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**Chauff**

Devil Yeah !
Autobiographie non autorisée d'un démon qui ne l'était pas plus.

C'était il y a bien longtemps. Tellement, d'ailleurs, que plus personne ne se souvient de ce petit démon orthodoxe, dont l'enfance, ni plus malheureuse ni plus heureuse que celle de ses camarades de jeu, fut surtout marquée par les invasions des Vents des Huns, idolatrés par toute une génération de tétards à flagelle en tout genre... (1)

Il commence une brillante carrière dans une administration démone balbutiante. Toutefois, ne s'entendant pas avec son nouveau boss, il décide de bouder et d'aller voir ailleurs. Mener une vie de Bohème à défaut de Belem, une carrière pas tout à fait toute tracée pour ce fils d'officier.

Sa première initiative, le grand Parc du Puits du Fou, qui devait retracer les grands traits des Vents des Huns confronté à un espace confiné, bat un peu de l'aile après qu'il fut précipité dans le dit puits. Les séquelles ne furent pas clairement évaluées, mais ca a fait marrer les Mouets, c'est toujours ca.

Il s'est ensuite reconverti dans la chansonnette...ou plus précisément dans l'inspiration de chanteur anonyme bourré au moins aussi anonymement. Muse d'un certain plombier, Paulo Nay, c'est lui qui lui dédia une chanson rien qu'à lui pour son licenciement, son virage, pardon, à coup de pied dans le derrière, "File, devil, yeah !". En fin de soirée, ca donnait plutot du File -hip-, devil, yeah !, plus molasson mais plus joli, diront les douze personnes fourrées de force dans la salle de concert. Toujours est il que le surnom lui restera.

Associé avec un certain "Is'passe quoi" - encore un quolibet, c'était à la mode à l'époque. Maintenant ca ne se fait plus. C'est pas mon script, Tapavek Deudwa qui dira le contraire.

Mais le sort s'acharne. Sur la route, papapalam, ils sont raflés par une bande d'humains qui cherchent des victimes pour tester un nouveau propulse nains révolutionnaire. C'est au cours de l'une de ces expérimentations que notre héros aurait dir "le lanceur, tu l'aimes ou tu le quittes" (authentique). Quand ca marchait pas, il gueulait MPF pour "Mocoup Prot Fite" (2) ou FN (Franssement nul), ou encore RPF (Raté, PFfffft).

Il aura encore ce mot : "j'aime les humains et ils me le rendent bien" (moins authentique).

C'est à peu près à ce moment de sa vie, après beaucoup, mais vraiment beaucoup de chocs, et un lancer, vraiment, mais vraiment vraiment loin, qu'il décide de revenir en politique. Chez les démons.

Après une campagne méga mégagéniale où il se voyait jouer le troisième démon voire gagner largement en dénoncant l'humanisation croissante de la société, il fit comme annoncé par un sondage plaisantin 4,7% et des brouettes, devant par la meme financer une campagne assez fastueuses qu'il croyait promise au remboursement du contribuable.

Suivirent quelques mois d'errances, une crécelle à la main, à hurler à qui voulait l'entendre "que si t'as pas cent Baal ?".

Destin tragique de ce démon peu connu, lynché par les militants lors d'un metting pour avoir refusé de chanter à pleine voix "Toi que l'on n'homme pas". Les esprits chagrins disent qu'il avait une extinction de voix et que Is'passe quoi lui meme était impliqué dans ce vaste complot.

Ceci dit, à Thor ou à raison, tout le monde s'en fout...

(1) oui, les flageollets.
(2) et avec les dents qui volent aussi...
_________________
Deüs Môrtífërê du Feü Sàçrë, dé lá Legioñ Ardëntë, dés Kårñågës Sânglants, dé l'Intîfãdá Vêngërèssë ët dè lâ Dent Nòírê.

**Chauff**

Le casqu'à bière.
Genèse et devenir d'une epoustousiasmante invention.

S'il est bien un objet aussi vital que nécessaire, plus utile que le coupe ongle de doigts de pied, que l'équarisseur d'ananas et que la cuillère à pamplemousse, de plus marquant socialement que le brassard rose ou le chausse pied électrique (1), de plus mémorable que la découverte de la première boulette de cire jaunasse dans votre oreille par un délicieux matin champestre, de plus vital que son contenu même, c'est bien le casqu'à bière.

La diffusion, ancienne, de cet objet désormais largement répandu et ses origines assez floues, outre le fait qu'elles font la délectation des chroniqueurs en tout genre, ont aussi le mérite d'employer à plein temps depuis très très longtemps une demie douzaine de bataillons de juristes, pénalistes et autres avocats en tout genre autour de l'épineuse question des royalties. (2)

Selon une théorie qui tient la corde l'illustre inventeur de cet objet millénaire serait un jeune nain du nom de Houb. Ce qui lui valut le qualificatif de "le long" n'a définitivement pas à figurer dans cette chronique. Toujours est il même long ne s'arrêta pas en si bon chemin, loin s'en faut. Le désir de pouvoir picoler en toute occasion et sans les mains lui vint en une occasion qui n'a pas non plus à figurer dans une telle chronique, question de décence. Tragique destin que celui de même, qui voulant montrer l'inutilité de ses bras entreprit plusieurs défis totalement cons, comme donner des coups de pioche avec les pieds, remonter l'échelle avec une demie tonne de mithril sur le dos sans les mains, remonter sa braguette avec les dents ou jongler avec des scies sauteuses en marche, et encore une pelletée de chose dans le même genre et dont une bonne moitié se révélèrent fatales.

Pour d'autres, il s'agirait d'un elfe bourré. Toutefois, la plupart des observateurs considèrent que si les elfes disent ça, c'est rien que pour faire chier les nains. Ajoutant dans la foulée qu'un elfe cuité, ça n'existe pas, ou du moins pas bien longtemps.

Le fonctionnement du casqu'à bière s'il a pu évoluer reste relativement simple. Il s'agit d'un bête casque dont la partie supérieure a été légèrement défoncée à coup de parpaing (ou de ce que vous voulez du moment que ça cogne), et surmontée du réceptacle proprement dit, de taille standardisée. Selon la théorie houbienne, ça n'avait alors qu'un bout de gouttière, comme quoi. la boite se charge tout simplement, maintenue par un léger tendon de bique. Une tige souple relie le liquide à la bouche, en se fixant entre les dents.

Il va de soi que cet attirail peut donner une allure surprenante. Pensons simplement à ces jeunes aventuriers de bonne famille qui se rendent"chez les ploucs", munis de leur casque et gambadent devant le premier bon gars venu, que personne ne croira jamais, sautillant devant lui en faisant des bruits de soucoupe. Attitude puérile qui diffuse l'idée d'êtres venus d'ailleurs.

Ce caque a sauvé depuis sa création moultes vies, et pas seulement celles des crétins qui le chargent d'oxygène avant de dépressuriser leur entourage. D'autant que ça donne mauvais goût derrière. Ne nous attardons pas non plus sur cette plaisanterie stupide, remplacer la bière par de l'hélium. C'est vrémin pin drôle !

Toutefois, tous les casqu'à bière ne sont pas homologués. Ceux de Tahivan par exemple, et qui vous envoient le contenu dans les narines (3) sont dits néfastes. Alors, un conseil : méfiez vous des contrefaçons !

(1) I-pod en englische de cuisine, curieux amalgame de l'englische et du latin de cuisine.
(2) Mais vu le temps que ça prendra, vous n'avez pas de souci à vous faire,et de toutes façons, qui se soucie des copyrights ? Ah, fais gaffe, ou j'envoie un Donn'Dieuw constipé dans ta baraque !
(3) l'expression "en avoir un coup dans le nez" en est restée.

**Chauff**

Divinités et botanique
Du rififi au Panthéon.

Ah, les dieux ! Jamais bande de joyeux drilles n'a suscité plus de passions, d'interrogations, de craintes parfois. Véritable classe à part, bien que parfois regardés avec un brin de condescendance, ils restent une valeur sure pour tout magazine à scandale à grand tirage qui se respecte. C'est que voilà, ils font souvent la une.

Si pour certains, c'est encore un coup de la quatrième dimension, si pour d'autres ils sont l'expression de nos fantasmes les plus archaiques, si certains déplorent qu'ils prennet vraiment n'importe qui comme dieu, une chose est sure : ils ne laissent pas indifférent.

Mais ces dieux, qui sont ils ? Un reportage signé votre chroniqueur pour Samedi investigations.

Les dieux sont super nombreux. il y en a pour tout, mais vraiment tout, meme si pour la plupart d'entre eux les fidèles se comptent sur les doigts d'une main.

Quoi de plus naturel que de commencer par Meuldor, Saint Patron du Fromage au Lait Cuit. C'est par exemple lui que vous invoquerez si vous vous fendez de perdre votre petit crouton au cours d'une fondue. Dans ce cas précis, Meuldor, s'il t'attrape il te les mord. Il n'est toutefois plus guère consacré que lors des orgies fromagères d'un peuple nain, les Helvet.

A ne surtout pas confondre avec un autre peuple nain, mais c'est tout à l'opposé, les mineurs d'or velvet qui préfèrent louer Dvid Bo'Wie.

Certains dieux sont nettement plus amusants. pensons par exemple à Thor, sorte d'idiot du village divin, qui a tiré le patronat des trucs qui brillent. Fait assez notable, il a eu son heure de gloire en montant un boys band de travestis avec quelques potes à lui. Accessoirement, il se coltinerait tout un peuple adepte de "tout ce qui brille".

Sinusix, lui, veille sereinement sur les mathématiques et autres géomètres de tout poil. Par extension, il est aussi invoqué en cas de migraine ou de nez bouché, avec son pote Aspro. Un Aspro, et au dodo.

Mais tous les dieux ne sont pas aussi menacants. Diablo par exemple qui se la pète sous prétexte qu'il a deux affectations distinctes, les chouquettes en feu et la danse classique. Boultex lui veille (façon de parler) sur les feignasses et la sainte glandouille. Un conseil, évitez de le réveiller. Néanmoins, ca fait un bail qu'on ne l'a pas vu dans le coin. Pour certains, il serait franchement allé voir ailleurs s'il n'y avait pas de meilleurs matelas.

Quant à Djack, il s'est arrogé l'éducation et le printemps des pouets. Il dit qu'il se tape les muses et qu'un jour il sera président, mais ca fait marrer tout le monde.

Fédor, loin d'etre un Idiot, par exemple, a tablé lui sur les Possédés. Il reste toutefois un dieu dont les oracles restent assez délicats à lire, pour le profane de base.

Paaaaatriiiiiick, dieu troubadour par excellence, a lui fait un rapide tabac avec "Si tu me quitterais", habile coup de poker. Les mauvaises noreilles prétendent qu'il aurait imposé Garyth, son frangin, pour la Musique Baroque, jusque là vacante.

Certains peuples ont pris l'habitude de numéroter leurs dieux. par exemple, Nanahixtra, la déésse à six seins, a reçu le numéro 69 en Gaule et Passmoilfric, dieu du jeu pipé, le 421.

Citons encore Amora, à qui la moutarde monte souvent au nez, Plemos, loué par tous les utilisateurs de la Sainte Cuillère à pamplemousse, Bibici, qui présente les mauvaises nouvelles, Mitio, les devins en sachet, ou encore Nikkéi, qui pour le coup est complètement Nasdaq.

Impossible malheureusement de citer toutes ces divinités, qui ont connu plus ou moins de succès.

Si vous aussi vous pensez etre un dieu, après avoir vérifié que votre spécialité n'est pas prise, vous pouvez toujours aller voir le Registre Divin d'Homologation (DRH en Engliche), ils prennent vraiment n'importe qui. Meme si vous connaissant, vous vous ferez surement jeter dehors à coup de saintes pompes dans le cul.

**Chauff**

Les Trolls salaces.
Une histoire digoulasse.

On en sait peu sur les trolls salaces, et on en dit encore moins. Mythes, réalités, fantasmes collectifs ? Ces trolls salaces, qui sont ils ? Votre serviteur s'est penché, mais pas trop quand meme, sur cette question épineuse, voire purement dardue.

Les Trolls salaces, on ne s'en approche pas trop, et pour des raisons évidentes, du moins évidente pour tout individu sain d'esprit (lesquels se reconnaissent en général à ce qu'ils partagent cette opinion), ce qui n'est pas le cas, je le sais, de tout mon lectorat. Les Trolls salaces, c'est gros et ca pue. Mais surtout, c’est aussi insensible aux éclairs et au feu. Leur peau est ainsi utilisée dans la composition de plusieurs armures. Bon à savoir, une fois séchée, seule la partie postérieure, tannée par des années de position assise, conserve ces propriétés. Et elle, elle vaut très cher, d’où l’expression troll salace, « Gromba di lano », hâtivement traduite par « ça coûte la peau du cul ». D’où ma transition, Ces trolls ont l’habitude de s’adonner à des pratiques avec leurs victimes que certaines morales, que d'aucuns jugent "un peu coincées", réprouvent, avant de les éviscérer pour de bon. D’où leur nom.

Ce qu'il faut aussi savoir, c'est que chez les trolls salaces, on a des valeurs. Pas de ca dans la famille ! Et pourtant, il faut bien éduquer les jeunes à l'art du salacage. Autant dire que les chroniqueurs en goguette sont assez recherchés par les mères de famille.

D'après les récits d'un prédecesseur qui était, je cite, "pas courageux, mais téméraire, et surtout profondément détraqué", il existe deux grands groupes de trolls salaces, les trolls salaces des montagnes et les troll salaces des profondeurs. Il y aurait aussi les trolls salaces des marais, et les trolls salaces ohouisalace, mais on n'est pas allé vérifier.

Apparemment, le schisme apparu dans ce qui était auparavant une tribu unie était avant tout une affaire de personnes. Le grand Coud'latt du clan, le sorcier local, avait ainsi déclaré qu'au rythme où on allait, on se dirigeait tout droit vers une sacrée mutation congénitale, ultrabourrine à souhait et malheureusement hautement transmissible, qui en moins de tant qu'il n'en faudrait pour éviscérer ce que l'on voulait, tuerait le tiers de la population, rendrait sourde, muette et aveugle un autre tiers, et définitivement névrosée ceux qui ne l'était pas déjà. Si vous vouliez rester, vous deviez donc etre soit sourd, muet et aveugle, soit névrosé, soit mort, soit un peu des trois, et par conséquent vous vous trouviez déchu de tout droit de vote. Le schisme fut donc approuvé à l'unanimité des votants, et l'on descendit en bas. Il semblerait que toute cette histoire soit relativement truandée, d'autant qu'il a fallu traduire ca du troll salace. Toujours est il que depuis, les différentes espèces de trolls salaces ne se parlent plus. Il y a bien eu des tentatives de conciliation, mais ca a fini en eau de boudin.

Mais abordons l'aspect pratique, parce que c'est sans doute bien pour celà que le voyageur paie (grassement) ces chroniques, plus que pour le plaisir d'etre un sacré érudit, position qui a du bon lors d'un diner en ville...sauf quand vous etes le diner des trolls. Que faire, donc, si vous tombez sur un troll salace ?

Trois solutions : leur lancer de la poudre de Goelbs à la figure, poudre réalisée à partir de couilles de yack des hauts lacs, pilées et macérées, mélangées à un poil de cul de démon mineur, et à du jus de pomme pour le goût, ce qui réduit généralement significativement la libido du troll et le dissuade d’attaquer. Vous pouvez aussi vous métamorphoser en troll salace de l'autre ethnie, les deux espèces étant en froid et s’ignorant depuis des millénaires, mais seulement si vous avez le niveau. D’ailleurs, ça laisse un certain nombre de séquelles... La dernière étant d’improviser, ce que, par une anomalie statistique, choisissent 98,342% des candidats. Après, c'est toujours à vous de voir.

Voilà, vous savez à peu près tout sur ce peuple si pittoresque. Quant à moi, je crains d'etre obligé de vous laisser, du moins temporairement. C'est que j'ai une meute aux trousses, et que le coté pittoresque de la chose m'échappe temporairement...

**Chauff**

Fusion des Métaux
Un sortilège qui ne laisse pas de marbre.

On ne vous apprendra pas grand chose, sauf si vous ètes une croute inculte, en disant qu'on ne fabrique pas une arme en métal en claquant des doigts. J'en vois déjà raler. Oui, je suis bien d'accord, les armes en poil de singe ou en goémons sont bien plus jolies et fonctionnelles, mais on en reparlera une autre fois. Pour celà, il faut donc une forte chaleur.

Les meilleurs scientifiques ont prouvé qu'un anus de dragon pouvait suffir, mais aucun d'entre eux n'a jamais osé demander son avis au dit dragon. On cherchait donc un sort sympa pour le faire à votre place, en vain. Ca voulait pas. Toutes les bardées de grands mages scientifiques s'y cassaient les dents.

Et puis est arrivé un certain Pete Jay Ni. Un jeune stagiaire nain qui rentrera par hasard dans la postérité. En tant que jeune, il était également par définition fauché et tabagique. D'où l'idée proprement révolutionnaire de créer un sort assez simple à découvrir, celui là, "Fusion des Mégots", qui lui permettrait de s'intoxiquer à loisir pour pas un sou.

Or, à l'instar de l'université où il étudiait, Pete Jay Ni avait perdu une partie de ses facultés. Une heureuse erreur de transcription, alors qu'il était totalement cuité, créa fortuitement le tant convoité sort de Fusion des Métaux. Voilà notre jeune nain formidablement riche avec les royalties de ses sorts (Fusion des Mégots se vendrait d'ailleurs légèrement mieux...), et heureux détenteur d'un Prix Nain Court Surp' Hat de la science. Las, il sera lynché à sa sortie de l'Académie par une tripotée de Scientifiques respectables et d'industriels de la SEITA (Société d'Enfumage Importunément TAxée).

Nonobstant cet incident de parcours, la Forgeüre connut un essor gigantesque, avec des armes plus faciles à créer au lieu de se faire chier à construire des hauts fourneaux ou à lancer un sort de THC (très haute chaleur) brise noix à tenir. L'étain, le fer, l'acier, le mithril pullullaient ainsi sous forme d'épées, d'armures, de heaumes... favorisant l'émergence du tank nain.

Ce sort fut importé dans les terres centrales par un grand nain mage forgeron, qui se battit au côté des humains avant de rejoindre les centaures. Les Humains en profitèrent pour prendre le surnom de "conserves", tant ils aimaient ces pièces metalliques.

Néanmoins, Fusion des Métaux fut détourné de son usage primitif, avec le concours de votre cher schroniqueur, qui le rebaptisa d'ailleurs "Fusion des métaux dans ta Face", un nom que beaucoup trouvent charmant et printannier. Le principe en est à la fois simple, ambitieux et novateur : faire fondre à bonne distance le casque d'une conserve alors que celle ci le porte. Sort qui bien exécuté s'avère souvent fatal et donne d'ailleurs à la victime un malus en charisme de 2D6. Fonctionne également sur les appareils dentaires pour un effet encore plus comique.

J'aime autant vous dire qu'on ne s'en lasse pas.

**Chauff**

Le croque monsieur
Pas mauvais et pas cher.

Il est un plat que l'auteur de ces schroniques tient tout particulièrement à faire partager à ses fidèles lecteurs, qu'il sait moins enclins à dévorer ses bouquins que tout et n'importe quoi. Et il a de quoi les satisfaire. Il veut, bien sur, parler du célèbre croque monsieur. Car qui, dans le fond, n'en a jamais avalé un à la terasse d'une taverne ?

Les origines de la recette, bien que relativement récentes par rapport aux restes du corpus, demeurent relativement floues. Pour être tout à fait honnète, on n'en sait même pas grand chose. Toujours est il que le philosophe et littérateur Prout Hen'Marcel l'évoque, brièvement mais néanmoins significativement, dans A l'ombre des jeunes fesses en fleur. Au delà, il n'y a qu'hypothèse qui vaille.

Il faut bien reconnaître, tout de même, que malgré le caractère obscure de son géniteur, certains points sont avérés. D'abord, il a un bon coup de fourchette. Ensuite, le simple fait qu'il soit capable d'élaborer une préparation culinaire, même basique, au lieu d'avaler sa proie tout rond suggère un degré d'intelligence minimal : vous pouvez éliminer les trolls, orcs et autres créatures sympathiques mais connes comme des balais.
Une hypothèse tient la corde. Certains estiment qu'elle ne vaut pas un pet de lapin, ce à quoi l'on répond généralement qu'ils feraient mieux de se méfier du dit lapin, surtout s'il est blanc et garde une grotte.

Selon cette hypothèse, la création du Croque Monsieur serait l'oeuvre d'un cafetier, dont l'histoire n'a hélas pas retenu le nom (A ce moment du récit, le Schroniqueur se sent obligé de signaler qu'il aurait pu inventer un calembour pourri, ce qu'il se refuse, et ce systématiquement, à faire. On a une déontologie, dans le métier.). Ce cafetier, que l'on nommera Bob par souci de simplicité, éprouvait un étrange sentiment de déreliction, proche de celui de l'anachorète hypochondriaque. Mais il dit que son espoir n'est pas si désespéré à condition d'analyser que l'absolu ne doit pas être anihilé par l'illusoire précarité de ses amours destituées, et vice versa.
Bob avait en effet sur les bras une tribu orque Ox'I'Tan qui faisait un peu de tourisme dans le coin aujourd'hui et avait présentement un petit creux. Jour précis qu'avaient choisi ses chasseurs pour avaler les sangliers prévus pour l'occasion, au motif qu'ils n'avaient pas eu le temps de prendre leur ptit dèj ce matin là. Par acquis de conscience, tout de même, ils avaient cueilli un bouquet d'humains à collerette qui trainait dans le coin. Devant la pression des peaux vertes, et mettant à profit une imagination prolifique, il créa en ce que les scientifiques nomment "direct live" le Croque Monsieur.

Pour faire un bon croque monsieur, il vous faut :

-deux copieuses tranches de pain de mie de six pieds de haut. Si vous vives dans un coin ou le pain de mie n'a pas encore été inventé, ou si vous n'en avez pas sous la main, vous pouvez toujours remplacer par de fines tranches de pierre, c'est sans doute plus croquant mais pas nécessairement meilleur.

-un Monsieur. Dans la recette originale, il convient d'utiliser un Abbé du culte de la Sainte Chamelle. Un peuple relativement primitif qui a pour divinité le Chameau, mais qui en est resté à un farouche matriarcat. Se nourissant éssentiellement de lait de l'animal, leur chair est particulièrement tendre et riche. Il va de soit que nous ne nous attarderons pas, du moins pas ici, à décrire les relations ambigues et parfois un peu olé olé que ces Abbés entretiennent avec la Déesse. Toujours est il que si vous ne disposez pas de cet Abbé-Chamelle, vous pouvez vous en passer et utiliser un humain lambda.

-Une pleine meule de fromage. Là encore, privilégiez celui produit par les fidèles de Meuldor, le dieu que s'il t'attrape il te les mord. Mais si vous n'ètes pas un puriste, utilisez le fromji que vous préférez.

-Un grand four, ou un grand feu et une poèle. Avec de la margarine, ou tout corps gras permettant de remplacer, de la boulette de mastic d'oreille de troll salace au premier centaure un peu casanier venu.

Eventuellement, vous pouvez utiliser une humaine. Il faut alors lui bouffer les oeufs au préalable. On appelle ça un Croque Madame, mais ça n'est pas fondamentalement intéressant.

Posez ensuite le Monsieur sur le pain, recouvrez avec la meule de fromage, couvrez avec la deuxième tranche. Beurrez les extérieurs, et faites cuire, mais pas trop : le pain doit être grillé mais tendre, le fromage fondu et chaud.

Il va de soit que dans sa version simplifiée, on se contente d'un humain standart, décapsulé au préalable, et de fromage bas de gamme. Bon, on restera honnète avec vous, ça reste de la bouffe de café, pas de la grande cuisine. Ca ne nourrit pas non plus des masses, à moins d'en engloutir trois avec quelques pommes de terre frites. Mais c'est pas cher, et ça cale un minimum juste avant de se coucher. Que demande le peuple ?

Ah oui, plus de filles de joie, j'oubliais.

**Chauff**

Le TNPSUB
Un sujet explosif

Tout mage ayant un minimum d'expérience et de santé mentale vous le dira, on peut tout faire avec la magie, et le simple fait que des non-mages bourrins et illettrés traînent encore leurs guêtres sur ces terres est soit la preuve qu'il y a bien un dieu pour les bourrins illettrés là haut, soit que les mages ont besoin de sujets pour leurs expériences à la fois en bonne santé et un brin plus con que les lapins, qui ont tendance à se barrer à la première occasion. Tout mage ayant un minimum d'expérience et de santé mentale vous le dira. Le souci réside en réalité dans le fait que tout mage ayant un minimum d'expérience mais néanmoins totalement dépourvu de santé mentale vous le dira aussi, et que ce type de mage serait sensiblement plus courant que le premier. On peut tout faire avec la magie.

De ce postulat assez élémentaire (celui qui a répondu, ou même seulement pensé "de feu" dégage...) découle une institution bien tangible, le Traité de Non Prolifération des Sorts Ultra Bourrins, mieux connu sous le nom de TNPSUB. Au départ, il y avait un "organisation du" avant "traité", mais OTNPSUB, c'était vachement galère à prononcer, et on a fini par le dégager à grand coup de taloches magiques.

La genèse de ce Traité est assez courte : il y a de cela quelques siècles, un type rose par ailleurs grand amateur de religieuses au chocolat mit au point un sort permettant de détruire les planètes sans se tourner la rate en cornichon pour cela, au grand dam des planètes en question. Cela faisait un paquet de temps qu'une guerre séculaire s'y déroulait, et elle semblait pouvoir s'y dérouler pour l'éternité sans trouver de vainqueur : ce n'était pas pour qu'un petit malin vienne interférer là dedans et y foutte le bordel. Les belligérants décidèrent de s'unir pour pouttrer la gueule à l'importun, et dans un grand élan de lucidité se mettre d'accord pour mettre un frein à la technologie et limiter certaines pratiques. Néanmoins, très rapidement, la guerre repris et vu ce qu'on s'était creusé la tête à inventer des sorts qu'on pourrait interdire, l'arsenal était tel que personne ne put résister à la tentation de se servir. Très rapidement, l'expression "s'asseoir sur l’OTNPSUB" rentra dans le langage courant comme synonyme de "eh, con ! tu peux toujours courir !", et très rapidement on fit l'élision d'un O chiant à prononcer à la longue.

Le TNPSUB agit désormais a posteriori, ce qui n'est pas plus mal. A l'origine, les statuts recommandaient une longue procédure pour déterminer l'homologation ou non d'un sort, mais on se rendit vite compte qu'un type assez atteint pour créer le sort de la chlorophylle tueuse (les plus anciens se souviennent de ce sort si particulier de l'élémentarisme de la Terre qui transformait toutes les feuilles et tous les brins d'herbe en machines à tuer. Il est inutile de préciser que ce sort a été conçu par un nain...) n'était pas spécialement enclin à attendre six mois pour qu'on lui dise merde. Le TNPSUB réprime donc désormais l'usage second d'un sort inscrit sur sa liste (mais pas l'usage premier, puisque le sort en question n'était pas sur la liste, et que quand on invente un sort à la con bourrin, on a bien le droit de rigoler un peu), du moins quand il en a les moyens.

Comptons sur cette liste des sorts aussi divers que l'ogive nucléaire de 2D12 tonnes, une bonne partie des trucs à génocide, le sympathique "transformer une compagnie de nains en un seul gobelin" (mais pas sa petite soeur "transformer une compagnie de nains en une compagnie de gobelins"), le Schwarzi (un sort à effet de zone assez bourrin qui tue la moitié de la population et rend l'autre totalement névrosée) ou le "transformer le tube de mayo en tube de dentifrice" (selon le verbatim associé à la décision d'interdiction, "la mayo, c'est sacré, merde ! »), tandis que là encore le "transformer le tube de dentifrice en tube de mayo" est autorisé, "parce qu'il est chouette et qu'on se fend bien la gueule dans la salle de bain". Certains sorts franchement répugnants sont également interdits, ce qui signa l'arrêt de mort d'une magie troll salace balbutiante.

Pour intégrer l'Assemblée des Sages du TNPSUB, la procédure est assez simple : il suffit d'être l'inventeur d'un sort interdit par le TNPSUB, d'avoir les cheveux blancs (l'usage de teintures, magiques ou non, et de greffe de scalp d'albinos étant strictement prohibés ; il est à noter que l'inventeur du sort de greffe de scalp d'albinos est désormais secrétaire de l'Assemblée) et d'accepter de reprendre un tube du groupe de bardes orcs Assez d'essais, Ti-eyn-Ti, à poil et en produisant un déluge d'effets pyrotechniques. Il va sans dire que l'auteur de la présente chronique sait où il coulera une retraite bien méritée.

Ti-eyn-Ti, aym daynaymayte ! Ti-eyn-Ti, Ay wanna tou fayte !