sokaris commença l’elfe entre deux cris.
_ Et bien mon beau Sokaris, je suis à présent ta maîtresse, et je t’ai choisi pour devenir mon amant. Tu comprendras vite que ce n’est pas un traitement de faveur et que ma baiser est bien pire que la torture.
Maintenant il est temps de te faire beau, tu es couvert de vomi et cela ne m’excite pas le moins du monde.
La succube s’agenouilla à côté de Sokaris recroquevillé en position fœtale et caressa tendrement ses cheveux souillées.
_ Je vais te soigner mon petit lapin. Elle tira alors violemment en arrière afin de renverser la tête de l’elfe. N’oublie pas que je fais de toi ce que je veux. Ah au fait, oublie l’Espagne il n’y a plus rien là bas, nous allons en Irlande !
*le chat est un fouet aux lanières cloutées. _________________ Trois fûts six caisses, le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. |
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