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[Partik]

Prélude.

Lesendar... Ce son résonne encore à mes oreilles comme le doux chant de mon passé qui revient au goût du jour... Hélas pour lui, je n'en veux plus. J'ai connu trop d'heures sombres pour oser le laisser reparaître.
Qui se souvient encore de l'être immonde et abject que j’étais?

Lesendar est né Démon, c'était une créature née de la frustration et de la rage de son père, et de la haine envers les humains et leur hypocrisie du côté de sa mère. Jamais personne n'a pu rencontrer ses parents puisqu'ils sont morts lorsque Lesendar est devenu adolescent. Nul n'a jamais pu dire ce qu'il leur était arrivé, tout ce qu'on sait c'est que Lesendar ne semblait pas marqué par leur disparition. Il a tout quitté alors pour voyager.
Il en a rencontré du monde. Il voulait sortir des enseignements que ses parents lui avaient prodigués. Mais chaque fois il se rendait compte avec tristesse qu'ils avaient raison.
On fait exprès de ne pas voir la nature profonde de l'humanité. Il a appris à connaître les hommes en se mêlant tout d'abord à eux. Il a vénéré leur Dieu, il a appris leurs sciences, il a fréquenté ceux qui aidaient les autres... Mais jamais il n'a réellement pu éprouver de l'amour pour ces gens. Toujours il trouvait le détail qui faisait d'eux des gens comme les autres.
Il cherchait en vain la trace de ce petit quelque chose qui l'aurait éveillé au monde, mais jamais il ne trouvait cet éclat salvateur... Il a longtemps erré, il a bien vécu...
Mais un jour, il était sûr d'avoir fait le tour de ce qu'il y avait à voir, alors il a appelé le Mal, de toute son âme et de tout son cœur, il renia Dieu et appela son ennemi juré.
Il se sacrifia, et se condamna ainsi à l'enfer pour l'éternité.
Là aussi il put à loisir découvrir ce qu'était la réalité des Abysses. Il dû souffrir chaque mort, subir chaque torture qui existait, mais au final il comprenait, ce n'était pas le Mal Profond, c'était un mal de personnes mauvaises parce qu'ignorantes.
Il ne les pardonnait pas, mais ne cherchait pas à les aider. Il restait impassible face à leurs actes. Non pas qu'il n'hurlait pas, il n'avait pas cette force, mais il les laissait faire. Mort pour mort de toutes façons...
Un jour que le Vrai Mal passait dans les Abysses il vint à la rencontre de ce malheureux démon. Et pointant son doigt en sa direction, il lui sourit et lui fit signe de le suivre.
Les Démons le maudirent, lui firent tout ce qu'ils purent pour ne pas qu'il suive le Maître. Mais Lesendar continuait malgré tout. Il voyait son nouveau père partir au devant sans l'attendre.
Les coups et les injures qu'il subissait le ralentissaient, mais il ne s'arrêtait pas. Son crâne semblait gonfler d'instant en instant, faisant ressortir ses yeux de leurs orbites. Son ventre semblait animé d'une vie propre et bougeait en tous sens, comme s'il voulait faire sortir ses entrailles trop comprimées dans son corps. Ses genoux même se rigidifiaient ou s'amollissaient à chacun de ses pas. La douleur était partout en son corps, il était souffrance et malheur. Mais il comprenait. Il était enfin Heureux! Oui des gens vivaient sans arrière pensées! Oui on pouvait vivre sans être hypocrite. Malheureusement, sur Terre ce n'était pas possible. On ne pouvait respecter la Loi du plus fort si on voulait qu'il reste des gens vivants.

Il suivait encore les traces de son Maître, mais ne le voyait plus. Lesendar traversait une allée des cadavres des démons qui avaient voulu se faire remarquer de leur Père. Cortège sinistre de corps lacérés, brûlés, déchiquetés, torturés. Il souriait à son tour en voyant leur stupidité!
Il n'écouterait pas leurs prières, Il n'écoutait pas ses ouailles. Seule Sa volonté l'intéressait.

Lesendar arriva au bout d'un couloir ensanglanté lorsqu'il mourut à nouveau...
Ce n'est que lorsqu'il rouvrit les yeux qu'il comprit...

-"Je ne suis pas Mort!"

[Partik]

Premier Acte.

-"Je ne suis pas mort!". Ce sont mes premiers mots sur cette Terre... Je l'avais quittée en promettant de ne jamais revenir et me revoici...
Qui pourrait croire que la résurrection m'a été offerte?

Le démon fier de sa nouvelle existence avançait droit devant lui... Ce n'est qu'après avoir croisé sa première ferme qu'il comprit ce qu'attendait son Père de lui.
L'enfant pleurait encore, mais le démon s'en moquait. Cet enfant voyait son père se tordre de douleur sur un piquet placé trop haut pour que son fils puisse le sauver. Les liens serraient les chevilles et les poignets déchiquetés de l'enfant, sa mère, accrochée à l'autre bout de la corde tentait de survivre. Si l'enfant bougeait de son petit promontoire pour sauver son père, elle mourait. S'il restait là sans bouger, elle avait un répit. Minime certes, mais tout de même. Ils espéraient que quelqu'un viendrait les sauver...
Le père agonisait tandis que leur demeure, qu'il avait bâti de ses mains, brûlait dans son dos. Il sentait les flammes consumer les corps de ses vieux parents et de leurs porcs. Il ne pouvait pas pleurer car sa bouche avait été cousue au même fil qui retenait ses yeux. S'il criait, ses paupières se déchiraient.. Ses parents avaient été tués en quelques instants seulement, mais leur mort avait été le pire moment de sa vie jusque là.

Lesendar était heureux. Jamais il n'avait pensé qu'une pareille souffrance était possible...

Il continuait d'avancer...

[Partik]

La première traque.

-"Le démon s'est arrêté."
-"Allons-y."
-"Non! Attendons la nuit et les loups de Barkor!"
Les trois hommes, cachés en embuscade dans des arbres à quelques 200m du démon, sont des soldats d'une troupe armée au nom du Seigneur. Ils ont pour mission d'anéantir toute trace du Mal sitôt qu'elle apparaît. Les dernières actions du Démon les avaient incités à s'inquiéter plus qu'à l'habitude. Celui-ci leur semblait préoccupant.

Lesendar allumait son feu, pressé de voir arriver ces gens qui l'observaient.. Le Mal et le Bien se sentent par delà les odeurs. Ils savent lorsque le combat est proche. Mais l'avantage du démon, c'est qu'il sait feinter...
Il souriait encore, amusé à l'idée de ce qui allait se passer.

A l'instant même où la lune venait de paraître dans le ciel, les hommes ont bondit à l'assaut. Les loups les soutenant. Ils se sont rués sur le démon, armés de leurs armes les plus puissantes et de leurs plus solides armures. La lumière se réfléchissant en de splendides rayons sur le métal découvert. Tout à coup une voix se fit entendre:
-"Vous me semblez avoir des ennuis chers amis. Voulez-vous que je vous aide?"
Le rire fou qui suivit glaça le sang des humains. Mais pire était la vision de leurs loups se retournant vers eux, les yeux injectés de sang et les lèvres écumantes. Hurlant, ils sautaient vers leurs anciens maîtres, crocs et griffes en avant.

Le démon, s'assit alors pour profiter du spectacle. Conscient que le pire était encore à venir.
Ces quelques bougres n'étaient qu'une avant garde, rien en comparaison de ce qui se profilait déjà à l'horizon.
Une ligne de cavaliers se découpait en haut de la colline. Des auras bleues et blanches éclairaient les visages des sorciers qu'elles entouraient. Pourtant nul n'aurait pu distinguer des visages à cette distance.
Les armes, boucliers, armures et montures des cavaliers se sont mises à rougeoyer et c'est alors que la Clameur de leurs cris devint plus forte que les cris des loups s'acharnant sur les pauvres soldats incapables de lutter contre leur force animale.

Le démon debout, les bras le long du corps, mais les mains tournées vers l'avant, comptait. Lentement il avançait, un pas après l'autre. Son Père serait fier de lui. Il n'avait pas encore pu tester ses nouveaux pouvoirs, mais il était sûr de lui...
D'un bond prodigieux il atterrit derrière la ligne des cavaliers et face aux mages. Il leur sourit avant de lever les mains au ciel.

La lumière éclaira la région sur une zone de 100km de diamètre. Tout ce qui se trouvait à moins d'un kilomètre de la rencontre périt dans les flammes invoquées par le démon. Des flammes de l'enfer capables de tout anéantir sur leur passage, les êtres vivants comme les matériaux les plus solides.
...

A plus de 1000km de cet endroit, un mort né allait être enlevé des bras de sa mère lorsqu'il se mit à hurler...

[Partik]

Une renaissance

-Il est vivant! Il est vivant!
Les parents crient leur joie devant le miracle auquel ils viennent d’assister. La mère pleure tant l’émotion qui l’étreint est forte, elle pensait avoir perdu son enfant et désormais il est dans ses bras, vivant.
Celui-ci tourne la tête lentement en tous sens, puis cesse de crier. Il sourit, et les gens s’extasient.
Tout à coup il tend le bras, les doigts serrés les uns contre les autres. Sa main potelée pénètre sans résistance dans l’œil de la femme. Lorsqu’il ressort sa main sous les cris de douleur de la mère et d’horreur des gens présents, un bout de cervelle en glisse. Il la porte à sa bouche.
On le soulève, on essaye d’expliquer l’horreur, mais trop de discours et peu d’action n’amène souvent qu’à une chose, l’échec.
Sans doute auraient-ils pu expliquer quelque chose si l’un d’entre eux avait été prêtre. Hélas, seul l’enfant savait ce qu’il se passait. Et il s’en réjouissait.
Se lançant en avant, il mord le visage de la personne qui le tenait. L’enfant qui n’avait pas de dents les montre désormais. Longues et sanglantes.
Les gens sont tous en état de choc, personne n’ose agir ou proférer autre son que des blasphèmes.
Leur souriant à nouveau, l’enfant sort en marchant l’air heureux d’avoir exécutée ainsi son oeuvre. Il laisserait ces gens en vie pour que chaque jour ils revivent l’horreur de cette scène.
A quelques pas de là un homme arrivait, l’enfant le voyant eut une idée.
Un enfant, nu et âgé d’au moins 5ans, n’aurait pas dû se trouver là. Le sang partout sur son corps était le détail de trop, si bien que l’homme s’arrête pour aider ce malheureux.
-Que se passe-t-il mon enfant?
-Mo..mon…mon…monsieur! Ils ont tu…tu ….tué ma mère! Et puis … Ma ta…ma tata aussi.
Saisissant son courage à deux mains, l’homme se rue vers la maison en brandissant son Arbalète.
«Quelle chance c’était un garde de la ville.»

C’est un jeune homme d’environ 15 ans qui sortit du village cette nuit là. Seul et nu sous la lumière de la lune.
Souriant toujours il savait qu’il vivait enfin et que sa vie avait un sens…

[Partik]

Les compagnons

"Encore avec votre jeu stupide!? "
"Écoute Lesendar, on n’a rien contre toi, mais faudrait voir à te relâcher parfois. C’est amusant comme jeu! "
"Non! Je ne trouve pas ça aussi exaltant que vous. Je crois que nous ne partageons pas le même sens de l’humour. "
"Mais arrête donc, et essaye…Tu vas voir, tu vas aimer. "
"Non merci, je doute que percer le ventre de cet homme avec une pique m’amusera. "
"Mais ce n’est pas le percer qui est le plus amusant, c’est le fait de ne pas savoir jusqu’à la fin qui sera celui qui perdra! Le but du jeu c’est de percer jusqu’à ce que les entrailles tombent. Celui qui déchire le ventre perd la partie! Regarde de tous les trous que nous avons fait, ils sont peu nombreux à laisser sortir des entrailles. On ne voit que du sang et des trucs gluants là.. Il saigne peu le bougre, je pense que la partie sera longue… Enfin, il faut être sûr qu’il ne meurt pas d’ici là, c’est beaucoup moins amusant dans ce cas. "

Le démon n’était ni étonné ni écœuré par ses nouveaux compagnons. Les ayant rencontrés errant sur les routes, comme lui. Il s’était très vite trouvé à la tête de leur groupe, et il savait qu’il fallait les laisser se calmer par moments. Ainsi, ils le respecteraient encore longtemps, tout en continuant de le craindre.
La jeune femme était splendide, ses cheveux dorés s’arrêtant en cascade à mi-dos. Elle lui avait raconté qu’elle était la chef d’un groupe de mercenaires avant de mourir, et qu’à son retour, elle était retournée les voir et les avaient tués un par un, de façon de plus en plus atroce, afin qu’ainsi leur chef comprenne l’erreur qu’il avait faite en la trahissant. Elle ne lui avait pas raconté grand chose de plus sinon le plaisir qu’elle prenait à éviscérer ses victimes encore en vie pour les faire souffrir le plus longtemps possible. D’ailleurs le premier trophée qu’elle avait récupéré sur ses victimes était une bande de peau allant du haut du visage, jusqu’au-dessous des parties intimes. Elle avait tanné la peau avant de la traiter afin de s’en faire une bannière. Ce n’est que quelques temps plus tard qu’elle avait rencontré son compagnon.
Lui, était un démon plus simple. Il n’était qu’un simple combattant, ne faisant ni dans la finesse, ni dans la réflexion. Il ne demandait qu’à profiter de sa nouvelle vie et de ses pouvoirs, tout en exterminant le plus de monde possible. Elle, lui avait alors appris les raffinements que l’on pouvait s’offrir si on en prenait le temps..
Depuis ils étaient détenteurs d’un macabre record, 17 fermes ravagées, dans lesquelles 56 personnes périrent ou survivent encore dans d’éternelles souffrances. Ils n’ont pas pris le temps de compter les bêtes, mais là aussi ils n’ont pas fait montre d’un manque d’imagination.

Lesendar les avait rencontrés alors que lui-même parlait avec un vieillard. Ils s’étaient fait attaquer par les deux démons, et il avait dû se battre contre eux pour sauver le vieillard.
Le combat ne fut pas long puisqu’une fois que le vieil homme fut tué, le démon cessa le combat. S’engagea alors une longue discussion à la fin de laquelle Lesendar fut élu chef du groupe.
Il s’est vengé le lendemain de la mort de l’homme en empoisonnant la nourriture, ce qui eut pour effet de rendre malade les deux autres durant plusieurs jours..

Ça fait maintenant deux semaines qu’ils sont ensemble, et Lesendar a encore du mal à les comprendre par moment. Ce besoin perpétuel de faire souffrir n’est pas sain et il le sait. Lui le fait lorsqu’il estime cela nécessaire, lorsque ça amène quelque chose aux humains. Il évite au maximum de tuer sans laisser de survivants. Ses victimes ont bien souvent l’occasion de s’en sortir, et cette éventualité seule lui suffit à se sentir bien puisque alors il est sûr qu’elles ne vivront plus jamais de la même façon..


-"Ho ho. Je la sens mal celle là. " Sarhus venait de s’arrêter. Il faisait office d’éclaireur.
Les trois démons, se trouvant dans une clairière largement dégagée au beau milieu d’une immense forêt, comprennent aussitôt qu'effectivement, la situation pourrait empirer très rapidement.
-"Combien penses-tu qu’ils sont Sarhus? "
Deux trois tours de têtes plus tard il répond"Bien plus d’une douzaine Lesendar."
-"Hum hum, oui ça promet d’être intéressant. D’un autre côté je vais enfin savoir ce que vous vaudrez. Préparez-vous compagnons. "
Un halo rouge enveloppe la jeune démone tandis qu’une lame enflammée apparaît dans la main de Sarhus. Lesendar quant à lui attend patiemment, tout signe visible de stress étant absent de son visage.
Les démons voient les flèches arriver de toutes parts, et restent impassibles. Ils observent les zones de provenance des tirs.
-"Bravo Smiga! Ton sort fonctionne vraiment bien"
L’étendard levé elle sourit et continue de murmurer ses sorts protecteurs. Sarhus bondit alors vers les arbres les plus proches, alors que des cris d’attaques retentissent.
La pluie de flèches s’intensifie, pourtant les deux démons ne s’en préoccupent pas. Les premiers humains de la Sainte Garde à apparaître permettent à Lesendar de montrer à sa compagne l’étendue de ses propres pouvoirs. Un éclair enflammé jaillit du creux de sa main et fait fondre les armures et les corps qu’elles protégeaient.
Le démon bondit alors en direction des nouveaux guerriers qui couraient vers eux. Smiga en arrière, prête à lancer son sort à son tour.
Lesendar s’apprête à frapper d’une manchette le premier de ses adversaires lorsque son épée se matérialise dans ses mains et pourfend l’humain. La dizaine d’autres hurle un cri de guerre, qui se mue en cri de souffrance incompréhensible lorsqu’ils voient leurs corps se boursoufler et se liquéfier de parts en parts. Lesendar se tourne vers Smiga qui lui sourit.
-"On fait une bonne équipe, ils sont tous morts!"
-"Il en reste certainement d’autres."
Le démon sur ses gardes se retourne à l’instant même où un bruit dans les fourrés se fait entendre. Sarhus rayonnant exhibe alors ses trophées, deux têtes de prêtres, et le corps d’un général.
-"Ils étaient derrière les autres, sur le chemin." Il continue de parler en s’asseyant. "Ils étaient nombreux, prêts à en découdre. Mais désormais je pense qu’il faudra se méfier un peu plus. L’un des leurs a pu fuir. Il racontera ce qu’il a vu."
-" Ce n’en n’est que mieux!"
-"Non Lesendar, tu ne comprends pas. Jusque là, ils savaient que des monstres rôdaient dans la région, mais ils ne connaissaient pas notre origine. Maintenant qu’ils le savent, ils enverront des soldats bien mieux préparés et habitués à nous rencontrer…"
-"Sans doute as-tu raison ma chère, mais n’oublie pas une chose encore plus importante! Les autres arrivent! Nous n’allons bientôt plus être seuls! "
-"Que veux-tu dire? Que d’autres démons vont nous rejoindre? "

[Partik]

La première bataille.

La troupe s’apprêtait à aller au combat. Sur la colline en face de leur campement se trouvaient leurs ennemis. Des soldats de la Sainte Garde, des soldats surentraînés. Les attaques incessantes qu’avaient menés les démons ces derniers temps ne devaient plus durer. Les populations étaient effrayées et sur un plus ou moins long terme, l’économie de la région pourrait s’effondrer. Qui irait travailler, qui sortirait de sa maison ou s’éloignerait de ses proches si des démons menaçaient à tout instant d’anéantir ce pourquoi ils vivaient et luttaient depuis leur naissance?
La Sainte Garde avait été appelée, et avait répondu. Ils étaient 4 fois plus nombreux que leurs ennemis. Mais ces derniers avaient su garder un atout dans leur poche.
Lorsque le cor des humains résonna dans la plaine, tous surent que c’était le moment!
Une pluie de feu s’abattit sur les humains, mais elle n’en toucha aucun. Les démons sous le choc réagirent quelques secondes plus tard, lorsque les mages crièrent de se cacher à couvert. La pluie avait été renvoyée sur leur colline.
La moitié des démons ne purent se cacher à temps. Mais déjà les premières lignes fondaient vers l’ennemi. Les démons ne se laisseraient pas faire. Les pluies de flèches humaines ne les atteignaient pas.
Lesendar sut que le combat était terminé, que tous ses démons qu’ils avaient ralliés à eux durant ces dernières semaines allaient périr. Il voyait chacune des tactiques qu’ils utilisaient être parées par leurs adversaires. Il ne restait même plus une vingtaine de Démons. Sonnant la retraite, il vit Smiga et Sarhus lui lancer un regard noir. Ils pensaient encore que la victoire était à leur portée. Lesendar sonna encore une fois, mais aucun son ne sortit.
Il vit alors les derniers de ses soldats se lancer à l’assaut des ennemis. Ces derniers n’avaient toujours pas eu à bouger et ils n’auraient pas à déplorer de grandes pertes.
Dépité, il sonna une dernière fois, et tourna le dos, jetant le cor au sol. Laissant derrière lui ses compagnons et son armée de fortune.
Ce serait sa première défaite, sans doute pas la dernière. Mais il était sûr d’une chose. Il remporterait désormais plus souvent de victoires que de défaites! Il saurait s’entourer de personnes fiables et solides.
Sa plus grande blessure était la naissance de ses deux nouveaux ennemis. Smiga et Sarhus l’avaient prévenu que si l’un d’entre eux les quittaient, les deux autres l’anéantiraient. Là ils avaient préféré continuer de guider la bataille, mais la prochaine fois qu’ils se croiseraient, le combat serait sanglant.

Une fois encore il marchait seul. Sans vrai but.

[Partik]

La renaissance.

-"Mon père… pensez-vous vraiment que votre Dieu existe? Pensez-vous que s’il veillait vraiment sur vous, il laisserait des démons courir de par le monde? "
-" La Bataille des Quatre montre que oui, notre père nous protège. Elle nous a montré aussi que les Démons n’étaient pas si dangereux que ce que nous pensions. Ils ne s’attaquent qu’aux fermes et villages reculés. Face à une armée ils ne font pas le poids. Et l'empereur lui-même a déclaré qu’ils enverraient des troupes dans de nombreuses régions jusque là délaissées afin d’y rétablir et d’y maintenir l’ordre."
-"Mon pauvre ami, pensez-vous seulement que cette Première Bataille restera dans les annales? Pensez-vous réellement que votre Seigneur y a été pour la moindre chose, ou que votre Empereur vous protégera? Croyez-vous l’espace d’un instant, que sous prétexte qu’une troupe de soldat siégera bientôt ici, dans votre temple montagnard, vous ne risquerez rien? Permettez-moi mon père de ne pas le croire…"
-"Mais, que… que.. "
Les cris à l’extérieur, le sourire démoniaque de l’homme faisant face au prêtre suffirent à le faire succomber. Son temple était la cible d’une attaque des démons. Ils en avaient découvert l’existence et avaient pu y pénétrer. L’homme qui lui faisait face était sans aucun doute leur chef.
Le corps de l’homme tombait tandis que celui de son interlocuteur se redressait. Ses épaules se relevaient, sa nuque se faisait droite, et ses membres se dépliaient, l’apparence de vieillard laissait place à un corps de jeune homme musclé. Les prêtres alentours se précipitaient en direction de l’extérieur tandis que le démon se dirigeait vers l’autel.

Quelques minutes plus tard, les corps des morts et des mourants étaient dirigés vers les caves du temple. L’intérieur avait subi les pires outrages, l’autel ainsi que toutes les statues avaient été saccagées, les tombeaux eux-mêmes avaient été profanés. Tout était détruit ou avili. Les démons prenaient possession du temple.
-"Maître, l’attaque a été un succès, les routes sont sous surveillance, et les barrières magiques ont été dressées."
-"Bravo Fitr, c’est du bon travail! "
-"Appelle les mages qui sont disponibles, j’ai besoin d’eux. "

Le démon sortait au trot tandis que Lesendar souriait. Il ne lui avait fallut que peu de temps pour reprendre le dessus et regrouper derrière lui des dizaines de démons. Il les triait sur le volet, et tout le monde savait que ceux qui n’étaient pas jugés dignes étaient torturés et tués par les soldats de l’armée de Lesendar afin qu’ils comprennent leur rôle sur Terre.
Il repensait à la facilité avec laquelle il avait trouvé chacun de ces nouveaux démons. Tous le respectaient. Il avait su montrer qu’il était un grand chef. La Première Bataille avait été un échec par la faute de Smiga et Sarhus, du moins c’est ainsi que tous les démons qui le suivaient percevaient la chose.
Perdus dans ses pensées, il vit arriver les mages.
-"Mes amis, je vous ai fait venir, pour une raison. Ce temple est nôtre désormais. J’aimerais en faire notre base pour les actions à venir. J’aimerais qu’il soit notre premier point de ralliement pour tous nos frères démons. J’aimerais qu’à partir de cet endroit nous puissions étendre notre influence, et pourquoi pas conquérir la zone.. Pour ce faire j’ai besoin de votre aide. "
-"Va droit au but, que nous puissions te répondre au plus vite."
Lesendar savait qu’ils avaient tous à y gagner, mais l’arrogance des mages l’énervait énormément. Il avait besoin d’eux pour mener à bien ses projets, mais il regrettait déjà que ces cinq là se soient regroupés si vite en Conseil. Ils prétendaient qu’il fallait un cadre pour tous les mages qui viendraient se présenter à l’armée de Lesendar. C’était vrai, mais tout de même, il ne contrôlait pas ce point. Donc il devait trouver l’astuce pour dégager leur influence vers un autre point.
-"Je pense à ceux qui n’ont pas la force de vivre sur Terre, je pense à ces âmes inutiles dans les enfers qui souffrent les milles tourments. Ne pourrions nous pas les utiliser ici même pour amplifier la puissance de la magie dont nous bénéficions? Je sais que les temples des humains leur donne la magie, je sais que nous sommes plus puissants lorsqu’ils sont plus faibles. C’est pourquoi je pense que faire venir les âmes perdues en ce temple, dans je ne sais quel contenant permettrait de nous rendre plus puissant. J’ai besoin de vous car je ne vois pas comment concrétiser cette idée."
Les mages souriaient de plus en plus à l’idée même de ce qu’entraînerait un tel bouleversement. Jamais en des milliers d’années d’existence on avait vu un démon tenter de telles choses.
Lesendar se retourna et partit vers les caves du temple. Un cri venait d’y retentir.
Il descendit les marches unes à unes, et tomba nez à nez avec une jeune femme nue et ensanglantée. Elle faisait partie des prêtres tués. Mais la plaie à son côté s’était refermée, et elle ne semblait pas morte du tout. Il la recueillit dans ses bras, heureux d’avoir repris l’apparence d’un vieillard.
-"Que vous arrive-t-il ma fille?"
-"Qui êtes-vous? Que faisons-nous ici? Pourquoi tous ces morts? "
-"Du calme. Vous avez besoin de repos. Je vais tout vous expliquer, mais avant tout, calmez-vous."
-"Je ne veux pas, je veux compr.." Le démon l’empêcha de finir sa phrase en l’assommant d’un coup précis à la nuque. Soucieux, il s’assit avec la jeune femme sur les jambes. Il lui caressait les cheveux, perdus dans ses pensées.. Une idée lui vint lorsque ses doigts frôlèrent les paupières de la rescapée.
...

-"Venez m’aider! Cette fille est importante! Nous allons la soigner!" La jeune femme toujours inconsciente dans les bras, le démon appelait à l’aide.
Quelques soldats arrivèrent rapidement.
"Il semblerait qu’elle ait fait partie des morts. Elle a du prendre plusieurs mauvais coups, mais je veux qu’on la garde en vie! Votre vie en dépend désormais!"
...

-"Des démons sont arrivés, ils ont tué presque tout le monde. Par chance on a pu les refouler et les anéantir avant qu’il ne soit trop tard. Nombreux sont nos frères et sœurs à avoir succombé. Et comme nous ne pouvions pas les laisser dehors en proie aux oiseaux ou aux charognards, nous les avons mis en sécurité dans la cave le temps que nous puissions leur donner les sacrements."
-"Mon père, que m’est-il arrivé à moi? Je ne vois plus rien, je ne me souviens de presque rien."
-"Ma pauvre enfant." Le démon fait une pause avant de reprendre. "C’est un bien vilain coup que vous avez pris là. Vous avez perdu énormément de sang, votre corps était couvert de blessures et de contusions. Jusqu’à ce que vous repreniez conscience, nous ne savions pas si vous pourriez vous relever un jour. Savoir que vous marchez et vous sentez bien nous réjouit tous. En revanche pour vos yeux, nous n’avons rien pu faire. Ils ont subi des dommages irréparables. Et même avec la magie, je ne pense pas que nous puissions faire quoi que ce soit."
La jeune femme sanglote en entendant les paroles du démon. D’une voix brisée par la peine et les larmes, elle lui demande de partir. Le démon se redresse, lui pose un baiser sur le front et se dirige vers la porte.
-"Pardonnez-moi de vous déranger ma jeune amie, mais je dois vous demander un service. Ne parlez à personne de ce qu’il s’est passé ici. Notre Saint Père a demandé à ce que les prêtres survivants soient envoyés en d’autres lieux, et qu’on taise ce qu’il s’est réellement passé ici. Je sais, c’est horrible, mais nous nous devons d’aller de l’avant."
Les larmes de la jeune fille continuent de couler alors que la porte se ferme sur un Lesendar souriant.
-"Vous deux! Vous avez intérêt à bien vous occuper d’elle! Le moindre écart ou manquement à mes consignes et vous êtes morts! "

[Partik]

La Revanche.

-"Il paraît qu’il a réussi à se remonter une armée. Pourtant c’est un lâche. Ceux qui le suivent le respectent comme s’il était un héros. Il aurait même réussi à reprendre un temple aux humains."
-"Je sais Smiga. Je suis écœuré moi aussi lorsque j’entends des nouvelles pareilles. Mais d’un autre côté, nous saurons plus vite où le trouver! Et puis nous aussi nous avons une armée."

Les deux démons étaient dans leur tente de commandement. Leur armée forte de plus de deux cents Démons était fière du nombre de ses victoires sur les humains. La Bataille de la Traîtrise n’avait pas empêchés les démons survivants de retrouver sur la route de leur débandade de nouveaux compagnons prêts à en découdre avec les humains. Ils avançaient violemment, tous les villages, toutes les caravanes, tout ce qu’ils croisaient était anéanti, sali, profané. Les traces de leur passage étaient identifiables. Il ne restait jamais de survivants, et chaque corps était mis en scène ou utilisé par les démons à des fins scabreuses et morbides.
La dernière ferme qu’ils avaient rasée était habitée par un couple et ses trois enfants. Il n’y eut pas de résistance. Les corps des enfants ont été retrouvés mis en scène de telle sorte que même les personnes les plus solides vomirent avant de pouvoir les détacher et les remettre en une position plus respectueuse. Les corps des parents quant à eux, en plus d’avoir été charcutés, ont été salis de toutes les façons possibles. Là, nul ne put rien faire. Personne n’avait le cœur assez solide. On les brûla sur place, maudissant les démons qui avaient pu commettre pareilles atrocités.

Leur armée était différente de celle de Lesendar sur ce point précis, les pulsions les plus basses n’étaient pas réprimées. Les démons les plus violents, les plus primitifs ou les plus réfractaires à une quelconque autorité trouvaient leur place au sein de cette armée parallèle. La seule loi était d’avancer en suivant Smiga et Sarhus. Le moindre soulèvement ou la moindre critique était aussitôt punie de mort.

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Tirlune.

"Vois-tu, ce flacon contient différents étages. Regarde, on voit des couleurs différentes, et pourtant rien pour les séparer. C'est parce que certains liquides sont plus lourds que d'autres. Par contre il ne faut pas les mélanger, d'accord? "
La jeune fille hoche la tête. Heureuse que sa grande sœur Tirlune se sente mieux. Quelques heures plus tôt elle agonisait et semblait prête à mourir. La petite fille était venue à son chevet et lui avait promis de l'aimer encore plus fort si elle allait mieux. C'est alors que la mourante avait repris des couleurs.
Hélas pour ses proches, nul ne savait qui était vraiment leur fille.
Elle sortit de la maisonnée en prétextant avoir besoin d'air. La petite fille avait dû aller voir ses parents, le flacon à la main, fière de leur annoncer la bonne nouvelle.
Le souffle fit exploser la maison. Nulle flamme pour venir lécher les restes disséminés tout autour. Juste l'odeur des produits et le silence de la mort.
La fille souriait. Sa première action avait été d'un éclat formidable.
Elle s'y connaissait en sciences et pourrait montrer à tous ce dont elle était capable. Nul besoin de violence pour réussir à avancer dans la vie démoniaque...

...

Lesendar réfléchissait. Comment son Père avait-il pu laisser tant de gens sortir, pourquoi tous ces démons s'incarnaient-ils toujours plus nombreux? Personne n'arrivait à lui répondre, et nombreux sont ceux à se moquer de cette question. Jamais ouvertement cependant car leur chef était d'humeur exécrable ces derniers temps et le contrarier revenait souvent à mourir. Il avait demandé aux prêtres, aux âmes châtiées. Mais jamais il n'avait la réponse.
Ses anciens compagnons se dirigeaient vers le temple prêts à en découdre, à éliminer le traître comme ils l'appelaient. Il n'était pas sûr de pouvoir mener de front une bataille fraternelle à l'heure où les humains se préparaient eux aussi à attaquer.
Son père ne lui avait pas fait un seul signe depuis qu'il s'était incarné, et il ne savait si ce qu'il faisait lui plaisait. La seule fois où il était mort démon, il était revenu après avoir cligné des yeux... Était-ce un signe?
La jeune aveugle arrivait non loin de lui. Elle avait su s'habituer à marcher dans l'obscurité. Elle ne faisait plus de bruits, et savait à qui demander ce dont elle avait besoin. Ses deux gardes l'escortaient toujours, sans un bruit.
Lesendar leur fit signe de s'éloigner et s'approcha de la fille.
-"Alors te sens-tu mieux?"
-"Oui, de jour en jour mon père. Je prie Notre Seigneur que les démons soient punis pour leurs péchés."
-"Ma fille, c'est un vœu louable. Mais hélas, il ne faut pas inviter Notre Dieu à punir ses ennemis. C'est à nous de les vaincre en Son Nom."
-"Oui, mais je ne pourrais jamais plus agir. Je ne suis qu'un fardeau pour vous." La fille éclata en sanglots. Lesendar sourit avant de la prendre dans ses bras et de la rassurer.
-"Je pense que non, tu te trompes. Il ne t'aurait pas laissée en vie s'Il n'avait eu un but pour toi."

...

Elle parvint à un temple humain. Il était protégé plus qu'il n'aurait dû. Calmant ses humeurs guerrières, elle y pénétra sans aucuns problèmes puisque tous pouvaient y entrer. Les soldats l'observaient calmement, mais elle avait remarqué qu'ils étaient nombreux à avoir préparé leurs armes.
Elle erra sans but dans les locaux, jusqu'à trouver ce qu'elle voulait. La porte qui devait mener vers les étages inférieurs. L'hommage à leur Dieu allait commencer. Elle se dirigeait déjà vers la sortie lorsque les gardes vinrent l'inviter à sortir. Les ombres alentours cachèrent son retour dans le temple. L'intérieur, bien qu'éclairé par de nombreux cierges, recelait encore suffisamment de parties sombres pour que le chemin jusqu'à la porte qu'elle avait repérée soit aisément parcouru. La porte s'ouvrit sans bruit, l'odeur l'assaillit instantanément. L'humidité, et la moisissure, mais aussi des arômes rares et chaleureux. Elle gravit les marches rapidement et se dirigea instinctivement vers l'endroit qu'elle devait rallier. Les hommes de la Sainte Garde ne purent la retenir, ils tombèrent sitôt qu'ils l'attaquaient. Ceux qui fuyaient survivaient à ses assauts. Sauf qu'elle avait tué en premier le garde de l'entrée, le seul qui pouvait ressortir. Ces gardes étaient des fanatiques, ils avaient accepté d'être enfermés ici pour protéger la Sainte Relique. Ils ne pouvaient ressortir sans craindre de mourir. Condamnés, ils se cachèrent dans l'entrée pour empêcher le monstre de ressortir. La porte s'ouvrit dans un grincement retentissant, mais cela ne la ralentit pas pour autant. Fièrement, le torse droit elle prit possession de la pièce. La Sainte Garde n'osait plus la suivre, ils se tenaient prêt à l'entrée, comme les fuyards. L'autel sur lequel trônait la relique datait des temps anciens et avait été sacré par des prêtres puissants. Sa présence faisait souffrir la femme. Mais la tête qu'elle avait arrachée à l'un des plus jeunes gardes la rassurait. Elle cracha une malédiction avait d'asperger la Relique du sang de son macabre trophée. Puis elle provoqua les Gardes jusqu'à ce qu'ils bondissent armes levées. Elle ne leur donna pas une chance, et chaque goutte de sang amplifiait sa malédiction. Chaque mort rendait son pouvoir plus sombre et puissant. Les murs se mirent à vibrer tandis qu'une plainte sans âge émergea des fins fonds des couloirs des catacombes. Elle sourit...

Les prêtres s'agglutinaient à l'entrée des catacombes. Il n'en resta qu'un après seulement quelques minutes de combat. Elle le jeta au sol sur le dos et s'assit sur son torse. Il était couvert du sang de ses frères et implorait le pardon du monstre qui le chevauchait. Elle fit glisser sa lame sur les bras de l'homme, ses muscles et ses tendons se déchirant sans résistance. L'homme se mit à hurler, elle en profita pour lui maintenir la bouche ouverte. Et d'un geste lent, elle attrapa la langue de sa victime. Elle lui susurra alors les mots dont il se souviendrait toute sa vie. "Souviens-toi que c'est pour l'amour de ton Seigneur que je te punis! Tu ne pourras jamais raconter ce que tu as vécu." Elle ponctua sa phrase en soulevant sa main ensanglantée d'un geste langoureux. La langue de l'homme s'écrasa contre un mur dans un bruit écœurant.
C'est le seul qui pu survivre. Le seul qui pu montrer les saccages faits au temple. Les Éminences représentant le Seigneur firent brûler le temple et la relique qu'il contenait. Le lieu serait maudit. Quiconque y mettrait le pied mourrait.
Les Démons venaient encore de gagner une victoire.
Elle avait signé son oeuvre de son nom avant de partir. Les entrailles de ses victimes formant les lettres de son nom. Tirlune.
Son oeuvre fut narrée dans tous les campements militaires et dans tous les villages.

[Partik]

Le combat des démons.

Les éclaireurs de Smiga et Sarhus reviennent dans la tente des généraux pour leur transmettre leur message.
" Ils sont nombreux, très nombreux. Ils ont encadré leur base de défenses magiques et des postes de garde, des créatures volantes surveillent les cieux. N’est-ce pas…" Celui des éclaireurs qui présentait le camp adverse cesse de parler, son compagnon lui tirant la manche tout en l’invitant à se taire. Les Chefs discutent et représentent la zone de Lesendar.
"Où en est l’armée humaine ?" Smiga tient en main un bloc représentant des cavaliers aux couleurs de l’empereur.
"A ce rythme nous arriverons une demi-journée après eux."
"Très bien, vous pouvez disposer."

Une fois seuls, Smiga se tourne vers Sarhus en continuant de déposer les troupes sur le plateau la séparant de son allié.
"Tu vois Sarhus, tout se passe comme prévu. Nous allons pouvoir ramasser les miettes et achever l’armée de l’empereur tandis que celle de Lesendar sera en piteux état !"
"Oui, mais est-ce qu’on ne passera pas pour des Charognards ?"
"Sommes-nous des démons ou pas ? Qu’avons-nous à faire de ce que penseront les humains ou les démons ? Lesendar est un traître, ceux qui le suivent aussi. On doit le punir!"

…

"Maître, les humains arrivent. Les armées de Smiga et Sarhus arriveront peu après."
Lesendar observe son messager un instant avant de le congédier, puis il observe ses généraux avant de leur confier la préparation des armées pour les deux jours à venir avant le Combat. Il reviendra le lendemain, peu de temps avant la fin de la journée. Ses généraux acquiescent, ce sont des soldats compétents, des démons infaillibles connaissant leurs troupes et la façon de gérer la bataille à venir. Mais ce qu’ils ne parviennent pas à comprendre c’est le départ gardé secret de leur chef.
Ce dernier sort de la salle de commandement, ne parle pas aux différentes estafettes présentes et s’éloigne rapidement vers l’intérieur du temple. Sortant de celui-ci, des odeurs écœurantes de putréfaction et de maladie se propage dans les alentours. Ces odeurs infectent les plantes animaux de toute la région aux alentours. L’obscurité à l’intérieur du temple est brisée par endroits par des lumières rougeâtres et perturbantes. Au sein de ces lumières, on distingue des ombres danser. Des cris silencieux ou des mouvements effrayants, des chants lugubres et une matière flasque suintant des murs pourraient rendre fou le moindre humain désirant pénétrer au sein du temple. Les démons les plus fraîchement arrivés eux-mêmes cherchent à s’éloigner le plus rapidement possible du cœur de la pièce principale. Lesendar parle rapidement à l’un des prêtres démons avant de ressortir du temple pour se diriger vers la chambre de sa protégée.
"Ma douce enfant, j’ai trouvé un médecin prêt à s’occuper de tes yeux ! Veux-tu m’accompagner chez lui ?"
Sous le choc de sa déclaration, la jeune femme ne parvient pas à se lever de son lit. Le démon la voit perdue dans ses pensées, incapable de s’exprimer autrement qu’en balbutiant.
Finalement après quelques minutes, elle accepte et se prépare.
"Combien durera ce voyage mon père ?"
"Pas plus d’une journée…"
…

Sur son cheval, Lesendar galope en tenant la bride de la monture de sa protégée. L’aveugle a su apprendre à tenir à cheval, un observateur les voyant passer ne verrait même pas qu’elle est handicapée.

…

Ne vous inquiétez pas, je sais ce que je fais. La guérisseuse endort son patient sous les yeux effrayés de sa famille. L’homme a été attaqué par un sanglier et son ventre a été touché. Depuis deux jours il se vide en hurlant et sans pouvoir se contenir. La guérisseuse fait vomir l’une des femmes présente en lui demandant de l’aide. Les autres l’accompagnent à l’extérieur de la petite chambre de la maison. Une fois seule, la vieille femme sourit. Elle sort de ses jupes un petit sac de toile. Elle l’ouvre et y prend une petite fiole sombre. Elle fouraille dans les entrailles de l’homme. Et soulevant les intestins, elle y fourre le contenu de la fiole. Puis, utilisant un sort de soin, elle réveille l’homme guéri.
Celui-ci pleure de joie et chante. Il se lève en sautant, il attrape la guérisseuse et la fait tourner un instant avant de se précipiter hors de la pièce pour crier son bonheur d’être en vie et en bonne santé.
La vieille femme, fière de son travail sort en acceptant l’argent et la nourriture que lui propose la famille de l’homme.

…

Arrivés à proximité d’un village, Lesendar ralentit sa monture. Il y demande le médecin, on lui montre du doigt une femme qui s’éloigne dans la forêt.
Une fois suffisamment éloignés du village, il assomme sa compagne d’un coup précis. Puis il se précipite à la rencontre de la guérisseuse. Il ne lui suffit que d’un coup d’œil pour deviner sa vraie nature. Leurs regards s’entrecroisent, elle est la première à parler.
" Que me veux-tu Lesendar ? Je t’ai senti arriver depuis quelques kilomètres déjà…"
" Bien sûr chère amie, vous connaissez-mon nom, mais moi même j’ignore tout de vous…"
"Cesse donc ton petit jeu veux-tu ?! Tu es venu parce que tu me connais. Par contre, toi comme moi ne savons rien de l’autre en effet…"
Leurs regards toujours rivés l’un à l’autre, ils se sourient. Leurs âmes damnées se sont rencontrées, reconnues, expliquées.
Lesendar sait que Tirlune cherche un corps spécial pour ses expérience, il pense l’avoir trouvé. Lui a besoin de la clairvoyance de la Démone et de sa science de la chimie.
Caressant rapidement le front de la jeune aveugle, Tirlune sourit à Lesendar.
" Seras-tu prêt à la perdre ? Ne signifie-t-elle rien pour toi ?"
" La perdre sera sans doute ma plus grande souffrance depuis que Père a rompu le contact. Que comptes-tu lui faire exactement ?"
"Je ne peux pas te le dire, tu ne me la laisserais pas." Laissant planer un silence, elle continue, "Mais si tu me la laisses, je puis t’assurer la victoire sur les armées de l‘empereur et sur tes deux anciens compagnons."

Lesendar observe la jeune femme, celle qu’il avait relevé d’entre les morts. Il réfléchit, se perd dans ses pensées, puis, l’image de son père s’impose dans son esprit. Il accepte sans un mot. Tirlune prend la longe du cheval et s’éloigne en saluant son nouveau chef.
" Je serais à temps pour vous aider!"

Lesendar baisse les yeux. Le torse trop étroit, il souffre de savoir cette petite promise à la mort. Pourtant, il ne peut s’empêcher d’éprouver la sensation malsaine d’imaginer son corps soumis aux mains de sa tortionnaire.

Il rentre seul, à nouveau…

[Partik]

Sarhus

A peine arrivé aux abords de son campement, Lesendar est rejoint par un soldat. Ce dernier lui apprend que Sarhus est arrivé au campement dans un bien sale état et qu’il a été mis en cellule le temps que Lesendar revienne.
Le cerveau du démon bout tandis qu’il avance en direction de sa tente. Au passage, il fait convoquer un prêtre.
Dans la tente, le prêtre, intimidé se tient droit, se demandant ce qui l’attend.
" Bien, prêtre, tu as entendu parler de l’arrivée de Sarhus dans notre campement je suppose…"
" Oui Maître. On avait écorché entièrement son visage et il avait le corps piqué à de multiples endroits par des lances. Il était mourrant et ne cessait de répéter « Smiga… Smiga… »
" Bien, bien, bien. Penses-tu qu’il risque de mourir ?"
" Non Maître. Mais il doit souffrir en revanche."
" Tant mieux. Tu peux retourner faire ce que tu faisais."

Quelques minutes plus tard, Lesendar, marmonne tout en se dirigeant vers la cellule où est retenu son ancien compagnon. Ce dernier est méconnaissable, ses muscles sont à vif par endroit, principalement sous les yeux et aux commissures des lèvres. Déjà les mouches se sont mises à attaquer les endroits où les croûtes ne sont pas encore formées. Sarhus est couvert de Bandages, tel une momie ancestrale. Debout dans un coin de la pièce, il sommeille tout en prononçant des mots incompréhensibles, sans doute destinés à Smiga. A l’arrivée de Lesendar, il s’éveille et tourne vers les des yeux chargés de haine. Ses paupières ont été cisaillées et son regard serait insoutenable s’ils n’étaient deux démons.
" Alors que me vaut cette visite ?" La pièce brillait faiblement, une lumière bleuté émanant de Lesendar. Sarhus pu ainsi voir les corps des derniers prisonniers abandonnés à leur sort.
" Je suis parti, j’avais envie de voir du pays…" dit le captif en crachant et en toussant. Ses traits se déforment sous la douleur de la toux et des mouvements de ses muscles.
" Comment va Smiga ? J’ai entendu dire qu’à ton arrivée ici elle te manquait déjà." Le sourire qu’affiche Lesendar est celui d’un Maître sûr de lui. Ce qui propulse Sarhus contre les grilles, griffes et crocs sortis. L’instant d’après, il est au sol, gémissant et pleurant comme un enfant pris dans un piège.
" Et bien, toujours aussi nerveux n’est-ce pas ? Tu vas me dire ce qui t’es arrivé ou tu veux continuer à vivre ici jusqu’à la prochaine bataille ? "
Tentant de se redresser tant bien que mal, Sarhus parvient à s’asseoir tout en prenant son temps pour répondre. " Elle m’a congédié. J’ai eu le malheur de lui dire qu’on risquait de ne pas s’en sortir si on passait à l’attaque comme elle le prévoyait, mais… " Au même instant, la lumière s’intensifie et se concentre autour de lui, l’empêchant de continuer sa phrase. S’il avait eu de la peau, elle aurait cramé, mais n’ayant plus cette mince protection, c’est par un puissant hurlement qu’il accuse le coup.
" C’est bon, c’est bon ! Elle m’a envoyé ici pour vous espionner, elle penserait que je parviendrais à vous mentir. " A nouveau, les larmes et les râles de souffrance le font se rouler au sol.
Lesendar dissipe lentement sa magie. Est-ce qu’il lui ment, est-ce qu’il dit la vérité ? Est-ce que Smiga l’aurait défiguré de cette sorte juste pour qu’il vienne les espionner ?
Lesendar se retourne et sort de la prison. Celle-ci, aménagée dans la cave du temple était la meilleur garde qui soit.
Lesendar réfléchissait encore alors qu’il pénétrait dans sa tente où l’attendaient les généraux de son armées. " Maître, nos éclaireurs sont revenus de leur dernière mission vers les armées humaines. Il semble qu’ils soient bien plus nombreux que ce à quoi on s’attendait. "
" C’est à dire ?"
Un autre général, plus ancien, poursuit. " C’est à dire, qu’il va certainement falloir revoir notre tactique. Actuellement, nous serions un contre cinq."
Voyant que leur chef attend patiemment qu’ils aient fini leur présentation des faits, les autres généraux se permettent de parler et lui expliquent le soucis. "On se souvient des dernières grandes batailles, les humains ont su surprendre par leur puissance magique. Peut-être sommes-nous parvenus à les priver d’un temple, mais il en reste d’autres aussi puissants, sans compter celui de leur capitale. Leurs mages vont encore faire de nombreux morts avant même que le combat ne s’engage… "
Leur exposé dure plus de dix minutes. Dix minutes de craintes exprimées, d’enchaînements de présentations de faits et d’unités, d’idées et de listes de troupes ennemie. Exposés qui sont coupés par un geste de la main de leur chef. " Ecoutez, je comprends ce que vous dites, mais vous allez continuer de préparer vos hommes comme vous le faisiez. Faites confiance à nos mages et à la puissance de notre race. Ce qui est le plus ennuyeux, c’est l’armée de Smiga qui va arriver par la suite. Nous risquons de ne pas avoir le temps d’écraser les humains avant qu’elle n’arrive. C’est pourquoi, je vous demande de continuer à vous entraîner. "
Les généraux ne sont pas convaincus, pourtant leur Maître sort avant d’écouter leurs questions ou leurs critiques.
Lesendar sourit à l’idée qu’il n’arrête pas d’entrer et sortir de sa tente. D’habitude ce sont les subordonnés qui rendent visite à leur chef. Mais là, c’est lui qui ne cesse de sortir et d’entrer, tournant dans tout le campement. Il observe le haut du temple un instant avant de sentir un pointe d’inquiétude l’étreindre. Et si le plan des mages n’étaient pas efficace. Et si ça nouvelle alliée ne revenait pas. Il aurait perdu une nouvelle bataille mais aussi sa jeune protégée.

[Partik]

Le Plan

Les mages sont dans leur salle privée. Protégés par divers sorts, ils peuvent parler à leur aise. Devant eux, deux tables couvertes de pions représentant des soldats et des troupes diverses. Lorsque Lesendar arrive après avoir prononcé un mot de pouvoir pour faire descendre les défenses magique, ils lui jettent un regard sombre, puis se taisent un instant.
Lesendar se sent frustré, il leur a permis de se grouper, leur a donné de l’importance, et là encore ils trouvent à redire. Mais pour le moment, il sait ce qu’il doit faire. Observer. Les troupes bougent toutes seules sous l’œil appréciateur des mages. Les soldats humains n’avancent pas vite mais sont tellement nombreux qu’on dirait une vague qui avancerait implacablement détruisant barrage sur barrage sur son passage. Sur un plan presque parallèle, beaucoup moins dense, l’armée démone arrive à son rythme. Les mages démons se positionnent tous autour de la table et commencent à incanter. Lesendar prend un des pions de l’armée humaine et le place à proximité du flanc ouest des troupes démones. La voix des mages se fait plus puissante au fur et à mesure. Les troupes bougent toujours toutes seules et tout à coup Lesendar prend pleine conscience du pouvoir de ses mages. Le pion humain se couche sur la plateau après que quelques pions démons se soient dirigés vers lui.
Les mages continuent d’incanter, Lesendar n’ose plus toucher au plateau et attend.
Les paroles qu’il entend ne sont pas naturelles, elles ne font pas partie des tonalités qu’une oreille peut entendre sans souffrir, pourtant le chef démon doit rester, doit prouver qu’il est à la hauteur de leur magie et des espoirs de ses hommes. Il sent la tension monter, il sent la pression sur son crâne et ses tympans. Il sent le regard des mages peser sur le plateau mais en même temps sur lui. Il sent leurs sourires narquois tandis que leurs voix changent d’intensité. Elles se font à nouveau plus calmes. Pourtant, il sent la sueur couler dans son dos, ses poils hérissés deviennent poisseux, ses pensées sont décousues, et s’il s’écoutait il aurait frappé ces mages méprisants. Il parvenait à garder le contrôle de son corps et de son esprit. Sa respiration était saccadée, mais en rythme avec le chant morbide.
Tout à coup, les voix se turent. Sans prévenir, les mages pointèrent du doigt une des unités. L’un d’entre eux dit : " Ils sont là ! C’est cette troupe qu’il faut éliminer avant tout !"
" Vous n’auriez pas pu le faire à partir de votre tour ? Ne pourrez-vous pas le faire si vous prenez plus de temps ? "
Le regard du mage qui avait parlé tourne sur ses compagnons avant de se poser sur leur chef. " Nous aimerions bien, mais cela nous demanderait un bien trop grande puissance. En l’état nous ne pourrons rien faire de plus. Mais si vous laissez cette unité en vie, les mages qui la composent pourraient parvenir à réduire notre base en miettes. "
Un autre des mages intervient, la voix pensive et perdue dans ses pensées. " Pourtant, si vous nous aviez laissé l’aveugle, nul doute que nous aurions pu réussir ce petit tour de magie".
Tandis qu’il parlait, les pions sur le plateau se mirent à changer de position et de vitesse.

[Partik]

Tirlune

" L’armée humaine. Voyons voir si ça parvient à les faire changer de direction. "
La démone, se positionne sur le flanc sud-est des troupes qu’elle avait rejoint rapidement. Elle avait passé la dernière heure à placer en divers endroits ses puissants dispositifs. Lorsque l’armée passerait à proximité, elle aurait une belle surprise.
Tirlune souffle un peu, puis s’éloigne dans les bois. Elle veut absolument rejoindre l’armée démone afin qu’elle accélère.
Tandis qu’elle prend de la distance, elle entend les premiers cris fuser.
Les mages humains n’ont pas pu repérer ses petites surprises. Son sourire sur les lèvres s’agrandit, elle imagine très bien le nuage survoler les premières lignes des humains. Les transformant en redoutables créatures de combat n’ayant autre idée que de tuer tout ce qui les entoure. La dernière fois qu’elle avait entendu parler de cette potion, elle avait presque ravagée une capitale.

Lesendar et les mages voient les troupes se disloquer, les pions s’éloignant les uns des autres tandis que certains foncent dans les unités regroupées en faisant tomber des pions un par un.
Les mages démons exultent tout à coup, leurs ennemis humains démasqués, ils peuvent agir. Poussant Lesendar à travers le mur, ils se remettent à chanter aussitôt. Le chef démon, étonné, observe le mur face à lui. Il n’a pas très bien compris ce qui se passait derrière, mais il préférait attendre d’en savoir plus. Plutôt que de retourner dans sa tente, il part sous les combes du toit du temple.

Les troupes de Smiga avancent aussi discrètement que possible. Divisées en petites unités séparées les uns des autres, elles se dirigent droit devant elles. Tirlune marche en direction de la troupe qu’elle pense être celle des généraux. Elle a pris l’apparence d’une vieille femme blessée. Aussitôt arrivée parmi les démons, elle tombe à la renverse en hurlant aux démons. Les plus insouciants d’entre eux rompent les rangs pour la rejoindre. La vieille lorsqu’elle les voit s’approcher, leur demande pitié en échange d’informations. Les démons se moquent d’elle et se préparent à s’occuper d’elle lorsque Smiga arrive et les écarte. Aucun n’ose se plaindre ou la contredire. Smiga ordonne au troupes de reprendre leur chemin. Elle s’abaisse vers la vieille femme et lui demande : " Qu’est-ce qui pourrait faire croire à une vieille femme qu’elle a des informations pouvant intéresser de terribles démons ? "
La vieille, toujours d’une voix faible et au sol répond : " Il y a une armée humaine, vous vous dirigez droit devant la route qu’ils prévoient de prendre. Ils disaient qu’ils avaient repérés des démons et qu’ils allaient les intercepter afin de ne pas être pris à revers."
La vieille finit de parler et lève des yeux plein d’espoir vers la chef démone. Cette dernière lui sourit et la remercie, en même temps qu’elle lui plante une lame dans le cœur et qu’elle se redresse sans un regard en arrière.

La jeune fille aveugle, perdue dans un pré où l’a abandonnée la vieille femme, se mit tout à coup à revoir. Dans ses yeux bleus, l’iris devient rouge et colore le monde. Elle se dirige vers une ferme non loin où des humains l’accueillent chaleureusement.