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[cadfael]

Un soir, il est venu l’ami ; celui que mes rêves de solitude n’auraient pu imaginer. Comme une présence étrangement familière à mon âme.

Il est patient, complexe et Prince des serpents. Il m’a envoûtée afin de me guider doucement vers l’apaisement.

Quand il regarde, les fées s’envolent frivoles répandre leur poussière d’or.
Quand il parle, c’est Eole qui fait bruisser Zéphyr dans les hautes herbes folles.
Quand son silence s’élève, le chant des oiseaux révèle la ville endormie.
Quand il rit, le tonnerre éparpille au loin le fracas de sa voix.
Quand il dort, Oubli s’envole à tire d’aile.

Quand il n’est pas là, son esprit persiste à mes côtés et ses pensées inondent mon âme comme les première pluies d’automne rafraîchissent les terres asséchées.

Il est plus que mon peuple, il l’est l’ami. Porteur d’espérance, de souffrance, de regret et même des phantasmes les plus secrets.


Sombre est la nuit qui recouvre notre monde. Douce la caresse du vent sur mon visage. J’espère, je guette, j’attends cet instant magique où il sera là.
Il est en chemin, je le sens. Mais je ne sais quand ses pas feutrés effleureront les dalles de notre cité ; je ne sais quand son sourire illuminera mon esprit.

Il sera là bientôt et sans mot dire, il m’apprendra à jouer au farceur de l’ombre. Nous irons gribouiller des poèmes dans les lieux d’aisance ; nous déposerons des fétiches dans les poches de ceux que nous aimons et des poupées de cire aux pieds de ceux que nous exécrons.
Et puis nous renouerons ce dialogue qui nous a maintes fois conduit aux petites heures du matin.

Le voilà qui arrive, le regard pétillant.
Mais ne reste-t-il pas un peu de temps pour profiter de la fébrilité de l’attente, pour un peu plus de silence, un peu plus d’avenir ?

Tout cela m’est précieux comme le souffle de la vie ; ses venues, ses départs. Aussi insaisissable qu’un reflet dans un miroir ; à peine plus audible qu’un nom murmuré. Juste un havre de paix, un moment volé.



Il s’est éclipsé ce matin sur la pointe des pieds et les oiseaux n’ont pas célébré le lever du soleil comme si Oubli leur avait cloué le cœur avant de tourner la page, notre page.

Cette nuit, je mettrai un peu d’ordre sur ma table d’écriture. Ranger mes grimoires, mes parchemins, mes plumes. Brûler ce recueil de Kenji Fujiwaka suffira-t-il à me faire oublier la justesse de ces mots :

[cadfael]

Un soir, il est venu l’ami ; celui que mes rêves de solitude n’auraient pu imaginer. Comme une présence étrangement familière à mon âme.

Il est patient, complexe et Prince des serpents. Il m’a envoûtée afin de me guider doucement vers l’apaisement.

Quand il regarde, les fées s’envolent frivoles répandre leur poussière d’or.
Quand il parle, c’est Eole qui fait bruisser Zéphyr dans les hautes herbes folles.
Quand son silence s’élève, le chant des oiseaux révèle la ville endormie.
Quand il rit, le tonnerre éparpille au loin le fracas de sa voix.
Quand il dort, Oubli s’envole à tire d’aile.

Quand il n’est pas là, son esprit persiste à mes côtés et ses pensées inondent mon âme comme les première pluies d’automne rafraîchissent les terres asséchées.

Il est plus que mon peuple, il l’est l’ami. Porteur d’espérance, de souffrance, de regret et même des phantasmes les plus secrets.


Sombre est la nuit qui recouvre notre monde. Douce la caresse du vent sur mon visage. J’espère, je guette, j’attends cet instant magique où il sera là.
Il est en chemin, je le sens. Mais je ne sais quand ses pas feutrés effleureront les dalles de notre cité ; je ne sais quand son sourire illuminera mon esprit.

Il sera là bientôt et sans mot dire, il m’apprendra à jouer au farceur de l’ombre. Nous irons gribouiller des poèmes dans les lieux d’aisance ; nous déposerons des fétiches dans les poches de ceux que nous aimons et des poupées de cire aux pieds de ceux que nous exécrons.
Et puis nous renouerons ce dialogue qui nous a maintes fois conduit aux petites heures du matin.

Le voilà qui arrive, le regard pétillant.
Mais ne reste-t-il pas un peu de temps pour profiter de la fébrilité de l’attente, pour un peu plus de silence, un peu plus d’avenir ?

Tout cela m’est précieux comme le souffle de la vie ; ses venues, ses départs. Aussi insaisissable qu’un reflet dans un miroir ; à peine plus audible qu’un nom murmuré. Juste un havre de paix, un moment volé.



Il s’est éclipsé ce matin sur la pointe des pieds et les oiseaux n’ont pas célébré le lever du soleil comme si Oubli leur avait cloué le cœur avant de tourner la page, notre page.

Cette nuit, je mettrai un peu d’ordre sur ma table d’écriture. Ranger mes grimoires, mes parchemins, mes plumes. Brûler ce recueil de Kenji Fujiwaka suffira-t-il à me faire oublier la justesse de ces mots :

[ecnelis]

Léon, reviens à la maison...
Certains ne se sentent concernés en rien
mais à vrai dire
ont-ils compris le silence

il est facile en soi de dire
que la seule chose qui m'importe
est celle qui me ramènera vers toi
il est facile de dire
aussi bien que je t'aime
mais
qu'en est-il de notre amour
celui qui
était éternel

le silence devait-il être complice
je me le demande
ainsi
sans réponses
ils s'en sont allés

je n'ai que ces mots
ceux que seuls mes amis
comprendront :

"Je salue l'heure et le voyage
l'éponge de paille
à l'enfourchure des troubles

personne ne sait plus

désormais
l'histoire nocturne parlera à l'aube
et la meute en déclinaison essuiera l'ambiance

sort de l'insomnie

Ramène l'ombilic à la vie
ignore le mouvement
l'angoisse des morts
et le fracas du soleil

inquiète et dépourvue de temps
tu emporteras l'exil
ailleurs
où rien n'existe"

Pardon ma Soeur de venir ainsi, je reviendrai avec "ruoj nu"
_________________
Nous ne sommes jamais partis, nous sommes vivants !

[ecnelis]

Léon, reviens à la maison...
Certains ne se sentent concernés en rien
mais à vrai dire
ont-ils compris le silence

il est facile en soi de dire
que la seule chose qui m'importe
est celle qui me ramènera vers toi
il est facile de dire
aussi bien que je t'aime
mais
qu'en est-il de notre amour
celui qui
était éternel

le silence devait-il être complice
je me le demande
ainsi
sans réponses
ils s'en sont allés

je n'ai que ces mots
ceux que seuls mes amis
comprendront :

"Je salue l'heure et le voyage
l'éponge de paille
à l'enfourchure des troubles

personne ne sait plus

désormais
l'histoire nocturne parlera à l'aube
et la meute en déclinaison essuiera l'ambiance

sort de l'insomnie

Ramène l'ombilic à la vie
ignore le mouvement
l'angoisse des morts
et le fracas du soleil

inquiète et dépourvue de temps
tu emporteras l'exil
ailleurs
où rien n'existe"

Pardon ma Soeur de venir ainsi, je reviendrai avec "ruoj nu"
_________________
Nous ne sommes jamais partis, nous sommes vivants !

[Phoebus]

Léon
rimerait avec félon
Nenni
mais amies

Vos certitudes ébranlées
Par de simples échappées

Et ces évidentes apparences
Confortées de silence
A vos yeux embués
Cachent la vérité

Point de rancoeur
Point de malheur

Une croyance inébranlable
A nos semblables
Un retour de l amour
Qui s inscrit pour toujours

[Phoebus]

Léon
rimerait avec félon
Nenni
mais amies

Vos certitudes ébranlées
Par de simples échappées

Et ces évidentes apparences
Confortées de silence
A vos yeux embués
Cachent la vérité

Point de rancoeur
Point de malheur

Une croyance inébranlable
A nos semblables
Un retour de l amour
Qui s inscrit pour toujours

[ludwiginnocent]

Telle une bouteille à l'âme amère
qui voguerait les sources de notre fontaine
Comme deux Etres aux esprits-frères
auraient couru à perdre haleine...

Voici que les amis s'en sont allés
las d'arpenter Yaeth
auprès des âmes damnées
faudrait-il qu'ils eussent perdu la tête?

Voici que le serpent au regard trouble
emporte avec lui ses facécies
et qu'un voleur au coeur sans faille
laisse en Midgard plus d'un ami...

Croyez vous que le Démon
prit possession de leur raison?
Je n'en crois rien car nul ne les posséde.

Sont-ils partis sur les chemins d'une quête inconnue?
Sont-ils si sûr qu'en Pandora sommeille une bonté
qui vaudrait le mal qui git au fond du coeur des Zhoms?

Cette cause là n'est pas perdue
Un Etre en vaut un autre
Ils ont raison ces missionaires
qui oeuvrent par delà les peuples
et vont pourrir les apparences qui nous aveuglent.

Le Bien et le Mal sont en chacun
Qui l'aura compris sera bien Malin
_________________
Entraide, Humilité et Abnégation.

[ludwiginnocent]

Telle une bouteille à l'âme amère
qui voguerait les sources de notre fontaine
Comme deux Etres aux esprits-frères
auraient couru à perdre haleine...

Voici que les amis s'en sont allés
las d'arpenter Yaeth
auprès des âmes damnées
faudrait-il qu'ils eussent perdu la tête?

Voici que le serpent au regard trouble
emporte avec lui ses facécies
et qu'un voleur au coeur sans faille
laisse en Midgard plus d'un ami...

Croyez vous que le Démon
prit possession de leur raison?
Je n'en crois rien car nul ne les posséde.

Sont-ils partis sur les chemins d'une quête inconnue?
Sont-ils si sûr qu'en Pandora sommeille une bonté
qui vaudrait le mal qui git au fond du coeur des Zhoms?

Cette cause là n'est pas perdue
Un Etre en vaut un autre
Ils ont raison ces missionaires
qui oeuvrent par delà les peuples
et vont pourrir les apparences qui nous aveuglent.

Le Bien et le Mal sont en chacun
Qui l'aura compris sera bien Malin
_________________
Entraide, Humilité et Abnégation.

[Nathair]

Je me souviens d'un monde...et il était une fée
La nuit son aura innonde de sa chaleur bleutée
Mes tourments, mes peines, mon passé
Les rires déments, les lieux-dits oubliés
Et les traces d'un serment, une promesse de sang
Que sont devenus mes rêves?
Où s'envolent les paroles du mourant?
J'ai commis des trèves, blessé mon temps
Je suçais la sève
Montant-descendant
Les racines de l'arbre des vivants

J'erre encore parmi le pollën, je m'ennivre à présent
Poussière de comête, âme du firmament
Les marais de l'oubli sur leur onde reflètent
Les visages de mes amis et mon propre squelette
L'acide me monte à la tête !

Comme il faut être parti pour savoir que l'on regrète !
Ce que l'on aime, ce, celle qui... et je me souri
Seul parmi un milliard de folies
La brise légère me pardonne un instant...
Et une fourmi verte sur ma griffe me grésille à l'esprit
Trahir c'est aimer aussi!
Oubli, oubli , oubli toi toi-même!
Je crie...
Laisse en paix la mémoire de mes souvenirs
Elle n'a rien dit!
Et que faire? elle est à l'opposé de mon infini!
Oui! elle est l'infini aussi

Mon drame me musèle, je suis, j'avance pourtant
Ma vie, ma magie ne m'ont pas abandonné complètement
je me bat contre, je me bat oui!
Et c'est cela encore ma vie !

Mon voyage, ma quête ne s'achève ne commence jamais vraiment
Qui je suis? un serpent sur l'onde, entre l'air, l'eau
La mort et la vie ! le sacrifice? le prix?
Ce que j'aime, ce qui germe les mondes
Pour qui je ne peux être présent
Juste au dela d'un néant, un oubli, une absence et aussi...
La porte en cire de la terre des revenants
_________________
Entête, Humidité, Aliénation

[cadfael]

Deux petits coups secs provenant de derrière le miroir ; Oubli joue les messagers de la nuit.
Deux silhouettes s’approchant de chaque côté de la psyché ; l’une reflète parfaitement l’autre jusqu’à ce que les ombres se dissipent et les contours se fassent plus net.
Deux mains tendues vers l’espoir d’une rencontre ; contact froid du verre , surface ondulante qui se transforme en eau.
Les doigts se touchant, se reconnaissant, s’entrelaçant ; et dans une infinie lenteur, chacun attire l’autre à l’intérieur du miroir.


Enfin je l’ai rejoint dans un univers fragile impénétrable. Coincés entre deux mondes, une bulle nous protège de notre quotidien, de nos angoisses. Seul flotte le parfum subtil du bonheur retrouvé.

Il me regarde, me sourit et m’entraîne à nouveau vers d’autres chemins, d’autres facéties, d’autres pirouettes.

Nous longeons des canaux irisés où se mêle l’odeur des fleurs les plus rares, nous voguons sur des vaisseaux vers des bords inconnus.
Nous chantons, pleurons, rions comme si Oubli d’un coup d’aile nous avait rendus aveugles et sourds aux malheurs de la vie.
Nous reprenons nos danses enivrantes là où nous les avions laissées, jusqu’à plus soif, jusqu’à l’épuisement qui mènent aux portes de l’extase.

Au cœur de la nuit, nous nous allongeons l’un contre l’autre, confiants, prêts à nous abandonner à ce sommeil que nous ne trouvons plus seuls. Il pose sa tête sur mon ventre ; ce geste sensuel et tendre estompe mes dernières craintes.

L’espoir nous bercent vers des rêves de bonheur indicible où les journées sont faites de merveilles et de délices.



Des rêves ! toujours des rêves !
Le réveil est solitaire et glacé.

Je le vois à nouveau s’éloigner à travers le miroir. Ses yeux sont morts et ses lèvres exsangues.

Tel un spectre, l’homme serpent retourne à ses tourments en faisant fi des serments échangés la veille.

[cadfael]

Deux petits coups secs provenant de derrière le miroir ; Oubli joue les messagers de la nuit.
Deux silhouettes s’approchant de chaque côté de la psyché ; l’une reflète parfaitement l’autre jusqu’à ce que les ombres se dissipent et les contours se fassent plus net.
Deux mains tendues vers l’espoir d’une rencontre ; contact froid du verre , surface ondulante qui se transforme en eau.
Les doigts se touchant, se reconnaissant, s’entrelaçant ; et dans une infinie lenteur, chacun attire l’autre à l’intérieur du miroir.


Enfin je l’ai rejoint dans un univers fragile impénétrable. Coincés entre deux mondes, une bulle nous protège de notre quotidien, de nos angoisses. Seul flotte le parfum subtil du bonheur retrouvé.

Il me regarde, me sourit et m’entraîne à nouveau vers d’autres chemins, d’autres facéties, d’autres pirouettes.

Nous longeons des canaux irisés où se mêle l’odeur des fleurs les plus rares, nous voguons sur des vaisseaux vers des bords inconnus.
Nous chantons, pleurons, rions comme si Oubli d’un coup d’aile nous avait rendus aveugles et sourds aux malheurs de la vie.
Nous reprenons nos danses enivrantes là où nous les avions laissées, jusqu’à plus soif, jusqu’à l’épuisement qui mènent aux portes de l’extase.

Au cœur de la nuit, nous nous allongeons l’un contre l’autre, confiants, prêts à nous abandonner à ce sommeil que nous ne trouvons plus seuls. Il pose sa tête sur mon ventre ; ce geste sensuel et tendre estompe mes dernières craintes.

L’espoir nous bercent vers des rêves de bonheur indicible où les journées sont faites de merveilles et de délices.



Des rêves ! toujours des rêves !
Le réveil est solitaire et glacé.

Je le vois à nouveau s’éloigner à travers le miroir. Ses yeux sont morts et ses lèvres exsangues.

Tel un spectre, l’homme serpent retourne à ses tourments en faisant fi des serments échangés la veille.

[Nathair]

C'est que tu as chassé le monstre, comme tu l'as aimé
Et ce qu'il reste de mon âme flotte, quelque-part
Entre toi et moi, je suis sans vie, sans chair, sans volonté

Je ne puis vous aimer qu'en spectre, ô dame de vie et de mystère
Je ne puis que vous hanter !
Et se pourrait-il qu'en vous un jour je renaisse ?

Cette spirale, cette ronde que nous aimons contempler
Se renaît sans cesse d'être annihilée
Et c'est un cercle vicieux vous savez ?
Comme vouloir séduire alors que l'on se sait laid
C'est un paradoxe, une contradiction et oui, un parfait reflet !
Et puis alors, que l'impossible se fait vérité
Puisque vous m'aimez

Les anges brulent leurs ailes
Mais les démons ne s'en vont pas au Ciel, jamais !