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Quelques portraits des Grands et des Evénements de ce Monde

 
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liona
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Thème: xm-jdr (983)
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MessagePosté le: 13 Mai 17:23    Sujet du message: Quelques portraits des Grands et des Evénements de ce Monde Répondre en citant

I- Prologue I

La zone dite neutre était une zone de plaines où les roches semblaient pousser avec l’herbe et les loups. Lorsque la pleine lune l’éclairait on entendait parfois, comme au temps jadis où il avait fallu que s’unissent les trois races pour venir à bout de leur tanière, les hurlements de ces monstres dont les plus coriaces, vivant solitaires ne pouvaient être abattus que par les chasseurs les plus chevronnés. Elle était couronnée du célèbre Pommier que l’on célébrait partout et surtout lors des fêtes populaires dans les villages où, à l’inverse avec force alcools dans les forteresses où se pressaient les plus nobles qu’ils fussent démoniaques, humains ou autre. Liona avait pour habitude de arpenter cette bande, c’était désormais sa façon de participer à la guerre des peuples dont tout un chacun a large connaissance. Dissimulée par des broussailles, elle surgissait sur l’ennemi baladeur, lui arrachait tête, armes et monnaie puis retournait veiller, passant de rares fois dans les temples de sa race, ceux qui lui faisaient froids dans le dos. En effet, des années auparavant, elle avait connu Knessir.

A l’époque, Knessir était déjà un vieillard balafré et baragouinant, prophétisant sans cesse. Il était féru de voyage si ce que l’on raconte est vrai et ses ouvrages circulent encore nombreux dans le monde quoiqu’il est peu vraisemblable que les manuscrits aient survécus aux guerres et aux milles moyens béonides d’attiser le feu. De Knessir que pouvait-on dire sans trop entrer en le vif du sujet. Il n’était certes pas du nombre des grands Béonides qui avaient marqués l’Histoire et les frontières de notre monde, Iksème. Non ce n’était pas un Chauff, un Turak, un Elrond ou un Sokaris, ces grandes gloires qui surgissaient du néant et anéantissaient sans vergogne mais qui, au creux de leur grotte dans la Montagne, savaient rire et boire et chanter aussi en mangeant le cuissot de leur victime. Knessir était déjà vieux lorsqu’il acquit sa notoriété. Un registre du temps ancien dont le vieux maître est lui-même auteur le décrit rapidement ainsi « Le vieil homme faisait peine à voir, bossu, il avait une longue cape qui recouvrait ses habits déguenillés et son heaume, abîmé et cabossé par ce que l'on devine de nombreux combats, était rouillé par endroit. » La narrateur ne contera pas ici la vie de vieillard qui est bien mieux raconté par l’intéressé et que l’on se plait à chercher dans les archives du monde afin de redécouvrir cet être aux desseins obscurs. Il se contentera de dire que le grisonnant aimait à conter des histoires qui sont aujourd’hui entrées dans la légende et le folklore, qu’il prenait également grand plaisir à forger et, qu’on ne sait trop quand, il en fit son métier ainsi que le veux l’adage célèbre de Pandora à la Forêt, en forgeant. Autre élément notable, il avait, comme tout un chacun vu sa famille détruite par un démon et cela lui permis de faire de sa vie autre chose que ce à quoi elle avait été destinée. Ce démon ce nommait Vilmar et c’était un de ces qui savaient manier la manie, art suprême et sublime Vilmar évidemment possède aussi histoire, combats, douleurs, vie et palabres qui sont contées ailleurs.

Plus tard, il avait entrepris ses nombreux voyages dont, à ma connaissances, hormis Koutourou « le Coucou », peut peuvent se targuer d’en avoir dépassé le nombre. Il avait donc marché, avec nourriture et bâton de marche pour aider à maintenir sa carcasse sur les routes qui sont les sillons du monde, et qui permettent d’aller voir si les chants béonides sont connus en Dormengasth. Lui, il se rendit par là, par détours et voyages en Hammersel où il fut reçu par la Dame Hello Cassani, épouse du sieur Innocent, couple qui fut artisan principal des actuelles dominations humaines dans la guerre. Bien d’autres humains furent amenés à le rencontrer. Ce fut un jour la Dame Cadfael, qui marqua la petite histoire de l’être puisque ce fut elle, selon les contes qui lui remit les nouvelles du PMU, refuge ancestral de la race Humaine. Refuge qui, quand en Hammersel Midgard est prise, permet depuis ces temps dix fois immémoriaux aux Humains de se regrouper et de reprendre leur bien, leurs étendards bien au-dessus de la brume, visières baissées, épées aux poings, larmes aux yeux. Ces nouvelles ne furent pas celles escomptées, Knessir avait alors vu son départ de la Montagne comme une erreur et s’en était allé. Accompagné de sa « Moumoute », son ami et casque, il avait vu la Foret, Ent et le peuple quadrupède mais surtout, d’un morceau de bois il fit une épée. Et cette épée il la nomma « Fléau des dieux ». Hélas, l’on ne retrouvera sans doute jamais cette lame, enfouie sous l’Histoire, la Grande qui l’a submergé. Il est de nombreuses lames pareilles, inestimables qui sont perdues, brisées, fondues, enfouies, abîmées, il en va de même de la vie des Etres : si l’on peut les réparer un nombre incalculable de fois, elles finissent par être et, peut-être au fond est-ce une bonne chose. Les Iksmiens sont souvent attachés à leurs armes –Liona, passant la main à son coté caressa Déchireuse, l’épée dentelée à gauche et tranche à droite issue des forges de l’Enfer, puis, dans son dos elle effleura la Lame de Deimos, ultime création de son ami »- .

Il ne repassa pas par la Montagne avant d’aller en Pandora, citadelle noire trônant en en Dormengasth avec, à son origine les bannières de Baal, de Diablo, de Méphistophélès, des frères démoniaques et règnent dans les Cercles. Là son histoire est telle qu’elle ne peut être connue que par ses contes, que l’on raconte aux enfants, dont j’ai déjà fait mention et dont l’unique version exacte demeure figée sur le papier, manuscrite antan par le vieillard. Les contes s’achèvent par le retour hautement et magistralement salué de Knessir à sa Montagne bien aimée, accueilli en sa demeure par les plus grands, Oltaric, Iarnvida et l’un de ses élèves les plus notables, le plus notable à mon sens.
Voilà résumé et vulgarisée l’histoire de Knessir.

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liona
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MessagePosté le: 15 Mai 17:04    Sujet du message: Répondre en citant

I- Prologue II.

Le portrait, ici esquissé fut inspiré à Liona par un soir, où lasse, elle alla se baigner à la Montagne, dans les petites vallées creuses où les ruisseaux et la Dame pluies apportent une eau pure et fraîche. C’est là que, nue et ayant aperçu le tatouage dont l’avait marqué Knessir à l’épaule lors de son entrée dans la secte de Sythis, elle eu l’idée de narrer, à sa manière, le plus humblement possible, avec l’aide de sa mémoire et des archives des citadelles ainsi que des documents précieux qu’elle trouvait parfois sur le voyageur peu prudent qui croisait sa route. Elle qui avait participé à la démonstration de force la plus évidente de Sythis et qui, rodant encore épisodiquement dans les rues sombres de Midgard, celles-là même qui jouxtent le vieil Estaminet de la Cité des Hommes, assassinait encore par les nuits étoilées, à la vue de la plus brillante des étoiles, celle du Berger, quelque noctambule qui finissait écarlate, gorge tranchée, le sceau de Sythis, la Déesse à la Main Noire dessiné dans le sang. Telle est la vie des hommes*, des monceaux de morts pour un symbole à première vue banal.

De retour dans l’abri passager et de fortune qu’elle s’était consolidée au pied de la Montagne elle pris ses quelques effets, mit le feu au reste et envoya, dans le ciel des éclairs dans la direction contraire à celle qu’elle suivait puis, dans cette direction postiche, elle fit apparaître des traces de sabots. Nul doute qu’elle s’en pouvait aller sans crainte, elle ne serait pas suivie.

Il y avait deux jours de marche de la Montagne à Hammersel, elle fit le chemin en trois, tuait au passage, guettant dans les auberges son époux ou la nouvelle d’une nécrose pour peu qu’elle fut libérée du poids que représentait le manque de lui et de ses nouvelles. Mais n’ayant pas de celle-là elle se murait dans des assassinats, par le feu et l’éclair, par le poison et l’épée. Chemin faisant, elle taillait dans les herbes trop hautes, buvait aux rivières, revivant comme en rêve sa propre vie, sur la voûte céleste et dans les lumières distillées de la nuit elle revoyait Ereonu et Galedra, centaures de peu de choses qui l’avaient engendrés autrefois sous la futaie du plus haut chêne de la Forêt puis étaient partis fonder une colonie centaures en d’autres lieux. C’est en chemin que Liona avait vu le jour. La troupe attaquée, ses parents la confièrent, en cette triste nuit d’automne où les feuilles dorées de la Forêt étaient presque déjà toutes au sol ou ramassées par ses habitants afin d’en faire par leurs techniques jalousement gardées à deux jeunes qui, grâce à leur bonne étoile avaient pus s’enfuir.

Ecco, l’épée du vent dont les Humains firent par la suite un usage quasi-délictueux tant ils allèrent à l’encontre de leurs idéaux avec elle (mais y a-t-il une loi en la guerre ? ce qui est faisable est autorisé) permirent à Mahara, Liona et le jeune adulte dont le nom ne revient pas à la mémoire de Liona. Plus tard, ils furent accueillis tous trois et logés par un de ces vieillards vêtus d’aubes marchant sur des bâtons de mages et auréolés d’une barbe de leur taille. Le jeune homme mourut héroïque sur ses quatre pattes, autant que l’on peut l’être, il dut être fier de mourir, la belle affaire. Méhord, le vieux mage qui était un homme-arbre noueux tint la dragée haute, mais il avait vieilli depuis ses vertes années parmi les hêtres et craignait le feu aussi bien que l’on peut le craindre quand on est un homme-arbre.

Au hasard de leurs fuites, les deux centaures se retrouvèrent près d’une grotte. Liona reçu Ecco, qui étaient convoitée plus, peut-être que la chair centaure qu’elles représentaient. Mahara avait parlé à Liona puis avait combattu par sa magie, usant du peu qu’elle savait. Issue du combat rapide, Mahara fut avalée encore chaude, et fraîche, presque crue ce qui prouvait le mauvais goût de ces Béonides là. Par miracle, lorsqu’ils avaient retrouvée Liona assise derrière une pierre, une pression sur la garde avait actionné, Ecco, et elle s’était retrouvée soufflée dans un bassin en même temps que ses poursuivants à l’autre bout d’un monde. Ce bassin était celui de Thor et quiconque y était plongé devenait humain. C’était ainsi, il des décennies, que Liona était devenue humaine. C’était une humaine mais son sang était celui des peuples forestiers, les Elfes et les Centaures aussi il lui fallait plus d’années que pour les Humaines pour vieillir. Elle avait encore, en comput humain guère plus de vingt et quelques années.


Là où elle arrivait, la route s’élargissait en plusieurs voies. Le plus rapide était de prendre à l’Est de Cathzero où l’on pouvait à coup presque sur se faire escroquer par Hallaserke et faire instantanément les trois-quarts de la longue route menant à Midgard. Liona n’en avait guère envie et ses poches étaient de toutes façons vides, elle n’avait aucun sou. Et puis, le spleen l’avait saisie, elle partit du pas de course vers l’Ouest de Cathzero, fendant l’air, tandis que cliquetait presque imperceptiblement son armure carrelée de poignards et couteaux. Souffle court, cheveux attachés, courant à travers la Plaine, seule selon l’horizon vide. Liona revenait en enfance, elle courait à travers les herbes, foulant des herbes dont les senteurs emplissaient son entourage. Lorsque le souffle lui fit réellement défaut, elle s’arrêta et fuma. Elle avait appris et commencer à fumer dans les bas quartiers de Midgard, où par la suite d’une aventure dont elle avait préféré ne pas garder le souvenir elle avait résidé, d’abord chez une prêtresse de Thor, puis ça et là. C’était de là que datait son amour et son attachement manifestes pour les Humains, quoique son caractère ne l’ait point avoué.

Elle eut à choisir entre faire le trottoir ou guetter les poches sur le trottoir, c’est à cela qu’elle s’employa, vers l’age de seize ans. Elle cherchait, alors avant tout divertissement et traînait avec les autres gens des rues dont les noms, inscrits dans le folklore populaire témoignent encore de sottise aux oreilles des plus vieux. Peu lui importait, elle ne fréquentait pas les tavernes et se contentait de vivre ainsi, volant. Elle se fit d’ailleurs une réputation, elle était jolie et de jeunes hommes la voyant assise sur un muret à guetter les passants pensait ne pas s’y tromper. Bien mal leur en prenait, elle daignait se laisser attirer dans quelque chambrette nauséabonde, tranchait ce qui dépassait, dressé comme un piquet et ressortait, s’était saisi des effets personnels de celui qui allait devoir se faire eunuque ou chapon.


Jamais elle ne se fut intéressée à la guerre tant lui plaisaient la vie des ruelles et ses compagnons d’alors dont le plus fameux se nommait Broly. Trois ans plus tard, elle l’épouserait d’ailleurs, par folie peut-être, ou alors parce que c’était le premier homme qui ne lui avait proposer un prix en la regardant dans les yeux sous la gorge et au-dessus du ventre. Mais son destin était, comme tous les destins d’Iksème fait de renversements et de miracles, car il se trouva que Midgard fut assiégée. Le siège durait depuis plusieurs mois et les journées en devenaient harassantes, car les clients étaient nombreux et qu’elle commençait à avoir réputation dans le quartier où elle officiait. Ainsi l’on enjoignait dans les soirées de se méfier de la « Coupeuse de Flûte de la Rue Sparda ». Aujourd’hui encore le terme désigne la prostituée rebelle qui ne tient pas ses engagements bien que l’on n’ait recensé aucun cas de semblable mutilatrice. Un soir, donc elle entra au vieil Estaminet de la ville où, les soldats épuisés parlaient de ce que la ville tomberait et qu’on n’y pourrait rien, car beaucoup d’anonymes étaient tombés qui ne ressusciteraient pas et ceux qui avaient ressuscités n’étaient pas en force de franchir la brèche et donc, plus les jours passaient, plus les Pandoriens étaient en nombre et plus les Humains avaient de mal à les contenir. Ce jour là, ils avaient même pris pied sur les murs, ce qui n’avaient pas plus aux gloires humaines d’alors : Elwyn V, le mage, Warrior LIII, le guerrier, le Duc de Clarence et autres Justosee, Darius, Klaswinter, Bintabo, Snaker et autres Toboe (qui serait plus tard le second époux de Liona). Ils n’étaient pas tous de grands hommes et certains pouvaient être antipathiques, mais ils savaient se battre et s’était inscrits en lettres d’or et d’argent dans les légendes humaines et parfois même dans celles des autres races.

Elle glissa rapidement sur les épisodes de sa jeunesse contenant sa rencontre avec son maître, Orion qui lui enseigna les bases de l’art du combat, et elle se rendit qu’elle était désormais, certes loin des sommets des Harxon, Snake et autres Turak mais que Orion n’avait jamais atteint la maîtrise qu’elle possédait à l’heure actuelle. C’était un soldat courageux et bon capitaine mais il n’en allait guère plus loin. Avec lui, elle apprit surtout la fierté (et la sienne en devint encore plus démesurée). Au final Midgard tomba et Liona, sans avoir combattu –ce qui fut moteur d’une scène de colère mémorable dont la Grand-Porte de Midgard où Humains et Démons firent un instant trêve devant la violence de celle-ci- fut emmenée par l’ancien capitaine dans son ancienne, pas loin de là ou se trouvait et où se trouve la PMU. Au terme de son apprentissage, elle tua son maître et s’en fut, dévalisant son armurerie en tout ce qui se pouvait nommer couteaux, poignards et dagues. Enfin elle avait saisi une épée d’apparat qui ne pouvait pas plus tuer qu’un hochet et un arc dont elle ne se servit même pas puisqu’il rompit en route. Plus tard elle alla au front, là elle ramassa sur le cadavre du premier démon qu’elle battit, Déchireuse qui devint son arme et compagne des jours de guerre. Elle connut dans les instants qui suivirent sa première mort.


Le soleil déclinait et Liona avait depuis longtemps repris sa course. Telle est la vie des Hommes ; Des souvenirs et du labeur pour pas grand-chose, jamais et c’était cela qui leur plaisait.


Lorsqu’elle arriva Liona monta dans la chambre où elle résidait d’ordinaire à l’estaminet, et, c’est fumaillant et pensant qu’elle commença son récit de ce qui était advenu plus tôt, à l’époque de la démonstration de force de Sythis. La plume était fatiguée, l’encre souillée et le parchemin avait été gratté pour pouvoir être réutilisé, c’était le peu qu’elle avait pu récupérer ici. Peu importait, elle voulait tester ses souvenirs et fouiller dans les archives ça et là pour dresser son histoire, comme tout un chacun, mais à travers celle des autres et c’est en cela qu’elle tenterait de divertir un éventuel lecteur si ces quelques feuillets n’étaient ni abandonnées en chemin, ni perdus, ni grattés à leur tour par quelque Iksmien en quête d’épique. Si elle n’arrivait pas à quelque résultat plaisant, alors il valait mieux que ce qu’elle écrivit soit recouvert et qu’on ne puisse jamais en lire mot.

Elle voulait commencer par son père d’adoption. Elle commença donc par son père d’adoption et voici ce qu’elle écrivit. Telle est la vie des
Hommes, des envies, dont la plupart sont éphémères.
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MessagePosté le: 25 Mai 17:19    Sujet du message: Répondre en citant

II. Sythis. I. La Mère de la Nuit.

J’ai rencontré Knessir peu avant son départ pour Pandora. On lui riait au nez alors volontiers et moi-même je ne croyais guère à ses idées nouvelles. Ce que je vais tenter de raconter ici c’est la Confrérie Noire et nos manigances jusqu’au TGI qui suivit ou nous fumes, au terme d’une mascarade dirigée, je crois par Attila, puissant démon de Pandora, reconnu coupables de tentative d’empoisonnement des mets béonides, de droguage des autres races et que sais-je encore.

C’était une après-midi rentrant à Midgard après n’avoir pu rivaliser avec quelque adversaire, tuant quand je le pouvais en chemin, j’avisais au loin une silhouette encapuchonnée, marchant, courbée sur bâton. Il était fort loin mais je le vis. Je le suivais, discrète mais, l’ayant reconnu, je ne l’attaquai pas. La rumeur avait tout d’abord dit qu’il nous souhaitait rejoindre quelques temps, quoique sans combattre contre la race des Montagnes. Ayant avisé Knessir, il ne m’intéressait, je n’allais pas ainsi attaquer quelqu’un qui nous quémandait l’amitié quoique Déchireuse l’eut grandement apprécié. Je cessait mon détour et rentrais à la Forteresse.

J’avais grandis à Midgard, dans les rues malfamées et ne les avaient jamais voulu quitter car elles étaient pour moi l’âme de la ville. C’étaient les rues où, dans ma toute jeunesse j’apercevais les plus grands, et ceux qui le devinrent. C’est dans ces rues que Sakrag vendait autrefois ses armes à la pièce pour une bière, un hypocras une partie de jambes en l’air. Ce sont ces rues qui abritent les auberges que tout un chacun aime à visiter. C’est dans ces rues que j’ai rencontré chacun de ceux que j’ai épousé. Broly, dont je ne parlerai plus, la jeunesse est bien dure pour certains. J’y ai aussi rencontré Toboe. C’était le beau général et nous avions en commun l’ascendance chevaline. Certes, mon caractère ne lui permit pas rapidement de monter avec moi dans la chambre de l’estaminet qui est la mienne, avec le clair de lune pour lampe de chevet et les coups répétés d’Abbyson, autre camarade de jeunesse, chasseur de démons de son état, sur le mur de la turne voisine pour chant d’amour mielleux. Toboe, c’était un romantique mais il me plaisait. Il avait vu au-delà de ma haine apparente que je pouvais épouser un homme et nous nous mariâmes. Nous ne fîmes pas de cérémonie à la Taverne comme il était d’usage, je n’en voulais pas. Je pense que aurions mal vieillis ensemble, Toboe était un coureur et moi je jouais à m’enticher avec des Phoebus et autres Elwyn. Je n’étais pas là quand il mourut, je venais d’accoucher d’un enfant qui avait peu connu son père. Le Général l’avait voulu nommer Cid. Je l’avais laissé faire, cet enfant, je l’avoue aujourd’hui m’importait guère et si cette union m’a plu, je pense que je n’aurai pas voulu m’y laisser enfermer.

Cid grandit sans moi, je n’avais pas vocation à être mère nous nous parlions cependant et, quand il disparut, je fus l’une des dernières à lui parler. En quelques années, le temps m’avait enlevé une deuxième famille et, si cela ne m’irrita pas, j’en fus néanmoins plus désappointée que lorsque ce fus mon premier qui avait disparu (à ce moment là, j’avais aussitôt été frayer avec des compagnons d’armes en les personnes de Lilong, d’Abbyson et autres compagnies légères). Je passais outre après quelques périodes de déprime qui furent égayées par ma rencontre avec Lord Deimos et Faye, qui ma foi, était une femme de valeur et son départ du peuple humain fut pour moi un triste moment.

Knessir m’avais laissé un mot et un rendez-vous avant de s’en aller. Ici, je vais faire une parenthèse. J’avais appris à lire lorsque j’étais fille des rues par des manières peu honorables, mais l’honneur est une vertu humaine et nous autres avons pour habitude d’avoir tant de vertus que certaines en deviennent contradictoire et je suis persuadé qu’honneur et victoire au combat sont bien éloignées. Aussi, j’ai choisi d’être victorieuse sinon gagneuse ou femme d’honneur ce qui, je crois m’aurais conduit au cimetière ou repose mon second époux, aussi sûrement que l’échafaud. Le mot était écrit sur un support de qualité bien supérieure à celui sur lequel j’essaye désespérément de coucher ces quelques histoires et mots, ce qui me parut révélateur de quelques ressources que devait avoir le vieux marcheur pour se permettre d’utiliser le papier que, depuis les plus hauts ancêtres des Hommes et la Nuit des Temps, seuls les diplomates et les messages envoyés depuis les forteresses utilisaient. J’ai retrouvé ce message au milieu d’affaires, c’était un trésor qui eut mérité d’être scellé dans l’or pour que la lumière n’en ternisse point l’éclat.

Je suis de la race des orgueilleuses qui ne souffrent pas qu’on les assignent à une tache on qu’on fasse des plans à leur endroit, je n’allais pas au rendez vous. Plutôt, je repris Déchireuse que j’avais laissée contre le mur, volai un cheval dans une des écuries de la garde après en avoir égorgé le propriétaire, un jeune blanc-bec qui vomissait son hydromel dans les ruelles le soir quand la lune régnait parmi les cieux, en m’en allait. Il faut dire que Knessir avait déjà commencé à prêcher sa parole et son dieu sur la terre et que ce que j’en avais entendu, pas grand-chose à vrai dire ne m’intéressai pas. Je n’avais que faire des dieux qui se battent en zone neutre. Hélas, je n’avais ni le bras de ceux qui les affrontent, ni les épaules basses de ceux qui les servent, je n’avais cure de leurs rêves de gloire, de leur idée de servitude. Je clamais haut et fort que je ne luttait au coté des Humains que parce que c’était mon bon vouloir et il n’y a pas là que de l’apocryphe. C’était et c’est toujours mon attitude, grand bien m’as fait, car je connais peu de combattants de ce monde qui aient gardés leur race sans que les erreurs de celle-ci leur soient attribuées. J’allai et vais par les terres, libre de ma condition d’appartenance à ma race, respectée, je crois, parmi celle-là, non point haïe parmi les autres. J’ai connu des personnes telles que Wismer, Centaure qui hantait les tavernes, Agarwaen la démone quoi que rivale épisodique fut parfois une amie, ou comme le Loup-Noir lors de ma tentative de retour à la Forêt et je n’ai que rarement eu à me plaindre de sympathiques Montagnards, comme Méconnu bien que, avec ces gens-là particulièrement les luttes furent acharnées et sans merci. Mais la chose était que la Confrérie Noire des fidèles réunissait sans cesse davantage de monde, adeptes. Knessir m’avait repéré lors de mes frasques extraconjugales avec Phoebus dans le dos d’Elwyn que j’avais épousé pour la félicité qui me plaisait et à laquelle je souhaite qu’il me soit donné de revenir avant la fin. Je crois que c’est l’obscurité, la violence et la non pitié qui me caractérisent qui le séduirent. Il avait du assister à mes combats avec Faye dans l’estaminet de Midgard où aux blessures que j’avais infligées au Chevalier Blanc Fébus dans le même lieu. Peu importe finalement ce qui lui avait donné envie de faire de moi une adepte, il le fit.

Je partis vers la zone adverse : Dormengasth au triple galop dans la nuit et finit rapidement par crever mon cheval dont j’échangeais la carcasse à un béonide rencontré en voie. J’avais dans une vallée qu’il me fallait traverser afin de rejoindre une petite lande de terre où Démons et Centaures avaient des affrontements sévères et où, je pouvais, cachée derrière les roches, rapporter un butin de têtes. C’était l’époque où la tête du démon Kamino était mise à pris et, ayant eu un démêlé peu flatteur pour ma part avec lui plus jeune, du temps de Broly, prendre la prime ne m’eut pas dérangé. Feu et Flammes ! Il y avait de quoi acheter de la potion bleutée de la meilleure facture. Mais mon but était d’abord fuir un endroit où je me sentais épiée. Dans la nuit, ma vue est aussi perçante que la votre au jour bien que mon premier combat ôta jadis à mon œil gauche toute vue nocturne et en diminua la portée au jour mais je ne vis le corbeau qui s’était envolé d’une grotte pour venir à moi,. J’en porte encore trace, une balafre en travers du minois, comme celle que Knessir arborait. Il me laissa, dans un tourbillon de plumes grises et noires ce message sur le même support onéreux que précédemment.

« Il est des personnes qui se doivent de faire des choix, tu en as un aujourd'hui, j'aime voir les réactions stupéfiantes, toi, tu en as, j'aime cela et Sythis également, il réclame tes services, je n'oserais pas te dire qu'il serait particulièrement contraignant que tu refuses.

Mes frères et soeurs attendent impatiemment ta réponse, ma soeur.

Le plus fidèle et dévoué représentant de Sythis, l'Oracle de la Confrérie te salue. »

Et des menaces ! Il ne manquait plus que cela pour que je bouillisse, j’avais le sang chaud des Béonides, la fierté des Centaures et la fouge humaine quand me prenait ma rage, je volai un autre cheval, l’enfourchait et mis la main sur le vieillard avec quelques difficultés puisque, étant arrivée sur lui à plein galop, lame au vent, je dus attendre de pouvoir le surprendre en sa chambre de Midgard où il s’était réfugié interrompant sa route pour son scalp. Le chemin le plus court étant frontal, je m’élançai :

"Je suis certaine que tu sais quelque chose!! Parle ou je te tue."

Une précaution s’imposait que je pris en parlant, un sort complexe de clôture et d’herméticité d’un lieu que je tenais de mon époux et qui était de sa confection.

"Il n'y a plus dans le monde que deux personne qui puissent ouvrir la portes et tout le reste la violence est inutile ces deux personne sont Elwyn et moi-même."

"Tu peux me tuer rien n'y fera, alors parle, je n'ai pas l'intention de tuer un vieux conteur dont les histoire sont parvenus jusqu'a moi.

Knessir n’appréciait pas d’être reveillé. Il était en bonnet de nuit, particulièrement drôle et, s’il avait eu des sueurs froides plus tôt, après avoir enfin trouvé le sommeil, le levé que je lui imposais n’était guère à son goût

.
-"Liona, il est clair que par moment, tu pers le contrôle de ta personne, nulle violence n'est nécessaire, sache que, si je l'avais voulu, tu serais déjà morte..."

Et prétentieux avec ça !


"Me tuer? Oui, bien sur, menaces en l'air!! Pour le moment du moins... Et puis ta question n'en est pas une, si je refusait ma vie s'achevrait une fois de plus, ou alors tu pourrais me garder prisonnière de je ne sais quel culte ou prison magique."

Mon courroux est un courroux aveugle, j’ai de la chance d’avoir survécu à mes sautes d’humeur. Knessir sentait qu’il me pouvait avoir, il m’offrit une chose.

-"Ce que je te propose, c'est d'être comme ma propre fille, je t'aiderais à canaliser cette énergie que tu développes, éveillant ce pouvoir qui t'habites, tu ne le regretteras pas, moi aussi, j'ai un jour connu cette énergie malsaine, je te propose un guide, par le culte de Sythis, je te demande d'y réfléchir, je ne veux pas que tu perde ta liberté, tu y sembles tellement attachée..."

"Tu oses dire que mon caractère est malsain? Va au diable!! Mais avant que je ne décide quoi que ce soit il me faut du temps et des explications.
Qui est Syphis? Que veut-il? Où est-il? Qui est-il par rapport à toi? Si c'est canaliser mon énergie qu'il veut je refuse sur le champs, mais je ne me rendrais pas sans te demander un combat loyal toi, contre moi..."

Je tirais un canif et serrait le poing. Il faut faire face à sa mort pour faire le bon choix. A ma place, je serai morte si je n’avais pas fait ce que je fis là.

-"Très bien, j'accepte le duel" dit-il. "Mais rassure toi, je ne compte pas faire une nouvelle estafilade sur ce joli minois. Notre combat sera loyal, je te montrerais comment on fait pour vaincre un adversaire digne de ce nom."

Son arme était l’épée. Une épée qui faisait presque ma taille ou la sienne. Il la maniait avec aisance. L’air fendu par elle et striée de rayures bleues, comme le ciel d’été jaillissant au milieu d’un orage.

-"Mais avant d'en venir aux mains, je veux répondre à ta question ; Sythis est le dieu des solitaires, des exclus et des ombres, certains le nomme dieu des maléfices, mais il n'en est rien, il est vrai que ses pratiques ne sont pas des plus honnêtes certaines fois, mais son objectif est d'amener une terre d'Iksème pur, en éliminant tous les infidèles. Notre rôle à moi et mes frères et soeurs dont, personnes ne connait le nombre exact tant nous sommes de plus en plus nombreux, est d'annoncer la bonne parole… En nous rendant régulièrement à notre lieu de culte" ; dont il me tendit une carte qui m’en indiquait l’endroit, je reviendrai là-dessus, "nous discutons et donnons des possibilités de changements. Personnellement, je suis l'Oracle de cette Confrérie, la personne chargée de la parole, je parle avec Sythis, il me dit ce que je dois faire et j'exécute, mes frères et soeurs ont tous un rôle important, si tu le désires tu peux devenir ce que j'appelle un Silencieux, nous travaillerons ensemble, toi et moi, comme un père et une fille, ce que je désire être pour toi... »
J’avais senti dans sa chambre, que j’était en terrain ennemi, je suis une bête et en possède l’instinct. On ne m’aurait pas rendu l’âme si je l’avais perdu là en pays lointain, dans la haute Midgard, loin de mes ruelles d’enfances.

"Très bien tue moi et jamais plus tu ne sortiras d'ici, laisse moi en vie et je te jure que je nous fais sortir, mais en contrepartie jure moi de ne pas me tuer une fois que ça sera fait...Ni toi ni personne d'autre."

Il y eut un temps.

"Répond directement, pourrai-je garder mes habitudes si je vous rejoint et que devrais-je faire?"

Le sort que j’avais activé m’épuisait, je tirai Déchireuse, ma plus fidèle amie, mais même elle ne pouvait rien pour moi. Au corps à corps j’étais une furie et j’eus triomphé d’un vieillard s’il n’y avait eu la magie. Pouvais-je rivaliser ? Et si j’en venais à bout, aurais-je la force nécessaire à sortir de cette chambre en annulant mon sort ? Ma mana serait-elle vidée et moi finirai-je là ? Hors du Monde et du temps ?

J’ai perdu ce combat sans combattre.

"Soit j'accepte de faire un tour chez vous. Sauf si vous canalisez mon énergie, et je te prévient je n'suis pas une prêtresse et encore moins une Sainte."

Je dois avouer que « canaliser » était un mot dont le sens m’était étranger, aussi j’en avais peur. J’avais là trouvé un père, c’était une nouvelle vie qui commençait.

-"Bien, je vois que tu es sage, c'est aussi cela qui a attiré mon dieu ou plutôt, notre dieu... Sache qu'à partir de maintenant, je te considère comme ma propre fille, je te chéris en tant qu'enfant de Sythis, tu échapperas à sa purification et j'en suis heureux."

Les déclics se firent, j’avais laissé mon maléfice choir. Nous rangeâmes les armes. Elle n’avait plus lieu d’être. J’apprendrai plus loin que Knessir avait craint l’affrontement autant que moi et que c’était à raison, car dans mes retranchement, la bête blessée en moi possède l’instinct de la survie, celle qui ne doit rien au hasard mais tout au péril. Si combat il y avait eu, j’aurais tué Knessir et Sythis aurait du attendre que naisse un autre Oracle pour se montrer aux peuples.

-"Bien, mais comme tu le sais, tu auras des tâches à remplir. En tant que mon silencieux tu seras chargée de faire ce que je ne sais pas accomplir, travaillant dans l'ombre, montrant ta dévotion à ton dieu, tu devras recruter, éliminer les personnes que Sythis n'aime pas, ceux qui deviennent nos ennemis, il sera également possible que nous venions à travailler dans l'ombre, afin de renverser un régime ou pire."

Knessir fit quelques pas, il avança vers moi, posa avec prudence une main sur l'épaule de sa "fille", d'un geste, il me marqua d'une tâche noire.

-"Ne te tracasse pas, elle apparaîtra pleinement lorsque la douleur disparaîtra ; la tâche montrant la dévotion envers ton dieu, jamais plus elle ne te quittera"

Il disait vrai. Bien après tout cela. Alors que je suis assise ici, à une table, j’ai encore cette marque de feu et de flamme noire qui, dans la lumière jure et dans l’obscurité la plus sombre, même se montre encore plus obscure. Une tache noire, dans les nuits sans lune.

-"A présent je veux que tu saches que tu es avec nous, en tant que membre, tu ne quitteras la Confrérie Noire que les pieds devant en tant que Martyre, ce que je ne souhaite pas au pire de mes ennemis... As-tu bien compris ce que je t'ai dit, c'est plus qu'un accord, c'est un engagement, les membres de la Confrérie sont des frères et soeurs, nous nous chérissons et avons une loyauté indéfectible ?! Mais, ne te tracasse pas, tu conserveras tout ce que tu faisais auparavant, la seule chose qui changera, ce sera ta participation dans la Confrérie et une participation dans le clan."

J’avais jadis fait parti du Clan des Humains, luttant dans l’ombre, mais sans reconnaissance à digne hauteur selon moi. C’est dommageable car les plus grands y furent admit. Mais leurs successeurs s’appelaient Kevin TheRoi, et non plus Sparda. C’étaient toujours de valeureux guerriers, mais ils n’avaient plus l’esprit des grands, hormis quelques-uns, Snaker, Elwyn V, mon époux, Warrior LIII et Aragorn qui restera pour moi l’un des grands, quand ils partait dans la brume, seul à la Grand-Porte de la Cité envahie et à lui seul mettait en échec Goudurix, Tagazok, Chauff, Poppu, Eti dit « 42b », Dagrrim, quand les Centaures possédaient les meilleurs généraux, une puissance de feu et de foudre et que, moi-même femme blonde de peu de choses, j’étais éblouie par la splendeur de leurs bannières, par la vigueur de leur course, car nos meilleurs destriers de bataille n’étaient que des cheveux condamnés au trait face à eux. Le Clan était un mythe, je voulais en être un. Il ne me plaisait pas, je le quittai en même temps que les humains, dans ma jeunesse et au tout début de ma carrière, quand j’étais encore mariée à Broly pour aller voir la Montagne. J’avais hélas une réputation scabreuse et y fut refusée. Je revins aux Hommes, honteuse, une envie d’exotisme m’avait perdue et la Duchesse Hello de Cassani me traita sévèrement en apposant une conduite impeccable à mon retour. C’est là la plus grande honte de ma vie, plus encore que celle d’avoir épousé un rustre en premières noces. On peut faire bien des noces ensuite, mais on ne referme pas les blessures qui sont infligées par soi même ni celles qui vous sont infligées par les personnes que vous respectez le plus. Hello Cassani me donna l’envie de faire de la magie, elle fit de moi un mage, je lui doit le fait d’être rester en Midgard, en plus, ainsi que celui d’avoir une femme se hisser au plus haut rang. Nous vivons dans des mondes parfois peu justes, mais la valeur des uns efface la fourberie.

Ce n’était donc pas là une nouveauté pour moi, j’avais combattu déjà dans les ombres du pouvoir pour un groupuscule. Mais là c’était différent, je savais qu’il me faudrait aller loin, trahir peut-être ceux qui m’avaient permis d’arriver à ce point, mais en cet instant peu importait, il est des choses contre lesquelles on ne peut rien. Rien, cependant ne m’avait préparé à commettre avec trois comparses le crime qui allait marquer l’histoire de la terre d’Iksème et que l’on conterait sans doute à jamais dans les chaumières, l’hiver au soir, quand le bois est rentré, qu’il souffle dans les arbres nus, que les lumières sur les pas des portes éloignent le béonide rôdeur, ou peut-être pas. Peut-être que Sythis n’avait été qu’une utopie et que c’en était fini, peut-être que même ceux qui était là avait oubliés. Ces parchemins grattés maintes fois sous lesquelles courait ma plume n’avaient aucun intérêt, sûrement. Mais encore une fois, on ne peut rien contre la mélancolie et spleen. Telle est la vie des Hommes ; de l’envie, toujours de l’envie.

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MessagePosté le: 01 Juin 5:43    Sujet du message: Répondre en citant

II. Sythis. II Complots dans les entrailles d’Iksème.

Je précise que quelques jours se sont écoulés entre la rédaction de ceci et celle du précédent chapitre. Cette information n’a d’intérêt que parce que je ne vais pas continuer de manière tout à fait linéaire.

Afin de m’imprégner de l’ambiance du lieu où nous nous rendîmes aussitôt mon père adoptif et moi-même, j’ai de nouveau effectué le voyage vers ce lieu-relique de notre terre. Mon père avait fait là le meilleur choix pour que l’on s’y groupe. J’en suis revenue hier et cet endroit me fait toujours autant d’effet. Je n’en puis raconter toute l’histoire, mais je m’efforcerais de narrer les événements que j’y vécu au plus près de ce qu’ils furent et, puisque je le puis faire, je raconterai aussi comment nous nous organisâmes pour dominer un temps la guerre, depuis ce triste petit lieu impersonnel et difficile d’accès, réputé imprenable lorsque, des siècles avant nous, les démons en avaient fait un poste de garde, bien avant l’arrivée des Béonides dans les Montagnes et la sortie des Centaures de leurs Forêts pour des raisons obscures qui n’appartiennent qu’aux grands sages.

Pandora et Midgard sont deux cités fondamentalement différentes. La lumière du jour n’éclaire jamais totalement la cité de Dormengasth, les Humains y dépérissent lorsqu’ils y sont cantonnés de la même façon que les Démons supportent mal de siéger en Midgard. Cela bien que les deux races aient toujours prit un malin plaisir à demeurer en lieu et place de leurs ennemis mortels. Midgard a sa façon de cacher des secrets, elle n’est pas moins en déficit de souterrains obscurs, anciens lieux de vie des nos ancêtres lorsqu’ils se livraient déjà des batailles acharnées sous le soleil et la sueur, vis-à-vis de sa jumelle. C’était donc en Pandora que se réunissait la Confrérie Noire. Oh, non, nous n’entrions pas par les Portes, nous étions issus de différentes races et moi-même j’eus été mal reçue en temps d’occupation adverse. Une source tarie, un vieux puit, une porte délabrée donnant sur un souterrain étaient nos moyens d’accession à ce mal au cœur du mal. Nous étions de terribles insectes dans le corps d’un chien qui aurait très bien pu ne pas se relever de notre infiltration. Un vieux tunnel de guerre où gisaient encore des poussières de soldats arrachés à leurs foyers par quelque Comte, afin de venir mourir au loin, dans les entrailles de la maison du mal, fut le sésame qui me permit de m’aller présenter au reste de la Confrérie, j’y reviendrai.

La Confrérie vivait dans un monde à part qui débutait donc dans une ancienne base démone, sous la forteresse de Dormengasth. Ce lieu était le cœur de l’organisation, le repaire de nos chefs. Mais plus loin, sous et sur le sol, sur des lieues nous contrôlions bien des territoires, depuis les premiers plateaux au nord jusqu’aux fleuves de l’est qui vont se suicider à la mer. C’était un territoire en constante évolution, il nous fut repris à la disparition de monde père lorsque la Confrérie éclata et que notre « pays » fut privé de son siège par la vaillance des légions humaines, la prolifération des loups, les procès, l’emprisonnement de nombre d’entre nous. Bref, ce siège était notre âme et lorsque nous le perdîmes, c’est fut fini de nous. Telles étaient nos vies, nous avions la tête coupée et nos membres s’agitaient sans but. Notre repaire, enfin celui de nos cinq chefs dont quatre étaient mineurs par rapport à mon père c’était la terrasse sur laquelle nous fustigions le monde des infidèles. Repaire que je vais dès maintenant décrire.

L’accès que j’ai choisi pour y retourner est situé au creux d’une combe dans une vieille vallée à quelques heures de marche de Pandora. Cet accès n’a, à ma connaissance, pour ainsi dire jamais été utilisé que par moi, et il y a de fortes chances pour que je ne me trompe pas car il est impossible d’accès à quiconque est d’envergure trop large. Ni les Démons à cause de leurs ailes, ni les Béonides plus massifs que les Humains, ni les Centaures trop peu souples ne peuvent s’y risquer. Il faut de plus être particulièrement athlétique et souple, j’aurais bien du mal à voir le vieux Knessir se mouvoir en un pareil endroit. De même, les porteurs d’armes volumineuses où les lourdaux sur leurs destriers ne peuvent point y passer. Peut-être que Pam Malibu l’a emprunté car elle seule correspond au physique dont il faut disposer pour y passer. C’était une ouverture dans la roche à l’époque et je ne fus pas surprise d’avoir perdu mes repaires. Les loups ne s’aventuraient pas là autrefois, à cause de nos présences qu’ils devaient ressentir, je présume. Et puis, lorsque nous sommes partis, ils ont repris possession de ce coin de nature, semi boisé, aéré mais escarpé de manière terrible sur les flancs du ravin. J’avais perdu de mon adresse et de mon habitude : plusieurs fois je risquai de me rompre cou et vertèbres dans une mortelle chute mais une sorte de chance mêlée d’adresse instinctive me permit de me maintenir sur la bande de terre. Les loups craignent le feu, je dus les effrayer pour avoir la paix, en faire roussir quelques-uns mais je pris garde à n’en tuer aucun car Gaïa, la mère de la terre, cible ses meutes, groupées en hordes déchaînées sur ceux qui portent la main sur sa création. Je ne voulais pas être chassée, c’était moi qui chassais. Je chassais mon souvenir.

Arrivée dans le creux de ma combe, je dus me faufiler entre les loups qui semblaient avoir totalement oublier ce que les Etres peuvent leur infliger et qui toléraient ma présence sans même montrer les crocs. Les louveteaux, souvent teigneux ne bronchaient pas. Retrouver la fissure dans la roche me prit un certain temps. Quand ce fut fait, je ne regrettai pas d’avoir emporté mes armes et ma magie car la mousse, les mauvaises herbes et toutes les détresses jardinières du Cosmos s’étaient acharnées à refermer la plaie dans le rocher. Lorsque, enfin, je pus disparaître dans ce conduit artificiel réaménagé à grandes flammes, il faisait nuit et cela faisait longtemps que j’avais laissé Midgard derrière moi. La poussière et les nuées d’araignées qui régnaient en maîtresses rendaient ma progression calamiteuse. J’étais couverte de la soie des tarentules et elles s’amusaient à me courir sur les épaules, entrant presque en ma cuirasse et elles insistèrent tant et si bien qu’il serait incorrect d’explorer plus en avant ce désagrément de mon retour à la Confrérie.

J’avançais à tâtons dans l’obscurité la plus complète, sans que me vue ne me soit d’aucune utilité, pendant mille ans sans doute et si je n’ai pas fait demi tour ce n’est que parce que je ne sus plus très vite d’où je venais. Il ne me resta plus qu’à ramper dans les dédales creusés par et pour des insectes, ma crinière blonde n’y était aucunement à sa place. Une Dame de Midgard eut été fort incommodée de se voir telle que j’étais, couverte d'ordures. Mais, caressant la roche pour tenter d’en mémoriser l’aspect et donc l’endroit où je me trouvai, espérant éveiller un souvenir, je me rendis compte que cette roche n’était pas de la roche. C’était mou. Infiniment plus mou dès lors que l’on cassait la pellicule de fange (ou de merde) qui la recouvrait. Ma curiosité l’emporta sur mon dégoût même si je fis plusieurs haut-le-cœur quand j’eus le courage de faire apparaître l’ombre d’une lueur au bout de mon index gauche. Par « ombre d’une lueur » j’entends que pour beaucoup d’yeux, il n’y avait pas assez de lumière pour distinguer le début de quoi que ce soit, pas même un contour, mais les miens eurent tôt fait de découvrir un spectacle macabre. Les araignées, de taille gigantesque pour leur espèce étaient, je ne sais pourquoi, sans doute à cause de l’espace réduit, condamnées à mourir là. Elle ne pouvaient sortir et mourraient là. L’horreur c’était que leurs cadavres s’étaient mêlées en une boule hideuse plus haute que deux béonides énormes et massifs à leurs excréments, à de la glaise et à toutes sortes immondices. Je compris alors pourquoi j’avais si peu d’espace. Les parois avaient rétréci depuis mon dernier passage, longtemps auparavant, parce que toutes ces…choses s’y étaient accolées.

La « lumière » me permit aussi de me rendre compte d’une chose qui allait me tirer d’affaire. Derrière cette « chose » de forme plus ou moins ronde, plus haute que moi, il y avait un trou dans un mur et ce trou rejoignait, je le savais, après un court dénivelé aisé à descendre mais vain à remonter, une galerie dont l’entrée était bouchée et qui menait tout droit sous Pandora à l’ancien repaire de mon père. J’eus volontiers tracé ma route par Déchireuse dans cet amoncellement qui me rendait nauséeuse, mais je ne pouvais pas la tirer du fourreau, couchée comme j’étais. Ce fut donc l’épée que m’avait offert Deimos, mon vieil ami forgeron disparu par amour pour Faye, sa femme, qui me permit de passer au travers. C’était néanmoins moins mou que je ne l’avais espéré de prime abord. Il me fallut trimer longtemps et je ne m’en sorti que davantage sale et crasseuse. Ma seconde épée fut à aiguiser de nouveau et ce travail, assise sur une roche dans la galerie plus large et creusée pour des créatures sur deux pattes, m’aida à reprendre ma calme. Je fis un brin de toilette sans rien de coquet mais qui me libera des toiles et cadavres d’araignées. Puis, fumant à nouveau, je m’élançai dans la galerie. Sythis avait pris la poussière.

Sythis avait pris la poussière. Pour preuve, cet extrait d’un document de la main de mon père que je retrouvai presque intact dans un coffre qui avait du être riche. Avant les pillards.

« Les prem[ier]s membres de la Main (le mot est illisible, il ressemble à « tchat » mais je pense que c’est « noire ») sont apparus il y a des temps immémoriaux, à l'heure […] ...deptes ( le mot complet doit être « adeptes ») de Diablo, déçus par lui, se tournèrent vers un dieu plus réaliste, plus puissant, plus cruel, bref, plus démoniaque.

Ils étaient au nombre de cinq, comme les doigts [illisible], le majeur représentait celui qui entendait la bonne parole du dieu, c'était celui que l'on nommait : " l'écoutant " les quatre autres doigts étaient mis autour de lui, comme une sorte de protection oui, mais aussi comme aidant.

Ainsi nous avions quatre doigts dont :

Un Juge : Il décidait des nouveaux (je crois que je peux dire que c’est « membres » qui était écrit là, je ne m’avance pas trop ) à venir dans le clan

Un guerrier : Il était le plus puissant des cinq et sa puissance au combat était réputée

Un Juste : Il était celui qui prévoyait et planifiait les attaques

Un prophète : Sa voix portant et tentant de récupérer des adeptes, il était celui qui était le plus exposé au danger, car [le reste est en lambeaux] »

Les Cinq doigts de la Main Noire formaient la hiérarchie principale de l’organisation. Plus loin, j’ai trouvé ce qui me parait être la suite, car l’encre est semblable et ne ressemble pas à celle des autres documents. Il semblait s’être écoulés des siècles depuis ces évènements et pourtant ce n’était même pas le cas.

« Par la suite, ils montèrent différentes expéditions, en vue d'assassiner différents princes et guerriers, au fur et à mesure la main noire gagna plus d'adeptes, au point de devenir un ordre mondial...

Toutes les nuits des (furies ?) faisaient des sacrifices au (dieu ?) de La Main Noire ; dans un rituel frénétique et enivrant, elle sacrifiait, dansant langoureusement sur des airs psychédéliques, tous prisonniers et membres non repris par la Confrérie.

Malheureusement, il arriva un jour ou la concurrence de poste devint trop grandes, des factions se créèrent dans la main noire, ce fut le… [ la suite n’est pas lisible]

Les différents leaders s'entretuèrent lors d'un "défi du sang", le but étant de se trancher les poignets et de laisser couler son propre sang sur l'autel de [« Sythis », ce n’est pas lisible mais ça ne fait aucun doute »], prouvant son indéfectible loyauté, le dernier restant serait celui à avoir le droit de représenter dignement le seigneur Sythis... mais pour les 4 doigts uniquement, l'écoutant restant discret sur le problème.

Il n'y eu aucun survivant, ils se sacrifièrent tout les quatre. Les différents membres se séparèrent, certains abandonnant la Confrérie pour retourner chez les humains, retourner dans une vie paisible, d'autres ne quittèrent pas totalement le fondement démoniaque de la Main Noire et beaucoup partirent vivre dans une grande Montagne, on les appelles communément Béonides, il parait que certains adeptes vivraient dans une forêt et qu'ils se seraient accouplé avec des chevaux, ils porteraient le nom de centaures. [ Ce passage entier est l’explication sythissienne à nos races, je demeure sceptique sur ce point].

Le dernier doigt, l'écoutant, qui [illisible], commença doucement à ne plus entendre la xooit, (C’est apocryphe, pour moi, la page a été abîmée et je pense que le mot « voix » n’est plus tout à fait lisible) de Sythis... Il avait montré sa lâcheté, il n'avait pas osé participer au duel... il continua à dire ce [quelques mots ont dépéris], les forçant à faire ce que lui voulait et non notre bien aimé dieu...

Il est finalement devenu une divinité pour certains démons, stupides assez pour croire à ses interprétations plus que légères...

Le nom de cet infidèle : Diablo...

Extrait du livre "les légendes de Sythis" »

Ces documents sont les plus marquants que j’ai trouvé, ils illustrent parfaitement ce sur quoi est fondé notre culte. J’ai suivi ce culte non pas par foi aveugle, mais surtout parce qu’une puissance était évidemment dissimulée derrière cette divinité réelle ou non. Car, quoi qu’on en pense, la paix de Sythis, ne fut pas un événement que nous parvîmes à accomplir en empoisonnant les peuples. Non, Béonides ! Votre nourriture ne fut point empoisonnée.

Je continuai, toujours éclairée par ma faible lueur sous la voûte très haute. Et je me souvenais. Parfois, lorsque la guerre était portée au-dessus de nos têtes, nous entendions nos frères d’armes mourir pour ce petit bout de caillou, en sécurité dans notre obscurité. Les catapultes, tout juste découverte par le sage de Xo ; Xaero, montraient toute leur utilité. Elles tonnaient et nous ressentions, dans les veines de la terre, le fracas lourd des projectiles. J’étais sereine en un lieu qui était ma maison.

J’arrivais enfin au cœur de la structure dont je détaillerai la forme entière plus loin. C’était une pièce ronde à laquelle on accédait par le corridor que je venais d’emprunter qui offrait cinq portes à la base mais il n’en restait que quatre à cause d’un effondrement mais je me reconnaissais parfaitement. Sur les murs des inscriptions familières qui avaient mieux survécu que le parchemin :

« La salle de Jugement
Ici, le Juge décide de qui doit ou non nous rejoindre.

La vision du Juste
Il est inutile d'essayer d'apprendre quelque chose au Juste, il sait tout.

Temple de Rhalph
Ici, Rhalph vous enseigne la volonté de Sythis

La prophétie Ultime
C'est ici que l'on aide les plus sages à faire réaliser la prophétie

L’écoutant
Dans une salle sombre, l'écoutant communique avec notre sauveur »

Ceux qui connaissent notre monde, connaissent forcement Rhalph, le béonide était un haut membre de notre clergé. Je l’ai peu approché, je ne sais jusqu’à quel point il alla avec nous pour dominer par une paix universelle. Continuons à redécouvrir ce que l’on sait déjà, comme il est excitant de plonger dans les viscères du monde pour en découvrir les secrets. A l’entrée, comblée par un éboulement de la salle du Jugement est révélé le nom du Juge par l’écriture même de celui-ci que je reconnais car j’eus davantage l’occasion de le rencontrer et de m’en approcher.

« Un corps sculptural recouvert par une toge noire comme la nuit s'apprête à débattre de l'un des cas qui lui est confié. Ses longs cheveux pendant dans son cou, Faye vous attends... »

« Penché sur une boule de cristal ou observant le ciel, le Juste vous dira clairement ce qu'il veut que vous sachiez... »

Un vieil homme-corbeau est dessiné sur une stèle portant cette inscription. Je ne connu jamais qu’un homme-corbeau et c’était le vieux Nathair qui rodait la nuit dans les ombres.

Le prophète avait gravé en lettres gothiques sur le mur du fond de sa salle :

« Meconnu, le vampire gourmet de la Confrérie, grand adepte de sang de moines des autres dieux se prépare à dicter l'une des prophéties de Sythis et à prêcher la bonne parole. »

« C'est ici que, les yeux bandés, Sythis parle à l'écoutant, lui donnant ses missions, ses objectifs et bien entendu, ses attentes. »

Mon père avait, lui, écrivit ces mots sur sa porte et, plus que tout, ils témoignaient de son importance dans le culte. Je quittai le siège de la Main Noire par où j’étais venu. Je tuais m’en allant une chauve-souris dont je fus forcée de me nourrir. Ce n’était pas fameux, mais j’avais faim et il fallait que je reprenne des forces avant de continuer mon exploration. Telles sont nos existences : quérir des forces pour aller au bout.

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MessagePosté le: 07 Juin 20:05    Sujet du message: Répondre en citant

II. Sythis III. Silencieux de mon père, ombre parmi les ombres.


Knessir était quelqu’un d’occupé, très occupé. Au vent des quatre points cardinaux, il marchait de son pas décidé, moi dans son tracé. Très vite, j’étais devenu son ombre la plus avisée : ce genre de profession du silence et de l’assassinat est ma spécialité. N’avais-je pas grandis ainsi, silhouette silencieuse dans les ténèbres ? J’admirai et admire encore cet homme. A toute heure, infatigable et pourtant toujours miteux, il haranguait sa Confrérie à l’influence naissante, il partait sur de longs discours orgueilleux à la gloire de Sythis comme sur les longues routes sur lesquels il allait à toute heure. Ça et là, il travaillait, écrivait sans cesse – c’est peut-être là son trait le plus marquant-, lisait et toujours il se tournait vers moi le soir, me souriait et me parlait de sa joie que j’ai accepté d’être sa fille Il avait un amour sincère pour moi. Moi qui, comme tant d’autre sous nos cieux, n’ai pas connu mon père biologique, cela me désarçonnait. C’était un tout autre homme quand nous repartions après ces pauses rares et souvent courtes, il devenait Knessir, le Knessir, les Knessir. Conteur, forgeron, Grand Prêtre, Ecoutant. Il faisait venger l’affront par l’affront, récompensait l’honneur avant toute chose et avait l’oeil, l’instinct pour dénicher ceux qui le suivraient. Il se trompa parfois, peu, mais fit souvent redouter à ceux qui refusaient de l’accompagner le choix qu’ils faisaient. Je n’ai jamais autant tué et encore moins avec autant de sang froid. Je tuais, marquais du signe de la Confrérie, repartais. En fait, ce n’est pas moi qui tuais mais bel et bien la Main Noire. Nous nous réunissions dans les salles obscures que nous affectionnions, ou bien en physionomies mouvantes et floues dans le cœur de ruines, en coups de vents balayais les villages déserts et mis à feu et à sang.

Je suivis mon père la première fois que j’entrais dans la Confrérie. Mon intronisation allait commencer. Nous passâmes par son chemin à lui. Il était assez simple d’accès et très emprunté pour cette raison. Il existe de nombreux vestiges de villages, camps, bâtisses aux environs de Pandora. L’une d’elle, un Temple des temps anciens selon les dires de mon père quoi que je ne puisse pas l’affirmer en connaissance de cause et certitude. Peu importe, je sais qu’une galerie, aujourd’hui effondrée, courait sous lui jusqu’au repaire. Cette galerie était la jumelle de celle que je prendrai plus tard l’habitude de remonter. Elle étaient de tailles égales, mais celle-ci, montrée par mon père à tous les entrants dignes de confiance ou pas était la plus empruntée et représentait la véritable entrée du lieu saint. Bien qu’assez large pour quatre charrettes de front, elle offrait une certaine sécurité. La magie de Sythis et celle de mon père la protégeaient, on n’y pouvait entrer sans alerter aussitôt les guetteurs de pierre. J’ai décrit plus haut le siège de la Main Noire, le centre souterrain de l’organisation, je vais maintenant m’atteler à la description du repaire bien que mon père y ait excellé. Le « pays » qui fut le notre sera décrit plus tard.

Le lieu de réunion de tous les fidèles était situé dans une grotte étendue, hors de Pandora et était relié, par les artères souterraines à son cœur, la Main. Tout cela allait sur et sous terre sur plusieurs lieux, infestés de nos membres. Les villages alentours furent vite convertis, la Confrérie y faisait régner la terreur et profitait du chaos habituel de la guerre pour grandir à l’ombre des races. Mon père et moi venions à cheval sur un pur-sang des écuries de Midgard que le propriétaire nous avait gracieusement cédé en échange d’une de mes lames derrière le gosier. Durant le voyage que nous effectuâmes ensemble nous apprîmes à nous connaître. Il se rendit compte pendant ces quelques jours, et moi de même que notre désormais parenté était œuvre extraordinaire. C’est là qu’il devint mon père autant dans mon cœur. Il me parla de Poug qu’il avait tant aimé naguère et de ses voyages. Je lui racontais ma vie et de nos vies de misère, de labeur parfois mais aussi de voyages au travers du monde nous échangeâmes les expériences, riant sans tabous. Dès cette heure il fut l’être, avec mon époux, auquel je tins le plus sur cette terre. Je crois, sans m’avancer qu’il en est de même pour lui. Ses récits autour du Livre Saint de Sythis d’ailleurs, alors que je les ai sous les yeux confirment mon propos. Père, je me permet de te citer ici en espérant que ta mémoire perdure « Voyant ainsi sa fille, Knessir se sentit comme submergé de fierté, quelle honneur pour lui d'avoir une telle fille, si racée et pourtant si différente que toutes ces mégères foulant le monde d'Iksème. ». Il est le seul homme à m’avoir jamais regardé dans les yeux en me tenant par les épaules et à avoir posé un baiser sur mon front pour me bénir.

C’était un soir, peu avant la réunion ordonnée pour me présenter et notre arrivée au repaire vers la fin de notre voyage, à l’heure où la nuit sournoise cache ses brillantes étoiles et se déguise en crépuscule écarlate pour séduire le jour et l’obliger à s’aller coucher. Nous ne connaissions réellement que depuis deux jours et trois nuits : lorsque j’étais venu le déranger dans son sommeil agité. C’est là que j’appris de sa bouche les événements qui sont relatés dans l’histoire du Livre Saint de Sythis ; c’était un conteur né. Seul, à ma connaissance, Elrond le Béonide, eu jamais don plus fort pour relater des événements. Ce soir là, près du lac Tyarn, au Nord de Dormengasth, nous mangions un repas frugal, assis sur la berge, bavardant et apercevant au loin Pandora, en proie à une bataille sanglante. La charge des Centaure est implacable et c’était l’heure de leur puissance mais les Démons sont peut-être les plus adroits combattants qui existent : leur corps est façonné pour la bataille. S’ils n’ont ni l’armure des Humains, la force des Béonides ou la puissante charge des Centaures, ils savent tout manier et une bataille contre eux se termine toujours dans le sang versé avec rage. Même dans les moments les plus délicats de leur histoire, il ne faut pas les sous-estimer. La forteresse était contrôlée par les quadrupèdes depuis quelques temps et cette bataille n’était que feu et foudre et nuages, un spectacle d’explosions épatant.

Des traînées de poussière de mort et de foudre s’élevaient dans les cieux, crevaient la voûte céleste et retombaient en cendres et en incendie sur la forteresse. Déviées, elles s’envolaient au firmament et éclataient en un cercle de couleurs chatoyantes, miroitantes, reluisantes. Dans la lumière, près de l’horreur de la guerre située dans la pénombre, c’était le tout, c’était un don et une folie, c’était splendide. Au second abord, j’aperçus, volant dans les airs, bien au-dessus du fort, les généraux démons qui faisait s’abattre une grêle de maléfices et de maux sur les têtes portées par quatre membres. La bataille n’aurait pas duré si les Centaures n’étaient les meilleurs archers qui soient. Ils leur percèrent les ailes, tinrent longtemps les remparts et les frontons, protégeant par la même leurs murs de la destruction et même lorsque cela ne fut plus possible et qu’ils durent reculer, leurs archers touchaient encore au but comme par une chance insolente. Mais ce n’était que talent. Ils poussèrent un grand cri lorsque la charge démone fut avortée par un de leurs généraux, Dagrrim le Nain qui maniait ses haches avec fermeté, entouré d’une horde de loups hauts comme des ours à quatre pattes. Cela, je ne le voyais que peu, j’entendais surtout des cris. Fumant, je discutai avec mon père de cette bataille. Elle n’avait guère d’importance à ses yeux.

_Père, que penses-tu de ce qui est en train de se dérouler ? Cela, penses-tu porte-t-il un quelconque préjudice à notre entreprise ?

_Non.

_Pas le moindre ?

Il fit « oui » de la tête en clignant des yeux, éblouie par la cité en feu d’où s’échappait une épaisse fumée noire. Le vent la poussait vers nous, elle et des débris de combattants, des cendres, des bouts de capes, des bouts de chimères.

_Alors on ne fait rien ? Les membres de la Confrérie ont une race. Si tu me permets…

_Permet-toi, ma fille.

_Comment se fait-il que les intérêts du Dieu des dieux n’interfèrent jamais avec ceux de la race. Chacun des membres est-il digne d’une confiance aveugle ?

_Cela arrive qu’il ne le soit pas. C’est là que tu entres en jeu, Liona.

Il se tourna vers moi. Sa balafre en travers de l’œil gauche, paraissait le reflet de la mienne. Celle que m’avait infligé, lors de ma première bataille, un Béonide farouche qui m’avait donné bien du fil à retordre. Aujourd’hui, je me rends compte qu’il devait être aussi novice que moi à l’époque en matière de bataille rangée car, quoiqu’imposant il ne m’avait pas été impossible de lui enfoncer une lame dans la gorge au travers de la trachée. Avec un sourire large, il me dit :

_Moi dans l’ombre, toi dans la mienne. Une ombre parmi les ombres, c’est ce que tu es. Silencieuse, un souffle glacé et la punissions de Sythis, le Dieu des dieux pour les infidèles.

Je ne répondis pas. Ou plutôt je n’en eus pas le temps. Un tonnerre retentit sur la terre. Le sol paraissait trembler sous nos pas. Mais j’étais déjà une combattante suffisamment expérimentée pour reconnaître le bruit. Knessir avait combattu dans ces rangs, il connaissait mieux que moi le tambour symptomatique de la charge béonide, celui qui fait trembler le sol en même temps que la course folle de ces monstres de guerre, il avait sans doute frappé dessus. Il n’y avait qu’une seule chose à faire ; se maintenir au sol et admirer. Mon père jura qu’il ne voyait rien, je voyais bien mieux que lui, même la poussière soulevée par les béonides ne m’empêchait pas de voir ce qui se passait. Ils avaient du se regrouper en un lieu et attendre pour déclencher leur charge autrement je les aurais entendu avant.

Sur la forteresse, la lutte cessa brusquement, mille paires d’yeux fixés sur la forteresse de poussière qui collait au sol : c’était autant de paires de jambes en mouvement, un mouvement d’une force incroyable. Il y eut un grand remue-ménage. Centaures et Démons avaient oubliés leur querelle. Très vite, l’arrêt des tirs des archers permit aux Démons stationnés sous ce qui restait de murailles de passer par-dessus et se regrouper avec les Centaures, pour défendre le morceau de pierre noire qu’ils se disputaient la minute d’avant. En temps normal, les deux races eurent pu continuer seules le combat mais nulle ne peut résister à la charge de Béonides lancés en plein élan après dix heures de bataille. Chaque fois que la question est posée, je me demande qui des Béonides ou des Centaures est plus implacable dans cet exercice.

Il y eut une sortie de quelques fous. Ils furent, pis que piétinés, broyés au sens propre. Il n’y eut même pas de ralentissement des béonides. Ils se jetèrent contre les murs, cognant de leur crâne contre elles, les écroulant, mugissant, riant, criant, et ils effrayait jusqu’aux vautours qui s’en furent au loin, très loin. Les cadavres de toutes sortes étaient dévorés hormis ceux de leur race. Ce fut une boucherie, un carnage sans nom, le début d’une domination béonide sur le monde, Pandora tombait à leurs mains sans qu’ils n’aient eu à combattre. Leur charge avait suffit, elle avait blessé les Généraux Démons, les Centaures, statiques ne pouvaient plus grand-chose. Mon père admira avec un certain agacement étant donné qu’il ne pouvait suivre que les grandes lignes. Il finit par se lever, s’en alla et m’appela à lui emboîter le pas.

_Oui.

_Lave toi et passe ceci sur ta Marque.

Il me tendit une fiole fissurée mais d’où rien de la substance qu’il contenait – une décoction à l’odeur douce mais à l’aspect sombre et étrange. Lorsqu’une raie de lumière la traversait, elle prenait les couleurs de l’arc-en-ciel. Je pris la fiole.

_Fais-moi confiance. Tu trouveras des vêtements de cérémonie sur la berge dans le sac et un peu d’or. Je dois maintenant te laisser. Il me faut prendre les devants. Retrouve moi ce soir à l’auberge des Hiboux du Nord. Elle est située dans un village plus bas dans les plaines, Yarnoth.

_Dans la direction de l’ancien Monolithe ?

_Ouais Mais bien avant. C’est encore en Dormengasth.

_Je la connais de vue. Je viendrai habillée comme tu l’as souhaité pour un peu que ça ne soit pas odieux.

_Ma fille…

Il sourit et s’en alla. Alors qu’un grand feu était allumé à Pandora pour les réjouissances que les Béonides appellent, je crois, un Bàrbêük dans leur étrange mais belle langue ou quelque semblable mot. Nous disons festin, banquet quand ils disent Bàrbêük. Bàrbêük. N’est-ce pas un formidable mot ?

Le baume me fit frissonner. Lorsque j’eus frictionné ma Marque, elle apparut enfin dans toute sa splendeur. C’était et c’est encore un drôle de cercle, sur un triangle dont ne dépassent que les bords, marqué d’une arme au centre de laquelle partent trois lames ou un signe étrange avec ces trois traces arrondies. Il avait la même sur la main. Elle était révélée entièrement et la douleur légère que j’y sentais avait disparu comme il me l’avait dit en me marquant.

La tenue qu’il m’avait fourni n’était ni pratique, ni odieuse. Je suis une fille de la guerre, comment allai-je porter la robe traditionnelle de cérémonie ? J’estimai et suis encore persuadé que l’échancrure qui y était infligé était particulièrement contraignante pour la bataille, comme pour les mouvements, qu’elle était bien trop légère comparé à mon armure ou aux habits de cuir qui la recouvrent, je n’avais que faire de ses manches larges et le fait qu’elle n’ait pas deux jambes afin d’être bien aise pour sauter et combattre dépasse mon entendement. J’ai une connaissance bien rudimentaire de la robe et de l’habit me dit-on souvent. Cela dit, cet accoutrement de Dame de Haute société ne me plut que dès lors qu’il me permit de dissimuler mon armure sous lui très simplement, lorsqu’un jour lassée du regard de Phoebus fasciné par le décolleté comme par un art, je décidai d’en clore en partie l’ouverture sur la gorge au moyen de magie. Je n’entend point grand-chose là dedans mais ma chance est que la magie y entend mieux que moi. On me la déclara souvent superbe. Celle que me donna mon père était rouge sombre et c’était elle que Phoebus invoquerai pour ma défense lors du tribunal, le TGI, qui nous jugerait plus tard. Je la porte encore parfois, arpentant les plaines d’Iksème. Mais j’avance plus vite que le récit et ce n’est pas de cela qu’il me faut à présent parler.

La soirée n’était pas encore là lorsque j’arrivais à l’auberge. Il était cependant déjà là. Lorsque je parus ainsi devant mon paternel, il me félicita les bras grand ouverts.

_Ma fille ! Tu es enchanteresse en cette tenue ! Tu ne m’as assurément pas menti, il n’y a pas que le sang des Centaures qui coule en tes veines. Assurément les êtres de la forêt, les autres, les vrais !! Ceux qui ont des oreilles pointues et semblent marcher sur la pointe des pieds quand bien même il foulent durement le sol, oui ceux qui ont les mêmes yeux bleus que toi et les mêmes cascades d’or sur les épaules. Les elfes oui, sans aucun doute.

Il me tint des discours semblables encore longtemps et je ne lui répondais que laconiquement. Je ne le lui dis pas, mais il me faisait plaisir à parler ainsi. D’autant plus que je semblais faire grand effet. Seule « Déchireuse », ma fidèle compagne et amie à mon coté, par son aspect, m’évitait d’avoir à châtier des Dom Juan de peu de choses. Ou alors était-ce l’aura de mon père, finis-je par penser. Il restait assis en face de moi, devant la mousse qu’il avait commandé et ne buvait pas, les yeux fixés sur la porte. Nous attendions quelqu’un. Je le savais. C’était sur. Les personnes se conduisaient avec déférence devant nous. Il n’y avait au départ que quelques hommes villageois. Mais lorsqu’un Béonide entra, s’inclina bas devant mon père et alla dans un autre coin de l’auberge, je compris que nous étions en terrain conquis. C’était donc cela la repaire de la Confrérie. Toute une partie de Dormengasth, celle où vivaient des villageois. Ils avaient une peur atavique du monstre, mais savaient qu’ils n’avaient pas à le craindre. Lorsqu’il me vit il me regarda tout d’abord intrigué puis me reconnu. Pour ma part, j’avais depuis longtemps reconnu un vieil ennemi de guerre. Il était le Vampire gourmet, celui qui se faisait appeler, j’ignore s’il s’agissait de son véritable nom ou si c’était sa fantaisie, Meconnu.

_Enchanté.

Il parlait d’une voix voilée, sussurant au lieu de parler avec un léger accent. Mais il ne me fut pas antipathique. Je lui adressais un regard simple, mais déterminé. Il comprit que je n’avais pas l’intention de me laisser taquiner.

_Ma fille, dit mon père, Voici Meconnu, le vampire et Prophète de la Confrérie. Meconnu, voici Liona, ma fille et mon nouveau 1er Silencieux. Nous avions discuté de sa possible venue parmi nous lors de la dernière séance. J’ai pris contact avec elle, la voici conformément à la volonté du Dieu des dieux. Si je t’ai fait venir, c’est pour que tu la rencontres avant les autres puisque c’est toi le Prophète et que tu étais l’un des rares à croire qu’elle accepterait.

_Sois la bienvenue ici. Dit-il mais cette fois il n’y avait plus de jeu dans ses paroles, il me scrutait.

_C’est un honneur pour moi, Prophète.

Nous partîmes après quelques présentations plus amples. Meconnu prêchait, il rapportait les prophéties de Sythis et haranguait les fidèles. C’était quelqu’un de très intelligent et de compagnie très agréable. J’en aurais fait volontiers l’un de mes amants, hélas nous n’en eûmes pas le temps. Finalement, c’est peut-être mieux ainsi, des relations strictement professionnelles. D’ailleurs, Phoebus su son rôle chaque fois que je lui demandais de le faire, il suffisait. Et puis, à l’époque, Elwyn n’avait pas encore disparu.

La grotte était de plafond si haut qu’il se perdait dans l’obscurité, obscurité qui n’était guère combattue que par les flambeaux portés au-dessus de leurs têtes par une poignée de membres quelques flammèches anodines, des lambeaux de flammes perdues dans la nuit, cherchant une échappatoire hypothétique. Non qu’il n’y eu rien au dessus de nos têtes. Rien qu’on pu voir, seulement. La rumeur confuse était faite de cris, de roulements de pierres et de murmures de fantômes. Retombaient alors sur nous araignées, ossements, poussières, pour un peu que les vociférations de notre rassemblement occulte provoquassent de légers affaissements. Avec une telle envergure l'incertain pinacle ne faisait que résonner et l’on ne savait pas au juste qui exactement, depuis les cimes, hurlait à la mort, braillait à en vider totalement ses poumons, à faire éclater tout son pauvre corps : de l’échine raide aux pieds douloureux meurtris par le savoureux mélange de gravillon, de sable et de verre en bris qui recouvrait le sol des cellules sans oublier la lanière. Sans doute que les chambres de torture communiquaient avec cette ouverture comme une gueule béante et odorante sur la géhenne.

Le vacarme ne cessa pas dans ces altitudes quand parut mon père, en habits de grand ecclésiastique. Il entra par une petite porte, presque dérobée à la vue. Quand je dis qu’il entra c’est seulement qu’il fit dix pas avant que les autres doigts : Meconnu le Prophète, Ralph le Guerrier, Nathair le Juste et bien sur Faye, Mère de la Nuit et Juge ne lui emboîtent le sien. Mais ils restèrent tout d’abord à distance équivalente, en avançant de front, car pour chaque pas qu’il faisait, les autres en faisait un.

Mon père était impressionnant. Il fendit la foule et se dirigea droit vers son centre. Peu avant d’y parvenir, il leva la tête vers le plafond invisible, écarta les bras, laissant choir ses longues manches de laine dure et épaisse mais fastueusement décorée. Puis il s’écria, tandis que les autres doigts arrivaient à sa hauteur et l’encerclaient, sans paraître forcer sur sa voix mais celle-ci résonna dans toute la pièce.

-Dieu des dieux. En ce jour, tu offres d’accueillir ma fille parmi nous.

Mon père entra en transe dans l’antichambre de l’apocalypse que représentait cette assemblée hétéroclite. Tous en tenue noire ébène sans aucun autre signe que cela, ils psamoldiaient le chant mystique selon lequel mon père bougeait. C’est alors que l’on me fit signe. J’entrai, ma robe rouge volant autour de moi, pareille à une reine en exil, à un diamant réduit en poudre puis mélangé à de la glaise, j’étais un trésor sans valeur, une oiseau sans les ailes ou une couronne trop petite pour entrer sur une tête. Mais là-bas en cet, instant, rouge et or j’apparus aux membres de bas étage affublés des tenues noirs et simples ébauchées plus haut comme une maîtresse de la nuit, comme une déesse de la mort, ce que je n’était pas ni ne suis. Malgré cela, ils voyaient en moi la fille de Knessir, et cela doit expliquer l’accueil qu’ils me réservèrent. Cris, coups, clameurs, chants, agitation. Cela me glaça. Mon père et moi eûmes la même réaction et le rang le plus proche de nous se trouva foudroyé par les nos chaînes. Le silence se fit. La dévotion retourna à Sythis, le Dieu des dieux.

L’assemblée des fidèles était finalement impressionnante, la parole de mon père, parfaite. Il avait une éloquence et une aisance naturelles qui faisaient de lui un excellent conférencier, le meilleur qui soit. Il me présenta, je me présentai puis, prêtai serment au Dieu des dieux. C’est l’image la plus marquante de ma vie. L’assemblée avait formé un cercle autour de quatre des cinq doigts, qui formaient un cercle concentrique plus petits. Il y avait toutefois entre eux un demi pas d’écart de telle sorte que mon père qui manquait au cercle et moi-même, ayons la place de nous tenir au centre du centre des fidèles. Mais il vaut peut-être mieux que je revienne là ou nous a laissé le dernier paragraphe.

Lorsque les cadavres furent tombés. Il y eut progressivement un chuchotement, puis un murmure, une rumeur de discutions. Au fur et à mesure, cela devint une onomatopée suraiguë et répétée à vitesse excessive. Knessir discourait.

-Juge ! Parle et que tous puissent t’entendre par Sythis le Dieu des dieux qui règne dans l'imperceptible mais sur chaque parcelle de chose.

Faye ne bougea pas. Mon père baissa les bras et les autres membres psamoldiaient plus vite encore. Elle parla d’une voix cruelle, horrible à entendre : c’était une voix que le Lord Deimos, ami forgeron de Midgard et époux de Faye ne devait pas connaître. Il paraîtra plus directement avant la fin, aussi ne vais-je pas gâcher le plaisir. Qu’il aurait été surpris de voir ainsi sa femme, elle qu’il aimait et qui le lui rendait certes mais lui cachait aussi nombre de choses. Et cette voix, cette voix… S’il l’avait entendu.

_Liona. (Elle me regarda droit dans les yeux, nul signe que nous nous connaissions ne parut entre nous). L’appel de Sythis est irrémédiable. Il n’y a qu’une réponse à lui donner et tu fais, pour l’instant, le meilleur choix. Faut-il que je t’assure que la Confrérie, en ce lieu réunie, te poursuivrait corps et âme si jamais tu les trahissais, elle et le Dieu qui la mène ?

_Juge. Juge moi, tu sauras si je suis de ceux qui abandonnent les leurs. Ma lame est au service de la Confrérie, mon être tout entier est dévouée au Dieu des dieux. Que pour une chose quelconque la Confrérie est besoin de mon aide humble, qu’elle me mande, qu’elle y pense seulement et j’accourrerais aussitôt. Que pour une acte qui ne sois pas digne de lui de ma part, Sythis fasse de moi ce qui est sa volonté, je suis sous sa force et son pouvoir. Ma liberté est créatrice, Il me l’octroya pour accomplir ce qu’Il veut pour moi et pour la Confrérie si, à cet édifice je puis apporter une pierre.

Le bruit n’avait cessé durant notre échange. Lorsque j’eus dit « pierre », un essaim apparut au dessus de nos têtes, volant en piqué vers le sol à toute vitesse. C’étaient de grands vautours. Ils avaient chacun l’envergure d’un démon de bonne composition. Depuis combien de temps s’étaient-ils réfugiés là, dans le cœur du monde et qu’y mangeaient-ils ? Nul ne le sait et chacun préfère l’ignorer. Ils étaient une véritable nuée, un bataillon, une armée, une peuplade. Ils plongèrent en vrille vers les rangs de cadavres que mon père et moi avions créés, s’emparèrent d’une individu (ou d’une moitié le cas échant), puis remontèrent et disparurent à vers le sommet, là où ils demeurent sans doute. Personne n’avait bougé, ils avaient disparus comme un mauvais rêve. Disparues, ces grandes bêtes a la peau semi brillante, comme visqueuse. Et aussi chauves, aveugles probablement par le manque de lumière, au poil gras et sale mais qui volait avec une certaines grâce, une fluidité, une désinvolture certaine.

_Jugée apte. Conclut Faye.

Je passai ainsi intronisation, cérémonial et dès lors, je marchais avec mon père la nuit dans les ruelles. Cette cérémonie, je ne vais pas la décrire davantage car c’est là qu’elle se termina.

La défense de mon père était assurée par huit autres personnes. Elles le suivaient de loin et moi de près. Six furent tuées lors d’un piège qui lui fut tendu par le riche propriétaire d’un village à la frontière de la forêt, à l’époque inexplorable qui prendrait plus tard le nom, d’Ouskyad Elouh, qu’il avait fait infiltré par la Confrérie. Je décimai la garde de cet homme en sa propre demeure avec Déchireuse, puis le fit payer, lui et sa famille proche et éloignée, au terme d’un supplice simple. Je m’occupai seule de leurs captures, puis ils furent suspendus vivants après avoir été roués sous mes ordres et mes lanières, tête au dessus de l’abîme tandis que les chauves-souris, jours après jours se délectèrent de leurs chairs. Voilà en quoi consistait souvent mon travail de Silencieux. Venger et Dissuader.

Ce que mon père n’avait le temps de faire, je le faisais. Beaucoup de membres de la Confrérie furent appelés communément le « sixième doigt » lorsqu’ils effectuaient nombre de tâches. Je suis du nombre au même titre que Pam Malibu, Hans d’Arkhador ou Pargias Je fus efficace puisqu’au départ les attentats contre mon père étaient nombreux. Mais il n’y en eu presque plus lorsqu’un bûcheron centaure qui lui avait lancé sa hache lourde sur la figure fut exécuté publiquement par la Confrérie, dans un village à deux pas de Midgard, sur mon ordre après que je l’eus capturé et battu au sang. Telle est la vie des Hommes par chez nous ; sanglante. Midgard, qui était à l’époque en évolution constante, puisque Hello Cassani, longtemps au pouvoir chez les Humains, laissait la main aux jeunes, passait le relais, un monument de l’histoire humaine qui, d’une manière moins brusque que d’autres annonçait sa retraite. Telle est la vie humaines ; la fierté de voir son œuvre complète, la douleur de la laisser à d’autres.

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MessagePosté le: 17 Juin 16:59    Sujet du message: Répondre en citant

II. Sythis. IV. Double-vie.

_Bonsoir gente Dame, nous ne nous connaissons point encore. Je me présente, je suis Elwyn, mage au service des humains, et garde de l'estaminet !

Il pleuvait sur les ruelles de Midgard, j’avais rejoins l’estaminet. Celui-ci est né lors des grands changements parmi les Humains lorsqu’Innoncent et Hello, Ecnelis et Béonir, Warrior LIII et autres Cadfael prirent les rênes et qu’en marge du reste du monde firent à coups d’épée le présent dans lequel j’écris et où les Humains dominent leur monde sans pouvoir enfoncer le clou parce qu’ils ont laissés certaines de leurs vraies valeurs derrière eux, qu’ils n’ont pas la dignité d’antan, qu’ils ont laissés passé, comme chacune des races à un moment ou un autre, l’occasion de mettre fin à la guerre. Aujourd’hui, nous déclinons. C’est étrange que ma race décline alors que, personnellement je ne cesse d’évoluer.

C’était l’hiver, j’avais vécu, au sortir de la mort du Général Toboe, mon second mari quelques années avec mon fils, Cid dans une baraque miteuse. Elle ne devait guère lui plaire d’autant plus que c’était Vinka, une jeune des bas quartiers, qui s’occupait de lui la plupart du temps ; ils ne s’aimaient guère. Puis, il avait suivi la voie de son père. Du moins, il avait essayé. En lisière de la Forêt qu’il était parti découvrir, un flèche humaine, ironie du sort, avait tranché net sa courte vie, dix-sept ans à peine. Il gisait dorénavant sous un tertre, loin de sa patrie, dans celle de son père et des ancêtres de sa mère. Si d’aventure vous êtes à la lisière sud de la Forêt, deux jours après Nogentais, la première ville Centaure quoiqu’elle ait plutôt l’air d’un poste frontière, allez donc visiter les Grands-Arbres. C’est l’une des rares villes à respecter cette vieille tradition elfique que les Centaures adoptent parfois. Elle consiste à enterrer les morts jeunes, ennemis ou alliés, sous les racines des plus vieux arbres, les plus hauts, pour leur assurer les faveurs de Gaïa. Pour certains Gaïa est une déesse, mineure ou majeure, pour moi elle représente la vie. Gaïa c’est tout ce qui est vivant, c’est une enveloppe de vie.

En cette saison, où les arbres vivent au ralenti, la difficulté de trouver nourriture et abri m’avait forcé à renoncer à mes errances loin de Midgard, pour lutter ça et là contre des adversaires affaiblis en terrain hostiles. Je revenais aux négoces. En arrivant, je trouvais dans mes ruelles, celles que je connais par cœur, un estaminet neuf et attirant à l’endroit où se dressait auparavant un caboulot populaire où les mœurs étaient légères et la pudeur, indécente. Il n’allait pas tarder à devenir mon repaire. Aujourd’hui, j’y erre encore, même si plus personne ne s’y trouve, l’estaminet est mort c’est bien dommage mais le déclin est inéluctable. Une fois la cime atteinte il faut prendre son essor, pour planer au dessus du monde nous ne l’avons pas fait. C’est peut-être finalement mieux comme ça. Où me poserais-je dans un Monde en paix ?

De mauvaises rencontres m’avaient mise dans un état déplorable. J’étais partie, deux mois plus tôt, dans mes errances, mes chasses de par le monde comme à mon habitude. Maintes péripéties s’en étaient suivies. De drôle d’épisodes de guerres et de batailles où le peuple de Thor volait de défaites en défaites et devait chaque fois délaisser jusqu’à son ultime souffle pour tenir la cité des Hommes, Midgard. C’était une autre époque dont aucun de nous ne devrait avoir la nostalgie. Les luttes étaient trop âpres : il arrivait que toute ma compagnie, à l’heure où je n’étais que jeune conscrite, tomba dans le piège d’un mage ennemi lors d’un affrontement inégal.

J’étais donc arrivée blessée, par deux fois je crois, dans le lieu et ma rencontre avec Elwyn commence par la citation qui est plus haut. C’était de ce fait la seconde fois que je venais là, la première fois que je parlais avec celui qui était à l’époque « Elwyn V », le mage le plus puissant du monde. Il déchaînait ses tempêtes, avait fait parti du Clan au temps de sa splendeur. Il renfermait plusieurs apparences, tantôt liche en décomposition permanente harnachée en cape violet sombre, capuchon relevé, tantôt jeune homme vêtu de sa cape verte. C’était et c’est toujours ainsi qu’il allait et va. La première fois que je l’avais aperçu c’était durant une bataille que nous avions perdus, ma première, et il souriait de son air niais en annonçant qu’il était désolé de son retard. Mais sa puissance avait vite démenti cette bêtise et quiconque le fréquente comprend que c’est un leurre.

_Je peux voir que votre bras est ensanglanté, puis-je vous soigner ? Cela ne sera pas douloureux, mais risque de vous fatiguer un petit peu, cela dépend des personnes. Au pire je pense que Mick doit pouvoir vous trouver une chambre ?

J’avais appris que Mick « le Fou » tenait l’estaminet et servait de barman. Je lui répondis d’une manière agressive, pris la chambre que j’occupe encore actuellement et me laissait soigner. Cela n’aurait put être plus simple. Ebahie, je dis simplement :

_Ma fin aurait pu être là si tu ne m’avais pas aidé. Je te dois la vie et c’est humblement que je t’offre mes services.

Nous fûmes bientôt quatre à nous retrouver régulièrement à l’estaminet. Mick, Elwyn, Deimos et moi. C’est aussi là que j’ai rencontré la femme du forgeron. Faye entra un soir, furieuse, couverte de boue, non seulement en armes mais avec une hache en main.

_Saleté de Centaures ! Une embuscade à 3 lieux d'ici ! Deimos ! Devine qui c'était ?

Une mouche entra et sortit de la bouche du pauvre Deimos.

_Revan et Poulain ! J’ai réussi à les repousser mais pas à les achever ! Ils sont partis au triple galop ! Grrrrr… Je le hais ! Revan je t'aurai je le jure sur Thor!!!

Cette scène est particulièrement mémorable. Béonir, un des voleurs notables de notre temps, entra prestement dans le lieu et demanda car c’était tout à fait naturel :
_Bien le bonjour ! C'est par où les chiottes ?

_ EN HAUT DE L'ESCALIER, BEONIR!!

Seule Faye avait pu pousser cette exclamation. Moi, pendant ce temps, je fumais comme à mon habitude. Elle et Deimos étaient si visiblement amoureux qu’Elwyn accoudé au comptoir, avec l’air niais et néo-pubère le plus remarquable eu une réplique attristante :

_C'est beau l'amour...

Nous vécûmes plusieurs jours ainsi. Je rencontrai du monde. Nathair, l’homme-corbeau entrait parfois et ressortait aussitôt. Faye buvais de l’eau et en demandait avec force et véhémence. Elwyn s’approchait alors de moi, m’offrait un verre vide et disait.

_Vous aussi vous voulez de l'eau de vie ?

Il avait aussi une obsession, comme Deimos d’ailleurs, faire en sorte que les armes ne soient pas tirées dans l’établissement. Déchireuse est mon amie et je ne puis rester longtemps sans la tirer du fourreau, ne serait-ce que pas avoir de ses nouvelles. Faye, elle prenait sa hache à tout bout de champs, aussi nous leur donnions du fil à retordre. Le temps passa, des visages disparurent comme en témoigna un jour Deimos en lisant une affiche.

_Voyons ce que ce cher Elwyn nous a écrit... Tiens, mais non, c'est Mick... Il veut prendre du repos... Alors, très bien... Je me propose pour être le nouveau gérant de l'estaminet... Ha, tient, Elwyn cherche une compagne... (Tout bas) héhé, il devrait un peu discuter avec Liona...

Il vint s’attabler avec nous car il venait d’entrer et dit.

_Puisque Mick prend quelques vacances, je me suis proposé comme nouveau responsable de l'établissement... Il fit un clin d’oeil à Elwyn en montrant. Il faut être discret pour m’échapper. Alors Elwyn, marre d'être seul ?

J’avais parfaitement compris le message, aussi j’insinuais aussitôt quelque chose en guise de contre-attaque.

_Dit comment elle va la fille avec qui tu étais l’autre soir ?

Et je portais la main à la garde, une expression de défi férocement imprimée sur la figure.

_Et qu'as-tu osé dire à l’instant ? Je ne côtoie aucune autre femme que Faye... Elle me comble très bien, alors cesses tes allusions je te prie, et si tu veux vraiment en venir à un duel, alors, façon de parler, je suis ton homme ! Mais avant ça, sache que je ne te ferais pas de cadeaux... Et que si tu es blessée, ça sera par ta faute, et non la mienne... Maintenant, comme nous sommes tout 2 des personnes censées, je te propose un défi... Pas de combat, mais un simple défi. Sais-tu tenir l'alcool, toi qui as, soi-disant, exploré des mondes lointains ?

Ma réponse est-elle sujette au doute ?

"Un défi !? Hé bien j’accepte sans hésiter "

Puisque les choses étaient au point ou plus rien ne change, je fis comme il fallait mea culpa face à Faye, cynique.

_Il dit vrai mais j’ai surpris un geste qu'il a fait en direction d' Elwyn alors si l'on doit en venir aux armes je t'offrirais le cercueil de ton mari"

_Très bien, mais je n'aime pas qu'on raconte des bêtises de ce genres... Je dois laver cet affront qui m'a été fait... A moins que tu ne présentes tes excuses, Liona, à Faye et à moi-même, pour avoir raconté ces histoires. Dans ce cas, j'accepterais de laisser tomber...

Elwyn, rêvant, revint d’un coup d’un seul sur la Terre et s’exclama :

_ Hein quoi ? Un duel ? Oulalala du calme, pas de ça ici, je vous prie ...
Ah un duel d'alcoolos ... hum si Mick est ok ? ah il est pas la, bon bah je peux vous faire le Barman si cela vous arrange ... Mais attention, si ça finis en baston, je vous chasse tous dehors, et je vous laisse décuver avec les porcs ! Ok ? Pas de dissipation d'ivresse de groupe, on est bien d’accord ?

Personne ne fit attention à Elwyn. Il ne fallait pas se battre aussi, je déclinai l’invitation à continuer le combat, je pensais surtout à Sythis que je devais aller servir bientôt. Faye prit le parti de la colère.

_D'accord vous deux ! J'en ai assez ! Le premier qui s'avise de bouger ou de parler dans des termes qui ne seraient pas corrects, je le noie dehors dans une marre de boue devant le bar !! Est ce bien clair ?!

-Faye, je veux bien arrêter cette dispute et l'oublier à une condition : range ta dague avant que ton mari te la prenne.

Deimos, calma le jeu.

_Bien... Le problème est réglé... Puisque Mick m'a chargé de veiller sur l'estaminet, je vais aller m'occuper des boissons... Que prenez-vous mes dames ? Elwyn, que prend-tu ?

Ne t'inquiète pas... Je ne vais pas te donner du poison... ajouta-t-il à mon intention.

Faye rangea les armes et agressa son époux :

_Bah qu'est ce qui ce passe ? Qu'est ce que t'as?? Si tu veux relancer le débat de tout à l'heure, je te préviens, je te tue !

Charmante. Pour ma part, j’usais d’un sort de magie noire de base mais très simple. Il s’agit d’une technique destinée à déplacer son corps, une téléportation classique mais celle-ci est plus discrète car l’image du corps reste à l’endroit ou elle a disparu. On cru donc que je dormais. Non, j’étais allée dehors, j’avais allumé une cigarette et m’en allai vers un rendez-vous où m’attendaient d’autres membres de la Confrérie. Au travers les ruelles, capuche baissée, je retrouvais d’abord mon père, hors de nos murs. Nous prîmes la route, à cheval contrairement à nos habitudes respectives, vers Laurroix, une bourgade située à une heure de Midgard par ce transport là. Il faisait noir, mais nous vîmes les autres membres, dans la nuit, qui approchaient aussi.
Knessir leva la main ; nous chargeâmes. Je chevauchais près de lui pour le protéger. Dès l’abord il lâcha la puissance de charge de son cheval, un destrier racé sur le poste de garde à l’entrée. C’étaient des vétérans de l’armée humaine en quasi-retraite revenus dans leur village d’origine pour couler des jours tranquilles. Knessir décapita le premier avec une grande force, au sabre et sans descendre de cheval. Déchireuse frappa derrière lui et tout ce qui le cherchait à abattre se trouvait paré par un bouclier magique. Notre présente provocation n’eux guère d’effet sur les races. Nous mîmes le village à feu et à sang, rien de vivant n’en réchappa. Nous partîmes deux heures avant l’aube, laissant un grand incendie derrière nous. Le temps de raccompagner mon père en lieu sûr, je ratais des faits de moindre importance. Deimos en a écrit un récapitulatif que j’ai retrouvé dans les archives de Midgard relatives à l’estaminet.

« ATTENTION CETTE SCENE EST VECUE PAR PLUSIEURS PERSOS, JE VAIS SIMPLEMENT COMMENTER CE QUE VOIT ET ENTEND MON PERSO, MERCI DE VOTRE COMPREHENSION, ET BONNE LECTURE.
Faye a lancé un défit à Elwyn qui a relevé...
La scène que je vais narrer va simplement décrire les actions que Faye, Liona, Elwyn et Lord Deimos ont vécues...

Plusieurs piles d'assiettes sont empilées sur le comptoir... Faye vint se servir et déposant des pièces d'or sur le comptoir pour les dégâts occasionnés par la suite... La voilà donc en possession d'assiettes prêtes à être envoyer à Elwyn. Liona dormait à la table où se tenait Elwyn prêt à en découdre avec la redoutable Faye. A ce moment là, Lord Deimos était posté derrière le comptoir et Faye lança habillement une assiette en direction d'Elwyn, celui-ci parvint sans trop de peine à l'esquiver en prenant appuie sur son bâton afin de se lever de table. L'assiette ira s'éclater contre une chaise plus loin derrière. Faye recommença son action, mais en se déplaçant sur le coté droit afin de pouvoir toucher Elwyn plus facilement. L'assiette partit en direction du sol, où elle se brisa... Faye commençait à être agacée, mais elle ne s'avoua pas vaincu, une troisième assiette vint frapper la jambe d'Elwyn pris au dépourvu entre le mur et une table, suite à ça, il se dirigea vers le comptoir en faisant face à Faye pour ne pas se reprendre une nouvelle assiette... Pourtant, une quatrième assiette s'en allait déjà dans sa direction... Malheureusement, Liona bougea dans son sommeil, et son bouclier arrêta l'assiette si bien lancée... Liona ne semblait pas être dérangée par tout ce bruit, pourtant assez fort... Elwyn parvint à prendre quelques assiettes qui étaient sur le comptoir, et sans hésiter il en lança 2 en même temps... Faye eu le réflexe de bondir sur une chaise, puis sur une table, pour enfin lancer une assiette à son tour. Elwyn surpris se déplaça vers Lord Deimos qui était derrière le comptoir en train d'admirer la grâce de sa femme, quand tout à coup une assiette sortie de nul part vint se briser sur son épaule droite.... Agacé Lord Deimos décida lui aussi de prendre part à cette bataille en prenant une pile d'assiette et eu le temps d'en jeter une sur Elwyn qu'il n'eu pas le temps de voir arriver, occupé par Faye qui entre temps en avait relancé deux qui se sont écrasées contre le comptoir... Elwyn, pris au dépourvu, se senti obliger de fuir en direction des escaliers... Mais Faye, une nouvelle fois en a profité pour jeter sa dernière assiette, Elwyn se retourna au même moment et se l'a prend dans le torse... Assez en colère, il envoya à son tour une assiette en direction de Faye qui la voyant arrivée, se mis à descendre de la table... Juste à temps... Lord Deimos retenta sa chance sur Elwyn qui parvint à éviter cette attaque... Elwyn lança successivement une assiette en direction de Lord Deimos qui était occupé à rassembler d'autres assiettes, il se prit donc l'assiette dans le bras et fit tomber sa pile d'assiettes... L'autre assiette était destinée à Faye, mais par une agilité naturelle Faye parvint à éviter l'assiette, en se dirigeant vers le comptoir pour renouveler son stock.
Lord Deimos se pencha derrière le comptoir pour ramasser 2 assiettes encore intactes, alors que Faye choisit une pile d'assiettes qui restait encore sur le comptoir, et très rapidement elle jeta une assiette vers Elwyn sans succès, puis elle se dirigea au fond de la salle. Elwyn couru rapidement vers le comptoir afin de se réapprovisionner tout en jetant sa dernière assiette un peu au hasard, l'assiette fini sa course contre la porte de l'estaminet. Lord Deimos se relava mais n'a pas vu Elwyn arriver qui en profita pour lui prendre l'une des deux assiettes et l'éclater contre le torse musclé de Lord Deimos. Faye qui était parvenue au fond de la salle, jeta deux assiettes en même temps en direction d' Elwyn et de Lord Deimos, seulement une atteindra son but, et ce fut Elwyn qui en fit les frais, quant à Lord Deimos il éclata doucement son assiette sur la tête d'Elwyn, qui pour se venger immobilisa Lord Deimos à l'aide d'une formule magique.
Faye eu de nouveau l'occasion de jeter deux assiettes en direction d'Elwyn qui avait prévu de se baisser pour éviter les tirs...Les deux assiettes se sont écrasées à coté de Lord Deimos qui n’aurait pas su bouger le petit doigt.
Elwyn, à son tour, a envoyé deux assiettes en espérant toucher quelqu'un... Pauvre Liona une assiette a éclaté sur la table sur lequel elle cuvait, mais encore une fois, elle ne s'était pas réveillée. L'autre assiette continuait sa route en direction de Faye qui eu juste le temps de renverser une table pour se mettre à l’abri. L'assiette aurait atteint son but si Faye n'avait pas eu ce réflexe... Mais dans son élan, une assiette tomba de sa main, et se brisa sur le sol. Mais Faye ne se laisse pas avoir pour autant, elle se releva doucement puis envoya habillement une assiette en direction d'Elwyn qui n'a pas eu le temps de réagir... Il formula une phrase dans un langage inconnu et la table se retrouva projetée à l'autre bout de la salle... Puis il profita de l'effet de surprise pour jeter ses deux dernières assiettes, Faye d'un mouvement acrobatique, fit une roulade sur le coté, et les deux assiettes finirent par se cassées sur le plancher... Elwyn n'avait plus d'assiette... Faye jeta sa dernière assiette sur Elwyn qui bondi sur place pour tenter de l'esquiver, sans succès... Sur cette dernière action Elwyn déclara forfait, et s'approcha de Faye en lui tendant la main pour la relevée. Faye avec le sourire aux lèvres attrapa la main d'Elwyn pour se relever... Et Faye demanda à Elwyn de libérer Lord Deimos de son maléfice... Elwyn dissipa le sort, et Lord Deimos le remercia... Par contre, il demanda au deux vrais fautifs, un coup de mains pour nettoyer le chantier...
Faye, Elwyn et Lord Deimos commencèrent le nettoyage de l'estaminet dans la bonne humeur... Quant à Liona elle ne su jamais rien de ce qui c'étai passé cette nuit-là, où trente assiettes avaient disparu du stock de l'estaminet...
»

Le lendemain, j’allai voir Faye, nous nous isolâmes dans la porcherie.

_Tu as réussi à occuper les autres, c’est très bien. Nous n’avons laissé que des morts. Il n’a pu y avoir de survivants, nous y avons pris bien garde. Ils nous ont donnés quand même quelque fils à retordre bien que face à Ralph bien peu peuvent rivaliser. Mon père n’a pas subit le moindre accroc. Nous avons laissés nos marques inscrites, tracé sur les cadavres, les débris, un peu partout.

Faye sourit. Un bruit de pas se fit entendre, ainsi qu’un sifflotement. Nous nous regardâmes et eûmes la même idée. Plus rapide, je me jetai sur elle en lui hurlant des injures. Elle me repoussa dans la boue plus loin et, effrayant truies et porcs fit tomber ses armes dans la terre mouillée. Je fis de même en lui décochant un habile coup. Nous nous roulâmes au sol lors d’un combat à mains nues dans la couche épaisse d’immondices. Nous nous hurlions des insanités en nous affrontant.

_Harpie ! Furie !

_Faye espèce de vieille MEGERE !

Deimos nous sépara finalement de justesse, Faye et moi rigolâmes longtemps de cette affaire.

Le temps passa, une quête d’amour poussa Elwyn V à chercher conquête à la Montagne. Il devait croire à la réputation facile des femelles Béonides. La suite montra qu’elle était au moins en partie erronée et fruit de racontars de piliers de bar. Je l’avoue, le départ d’Elwyn à la Montagne pour trouver une épouse m’agaça au plus haut point. Ne pouvait-il pas ouvrir les yeux ? S’il avait su il serait peut-être devenu mon amant. A cette époque j’étais mariée avec Toboe, du moins j’étais en instance pour l’épouser. Cela ne tarda pas. La guerre continua et l’hiver revint plusieurs fois. Il y eut des alliances, avec les fiers Centaures notamment et puis, Faye partit à la Montagne. Ce fut un coup dur pour Deimos. Il commença à être malade, à perdre la tête, à errer la nuit entre les chambres. Nathair errait en sa compagnie, alcoolisé ou du moins aussi étrange qu’il en avait et en eut toujours l’habitude. Il marchait courbé sur son bâton, Deimos marchait en s’appuyant aux murs, tombait dans tous les escaliers. Au printemps, il affronta ses propres démons, il triompha, c’était un guerrier excellent et un homme de courage. Quand il tomba, en rupture avec les siens, au cœur des ruelles de Pandora, si loin de Midgard où il était né, ce fut une grande perte pour les Humains. Il fit face à un seul ennemi contre lequel il ne pouvait rien. Ma mémoire me fait défaut. Etait Flora, Kophren ou Attila, les puissants généraux démons, ou était-ce leur Grand Prêtre de Diablo, Torg ? Je ne m’en souviens plus mais il mouru d’une manière noble. Quoique cela ne change rien au fait qu’il soit mort. Après mille combats, il ne recouvra pas la vie, trop désespéré pour continuer la lutte. Deimos n’avait pas encore succombé lorsque Toboe mourut. Ce fut assez douloureux et son fils, notre fils, prometteur ne fut pas à sa hauteur. Il mourut aussi un peu plus tard.

Je suis partie en errance par solidarité avec Mick « le Fou », énervée et agacée par le climat instable, froid et de suspicion qui régnait chez les Humains, dans notre antre ancestrale du PMU. Beaucoup d'interprétations ont été proposées pour cette abréviation, il est un fait qu’aujourd’hui il n’existe personne qui sache précisément d’où elle vient. Peut-être que les grands sages du monde en ont toutefois une idée approchante, affinée ou approximative. Peut-être que Caïn, le maître des secrets de Yaeth, le monde-labyrinthe ou Hallaserke qui sous ses dehors de gripsou cache ésotérismes et savoirs. Mais s’il est un sage qui sait, alors c’est probablement Xaero, l’être mystérieux qui arpente le monde. Il revenait d’Ouskyad Elouh quand cette foret, connue par nos ancêtres mais impénétrables jusqu’alors, s’était révélée franchissable, il annonçait à qui voulait l’entendre qu’il en venait. On ne le croyait pas, mais lorsque la rumeur eut fait son chemin, on trouva des chasseurs et des dresseurs intrépides pour s’y aventurer. Et surprise, des panneaux indiquaient maintenant quatre entrées, quatre passages vers ce lieu de mystère. Assurément s’il est un sage qui sait, c’est bien Xaero.

Le temps passa encore et, comme par un hasard du destin – le destin n’est rien de plus, finalement qu’un hasard qui change la vie- alors que je chassai l’ennemi dans les broussailles, couteaux et épée au poing, je tombai sur la piste d’un béonide imprudent. Tout d’abord, il était descendu de la Montagne seul et ses traces étaient fort visibles. De plus, il envoyait sa route dans de grandes plaines, de profondes combes et des défilés rocheux où on le pouvait voir et abattre sans difficulté. Je crus tout d’abord, devant tant de grossièreté à un piège. La Confrérie continuait ses activités, avec toujours plus de force, les races commençaient à tenir compte de nous depuis que nous avions vidé la forteresse démone en Dormengasth de ses défenseurs Béonides et tué tous les mercenaires jusqu’à n’en laisser qu’un. Cela avait profité aux Humains qui s’en étaient emparés. Une action similaire avait été menée sur des Temples. Et, chez les Humains, bien que j’avais quitté le bar PMU, je commençais à être soupçonnée d’appartenance à la Confrérie de la Main Noire. J’avais, quatre jours auparavant dû obliger et convaincre mon père de faire un détour qui triplait le trajet pour se rendre dans les terres sous le joug de la Confrérie, ç’avait été heureux des embuscades l’y avaient attendus. Nous les avions pris à revers et les surpris reposaient dans l’estomac des loups qui commençaient à proliférer. Etonnamment. C’était là aussi une volonté du Dieu des dieux.

Toutefois, après plusieurs jours de pistage je fus obligée de conclure que ce n’était pas un piège. Mon étau se referma aussitôt sur ma proie. Je suivis sa piste et, l’observant du haut d’un défilé je le reconnu : c’était Elwyn. Il était sous son apparence de liche, c’est pourquoi je ne l’avais pas reconnu de très loin, même avec la qualité de ma vision. La sienne était encore meilleure car il n’avait pas perdu un œil et était un Elfe de race entière. J’eus un remord, mais il n’y avait pas de pitié pour les ennemis. L’observant toujours de loin, je continuais à tendre mon piège. Il se retrouva bientôt à ma merci et il était l’heure de lancer l’assaut.

C’est en rampant dans les hautes herbes que je m’approchai de lui. Il était assis et faisait une pause déjeuner. Je le savais car c’était le moment que j’avais guetté pour l'assaillir. J’avais repéré son bâton de mage, posé à quelques pas du rocher sur lequel il était assis. Je m’approchai. Encore un peu. Soudain, je bondis à découvert et, une lame entre les dents, l’épée à la main gauche, une arbalète dans la main droite je l’attaquai. Je me levai et partit en courant pour bénéficier d’une puissance de poussée. Il était bien plus fort que moi. Si déjà, je n’avais pas été troublée, je ne l’aurai jamais attaquée. Attaquai-je Snake, Torg ou Chauff ? Certes pas. Mais il y avait plusieurs années que je ne l’avais pas vu et le voir de cette manière m’avait chamboulée. Il y avait plus que cela d’ailleurs. Tout d’abord, j’eus l’avantage. Même en courant je ne fit pas de bruit qu’il put entendre. Mon carreau se planta dans son armure, la troua et frappa la chair mais s’y brisa. Une peau de marbre. Il était donc si bon magicien ? Je ne l’avais pas lâché d’une semelle jour et nuit depuis six jours. Il était capable de se faire des sortilèges de peau de marbre aussi longs ?! Remarquable.

Elwyn se retourna vers moi. Il était surpris. Il me reconnu instantanément. Sa peau changea du tout au tout, il perdit incontinent ou presque son apparence de liche. Il eut un bégaiement, ne sachant que dire, que faire, nous étions amis mais cette amitié allait-elle perdurer au-delà de nos races et de l’estaminet ?

_Liona ?! Tu ?! Vous ??!

Je le regardai et m’élançai à nouveau. Il se jeta sa son bâton. Mon couteau, celui que j’avais abord eu dans la bouche et que j’avais pris dans ma main après avoir lâché mon arbalète alla droit au visage. Il leva une main et je ne pus plus bouger. Il fit mine de repousser quelque chose d’un petit geste et je me retrouvai à terre. Un autre geste et j’étais désarmée.

_Liona, de grâce, que se passe-t-il ? Demanda-t-il cherchant à comprendre.

_Nous sommes ennemis, Elwyn.

-Non, certes pas, je ne lèverai pas la main sur une amie.

Ce disant, il relâcha son emprise sur moi. Je respirai grands coups, par saccades, humiliée et honteuse. Il approcha en veillant que Déchireuse, mon couteau et mon arbalète se trouvent hors de ma portée. C’était le cas. Une fois rassuré, il leva doucement les mains et me prit par les épaules, me secouant doucement.

_Liona, voyons. De grâce, répétait-il sans cesse, de grâce.

Il avait oublié qui je suis et pourquoi mon armure est si particulière. Elle est une cache à dague, poignards et petites armes de ce genre, elle recèle nombre de cachettes et quelques emplacements visibles. Soudain, j’en tirais un petit poignard au manche court et l’enfonçais entre son armure et son cou. Il retomba à terre. Je l’avais eu. Il avait voulu faire passer l’amitié avant la guerre. Il tomba en arrière, sur le dos en me regardant dans les yeux. Il était beau. Qu’avais-je fait ? Je regrettai sur le champ mon geste. J’en retirai la lame et apposai mes mains sur la plaie. Elle se referma difficilement, mais en tant que mage, je savais faire des soins plus que corrects.

Elwyn ne fut pas convalescent. Il se redressa presque aussitôt, mon soin n’était pas mauvais du tout, tous comptes fait. Je ne savais pas quoi lui dire. Je gardai la tête baissée, rougissante comme une gamine prise en faute.

_Désolée.

Ils sont rares à m’avoir vu en cet état, moi, la fière magicienne intraitable. Elwyn m’a sourit. Je lui ai dit que je l’aimais bien. Il m’a répondu que lui aussi malgré tout. Qu’encore plus d’ailleurs. Nous n’avons pas eu d’enfants, seuls dans cette plaine et ces herbes hautes qui nous arrivaient au bassin, mais l’amour a fait le reste.

Elwyn et moi nous sommes mariés un peu après. Il m’a avoué le lendemain, quand nous nous sommes réveillés dans les bras l’un de l’autre qu’il était en train de rentrer chez les Humains. Moi, je lui expliquais ma situation de semi exil. Il voulut me suivre, mais je n’accepte pas d’autre compagnon que Déchireuse. Nous nous retrouvâmes à l’Estaminet quelques mois plus tard.

J’ai erré durant des mois, de Yaeth, pour ma solitude, aux noires allées foulées par mon père, pour son protectorat rapproché. Sa réputation allait grandissante. Les diplomates des quatre peuples faillirent tenir un conseil mais il fut annulé par la pression constante de nos membres infiltrés dans les races qui s’y opposaient au nom de « l’affront fait de la sorte aux quatre dieux, qui ne subissent pas les caprices de Sythis ». Du fait de notre influence, il allait se passer quelque chose de bizarre, de très bizarre.

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MessagePosté le: 25 Juin 22:04    Sujet du message: Répondre en citant

II Sythis. V. Actions directes !



C’était après la période de récolte lors de laquelle Deimos était mort, abandonné des siens dans une combe de Dormengasth, terrassé par un démon plus fort que lui. Soutenue par elles, au début de celles-ci, formidables cette année là, l’armée humaine vola de victoires en victoires. Nous repoussâmes les limites de notre territoire mais ne voulant pas avoir les yeux plus gros que le ventre, ce furent les deux tiers de ce que nous avions pris qui furent laissés à l’abandon, on se contenta de faire couler de l’or pour obtenir des galettes dorées sonnantes et trébuchantes. Les caisses, coffres et autres cagnottes craquaient. Partout, en effet, nous avions triomphé. La jeune troupe s’était diluée dans l’ancienne. Le Duc de Clarence menait, implacable ses forces dans la mêlée, recouvert du fer travaillé par Deimos avant sa mort et de celui coulé par Innocent qui devenait l’incontestable et unique maitre-forgeron de la Cité. Hello, Mick « Le Fou » et Justosee menaient sur d’autres fronts, des engagements plus périlleux encore. Elwyn V, Hans d’Arkhador et Warrior LIII aussi, rendaient dure la vie en Hammersel aux étrangers à Thor. Cette année là fut bien celle des Humains ! Nous étions en plein essor économique aussi : Ryu, le célèbre voleur, se trouvait enfin confronté à une véritable opposition humaine lorsqu’il tentait de dérober les vases de nos aïeux. Pour compenser, Pam Malibu et Béonir s’acharnaient à l’égaler une fois leurs forces unies. Cela peut paraître étrange mais ils n’auraient pas réussi si Gnondpom, notamment, n’avait cherché le moyen de le contrer. L’union fait la force. C’est à vingt contre un que Ryu fut vaincu. Telles étaient les vies des Hommes ; l’Union fit la force.

Quand nous dominions parfaitement en Hammersel, l’arrière-pays devenait vite nanti. Souvent c’était le temps pour les troupes de Lanfort et de Clarence, les régions humaines, de rejoindre Midgard et d’y insuffler une énergie neuve : celles des recrues. On retrouve ainsi de plus en plus de jeunes originaires de familles paysannes dans nos cimetières. Il ne faut pas compter les noms qui sont sur les tombes et qui sentent les moissons, les blés fraîchement coupé et les batifolages des gens de peu de choses dans les bosquets : « Semail, Garrigua, Fourail, Bourbouin, Vignol ». Et c’est ainsi que se vident les villes et les villages de l’arrière-pays humain. Je n’y ai jamais été qu’une seule fois et cela ne m’a guère enthousiasmée. Les villes y sont ternes, les armes d’apparat, les gens trop attachés au matériel, les femmes sont nées pour pleurer, les hommes pour trimer sous la cravache comme des bêtes. Tant qu’il faut guerroyer je vais parmi les Humains aux brillantes épées, mais s’il fallait se reposer j’irais à la Forêt sous les hautes futaies ou à la Montagne, juste sous la cime ; des lieux calmes et paisibles pour finir une existence. Mais je n’aspire guère au calme.

Ce furent ces armées qui, bataillant en tous lieux, mirent fin à l’hégémonie béonide. Le peuple de la Montagne déclina peu à peu, il ne parvenait pas à renouveler ses têtes. Mais ce fut pis encore pour celui de la Forêt. Vaincu en toutes occasions, il vit partir ou mourir nombre des siens. L’époque des Barbëük était loin de toucher à sa fin. Au contraire, les Centaures grillaient si souvent dans les hauts points d’Iksème que, parfois, le murmure du vent se changeait en rires et en chants. Comme un symbole de la force des Hommes, Hans Arkhador s’imposa, avant l’arrivée d’une drogue dont je parlerai bientôt, comme un grand meneur. Il savait être partout et y gagna autant d’estime que de rancœur. Ce jeune homme des terres nordiques où le froid mord et sait punir l’insolent qui le défie, avait débarqué un beau jour en Midgard. Quelques temps plus tard, il avait été intronisé dans la Grande Cour de Midgard, Thrudhvangr, par Innocent et en présence de la communauté humaine réunie. Encore quelques grains de temps et c’étaient devenu Hans l’assidu, le travailleur, le félon parfois. Au sein des Humains d’abord, il imposa accompagné par d’autres, avec une hargne et une dévotion remarquable, l’idée d’une journée de paix. Chose qui, de mémoire d’Etre, n’était jamais arrivé qu’aux temps lointains où le sol était neuf et où le fer n’avait pas été rendu ductile puis solide afin de faire du fer l’affaire de belligérance. Sur cette journée je reviendrai plus tard –bien qu’elle soit antérieure aux événements racontés-, mais le fait que cette idée vienne des Humains et ait pu être imposée par nous, marque le tournant où nous avons pris un contrôle du monde au départ croissant et qui aujourd’hui décroît

Les Humains ont pris le contrôle, certes à ce moment là, mais c’est aussi là qu’arrivèrent nombre de disparitions de leurs membres les plus anciens, les plus respectables et les plus forts. C’est là qu’ils ont changés dans leur mentalité. S’il reste aujourd’hui un petit peu d’eux, c’est dans les charniers, dans les cimetières ou dans la fosse putride où Gregaldinho, le maître-alchimiste le plus illustre de l’histoire de Midgard mourut en compagnie du chevalier Lbuldozor. Ils avaient été fait prisonniers avec d’autres qui avaient pu, de justesse, échapper à la mort au fond de l’oubli et du déshonneur. On ne les avait pas secourus car il traînait une sombre histoire de détournement de fonds diplomatiques autour d’eux. Peut-être que ces deux là avaient des choses à se reprocher, l’Histoire ne nous le dit pas. Mais le fait est que, malgré les efforts fournis par leurs quelques derniers amis, ils ne sortirent jamais de leur trou. Les derniers mots du maître-alchimiste nous sont parvenus en piètre état. Ce sont encore une fois les archives humaines dans lesquels j’ai bien cherché qui me permettent de les citer ainsi. Le papier original est posé devant moi, sur la table miteuse, et je le contemple frissonnante car ce sont les derniers mots d’un des nôtres, qui eut une bien pénible fin. Puisse-t-il n’y avoir plus jamais de pareilles scènes. Gregaldinho était un fils de la Cité des Hommes. Malgré la notoriété qu’il avait acquise, il était resté l’enfant discret, débarqué un soir d’automne dans le PMU ancestral, et qui avait aussitôt proposé ses potions à ceux qui les lui quémandaient. Il était aux potions ce qu’Innocent était alors aux armes dans la Cité. Leurs ateliers allaient de pairs. Dans la légende il l’est encore. Voilà ce qu’il écrivit :

« Je pars en vous laissant une image d'un alchimiste [Le mot est rendu illisible par l’émotion, je crois que c’est « menteur »] que vous ne regretterez même pas, je ne mériterai donc pas quelques lignes sur les livres d'histoire de Midgard, où juste comme un mauvais qu'on a foutu au trou [Même chose, « je disparaîtrai »] ».

Voilà Gregaldinho, ce n’est guère te rendre justice que de te consacrer si peu mais ta discrétion et le fait que nous nous connaissions mal m’empêche de t’offrir davantage. J’espère néanmoins par ces mots, rappeler aux humains d’alors, s’il en sont qui me liront, qu’il existait jadis un alchimiste dans leur Cité et qu’il s’était investis abondamment dans la vie commune et que s’il avait peut-être commis une erreur, après les ans, elle n’avait plus d’importance. Qu’aujourd’hui il mérite d’entrer au Panthéon humain comme les autres qui disparurent aux mêmes instants. Et ce message vaut aussi pour le chevalier Lbuldozor qui l’accompagna dans ce triste souterrain de la honte.

Les départs en engendrent d’autres. Beaucoup passèrent quelques temps à l’ennemi. Phoebus, même eut le vague à l’âme et s’en alla. Il va sans dire que je volais un canasson et partis dans les plaines à la recherche d’un chevalier de blanc vêtu sur un cheval immaculé, dès que la nouvelle parvint à mes oreilles.

" Peuple des hommes,

Fières et fiers guerriers,
Fatigué, lassé, Phoebus s’en va quelques temps. Vous l’apercevrez peut être au détour d un chemin. Il vous fera un signe de la main... Un besoin incommensurable de solitude... Mais son coeur reste avec vous ... Vous êtes mon peuple. Je vous aime...

Phoebus "

Je tenais le mot qu’il nous avait laissé entre les doigts. Mes cheveux noués à la hâte, le cheval non sellé, je m’y agrippai tant bien que mal en lui faisant regretter de n’avoir pas eu de patte cassée dans une bataille, me le rendant inutile. Il allait vite, très vite, lancé comme un boulet de catapulte. La chasse fut expéditive. Phoebus m’aperçut alors que je le suivais à tous train depuis une heure. Sans troubles, il s’arrêtait pour les commodités du manger, du boire et pour proposer aux jeunes filles en fleurs du bord des rivières de les raccompagner, car les lieux n’étaient soi-disant pas surs (bien entendu, étant à la lisière d’Hammersel et de la terre de Clarence, il n’y avait pas le moindre danger, puisque notre race tenait la forteresse et qu’en Clarence, nul ennemi ne peut poser le pied sans trouver à qui donner l’épée). Il s’apprêtait même à faire un somme en plein mi-di lorsque je le surpris.

_Dame Liona ! Quel bonheur ! Me dit-il pour m’accueillir.

Sans hésiter je levai la main et le giflai à plusieurs reprises. Quel effronté !

_Ne m’appelle pas « Dame ». Mon nom suffit. Et garde tes paroles ! Je veux que tu te remettes en selle et tout de suite ! Tu prends tes affaires et on y retourne. Vite. J’ai pas que ça à faire.

Il n’était évidemment pas d’accord.

_C’est impossible, D… Liona (il corrigea vite en me voyant sortir un coutelas). Je suis un chevalier solitaire dorénavant.

Il dit cela en croisant les bras et en levant la tête. Je l’observai avec un air de pitié. Il n’allait tout de même pas essayer de me faire avaler cela. Détournant mon regard sur elle, je relevai la lame.

_Je t’ai de prendre tes affaires ! Tu refuses ?!

Ce faisant, je tirai Déchireuse, de l’autre main, qui s’anima soudainement d’éclairs bleus et de flammes rouges. Ce dernier argument finit par le convaincre. Le lendemain, surlendemain de son départ, il fit passer un nouveau mot, encore plus laconique. On rit encore aujourd’hui lors des fêtes populaires.

« Après une courte escapade dans des contrées reculées, le chevalier Phoebus
à la demande insistante de dame Liona se dépêcha de revenir parmi les siens… »

Ce mot fut d’ailleurs source de ce qu’il fut plaint un peu partout et que des doutes furent émis sur le fait qu’il possédât encore sa virilité. Un gamin s’écria même en le voyant tituber à la suite d’une soirée à la taverne en compagnie de Nathair, d’Hans et de Béonir (il était donc évidemment sans le sou et largement abreuvé d’alcool) :

_Regardez le chevalier. Le pauvre, il ne peut même plus marcher sans se tenir le bas du ventre !

D’autres départs étaient plus sérieux. Un autre maître nous quitta. C’était Aragorn, le maître d’arme et rôdeur de la Cité. Il annonça un jour son envie de s’en aller seul et de ne plus revenir. Il partit un beau matin sur son cheval, son épée à son coté et s’en fut. Nul ne le vit plus jamais. Le mythe veut qu’il ait suivit l’antique coutume elfique et s’en soit allé voguer au loin, au loin de Midgard, pour fuir à jamais le Monde. A la manière de Sparda, des rues portent désormais son nom et il a rejoint les annales des livres de guerres. De par son métier d’éclaireur-rôdeur, nous ne le voyions pas beaucoup. Comme Gregaldinho c’était un être discret. La légende disparaissait, les Humains d’antan sombraient, mais les peuples ne disparaissant jamais totalement, d’autres naissaient. D’autres aussi ont malheureusement depuis disparus : Snaker et Darius en sont des exemples. Laster, du village de Plèns en Endorph, Justosee, l’éclaireuse et Aerouant, le dresseur, en sont d’autres.

Le Noël de cette année là, fut pour moi le moyen de créer un réseau de connaissances qui me permirent peu de temps après de briguer un mandat diplomatique. Dans les salles de la forteresse, nous organisâmes une grande soirée au cours de laquelle les humains se réunirent hors du thème guerrier. J’avais moi-même revêtu la robe rouge de mon père. Bien que cintrée d’armes, elle était de mes tenues celles qui se prêtait le plus au sujet. Phoebus en fut le plus surpris. Il venait de mettre un terme à sa relation avec Faye en raison de nombreuses critiques et de Deimos, revenu miraculé du Valhöll. La situation ne dura pas puisque Deimos tomba une seconde fois sans résurrection. Aussi il en fut encore davantage ravi qu’étonné, quoiqu’il ne put après, que nourrir des doutes sur le pourquoi de mon « adoucissement ». Au fond, il avait tord car ce n’étaient que coïncidence. Je n’ai jamais cherché à le tromper, pas ainsi du moins. C’est un fait, néanmoins, que jamais autrement on n’avait vu Liona, danser en tenue de soirée et s’amuser, en la compagnie toujours aimable de Phoebus, de manière aussi évidente. Cela fut même, je crois un micro-événement qui donna lieux à toutes les interpretations possibles plus tard. Fort heureusement, j’avais agressé le chevalier-dresseur Bruzz en quelques occasions, ainsi que Phoebus et d’autres impertinents qui avaient reçus force gifles.

C’est dans ce climat exceptionnel que, conformément à la tradition, sur l’Autel de Thor, le peuple me confia la lourde, très lourde charge diplomatique. C’est pour mon père que je conquérais ce premier mandat. En réalité c’était le second. Mon premier mandat est à oublier. J’étais tombée gravement malade à son début et ne l’avait put assurer. Lorsque le commandement des armées, la gestion du trésor, les clés de Midgard, et tous les pouvoirs diplomatiques furent entre mes mains, dans les mêmes instants en trois autres lieux du Monde, trois diplomates, eux aussi issus de l’Organisation de mon père, recevaient l’Orbe de leur peuple. Mon état de membre de la Confrérie Noire était un secret plutôt bien gardé. Mick « le fou » et Deimos me soupçonnaient bien d’y appartenir mais ils n’avaient ni preuves, fervents adeptes de Thor qu’ils étaient, et ne m’avaient jamais vu renier le maître des foudres. Aussi, dans leur tête il devait exister une certaine confusion ou tout simplement estimaient-ils que c’était impossible. Comme le pensait mon amant, Phoebus, derrière la carapace il ne se pouvait trouver qu’une femme dévoué corps et âme à son dieu et à son peuple.

Bref, peu après la cérémonie pompeuse, ainsi auréolée, je me rendis au Siège de la Main Noire dans la robe offerte par mon père, chevauchant assise de travers, dans des chemins rendus impraticables par les pluies quasi-ininterrompues des deux dernières lunes. L’orbe de pouvoir du peuple des Hommes était une sphère d’un bleu transparent renfermant en son cœur, visible, un superbe saphir, le saphir nommé cœur de Thor. La sphère faisait bien quarante centimètres en diamètre et les préjudices de l’âge n’avaient pas agi sur elle. C’était le joyau du trésor humain, l’une des clés de la diplomatie entre les peuples en Iksème. Grâce à elle, les Humains se livrant à la guerre contre l’avis du diplomate se trouvaient malades et moribonds dès lors qu’ils passaient à l’acte. On la disait enchantée par Thor et ils existaient trois autres sphères, une pour chaque race, soi-disant œuvre du Dieu de chacune d’elles.



J’arrivais la première des diplomates. Je fendis l’agitation naissante en profitant de mon statut tout neuf et allais m’asseoir à même le sol devant la salle de la Paix, dans un état de méditation avancé, le globe posé à coté de moi. Gargouille, élu diplomate démon, montrait les dents, entouré d’une meute de loups remarquable. Il débarqua ainsi quelques bonnes poignées de dizaines de minutes après. Il avait sous son puissant bras de démon, une orbe en tous points similaires, mais rouge et renfermant un rubis aussi magnifique que le cœur de Thor. C’était par une réflexion analogue « le cœur de Diablo ». Il brillait de mille feux et cela parut s’aggraver lorsque l’orbe du peuple de la Horde démoniaque fut près de l’orbe de ses ennemis jurés. Les deux orbes foncirent, des éclairs et des flammes apparurent dans les globes et elles rivalisèrent de beauté et de ténèbres colorés durant un court instant : le calme avant la tempête. Nous éloignâmes les sphères belliqueuses néanmoins, car elles se livraient bataille trop rude et trop étrange, puis nous discutâmes de choses et d’autres, futilités sans importance. Ensuite nous attendîmes.

Beaucoup moins de temps s’écoula car, n’ayant aucun moyen de savoir si nous pourrions offrir les quatre sphères au Dieu des dieux ce soir là, nous avions prévu que les diplomates élus parmi nous dans leurs peuples se présenteraient là avant la nuit tombée. Les rejoindraient, sauf avis contraire tous les autres membres de la Confrérie. Le crépuscule se faisait annoncer par des hérauts en tenue de nuages sombres et, lorsque Fluffy entra dans la salle, portant le si particulier orbe des centaures, nous n’osâmes très vite plus rien dire. Y avions-nous vraiment cru jusqu’à cette seconde où Fluffy entra, glacée par l’hiver et mouillée par la neige ? Je l’ignore. Cet orbe était une sphère semblable à celles déjà décrites, mais étrangement elle avait subi des marques, sa surface n’était pas lisse. Sa facture et son aspect n’étaient pas aussi éternels et intemporels que celles des orbes rouges et bleus, comme pour rappeler que le peuple Centaure n’était pas apparu aux temps anciens. La véritable différence résidait dans cette facture, l’objet avait visiblement été façonné au contraire des deux autres qui ne pouvaient qu’avoir apparu. Cela lui donnait cependant une essence plus forte, peut-être, une plus grande force d’âme. Cela faisait son caractère et sa réputation. Jaune comme les champs de blé, elle contenait un diamant de couleur presque or à couper le souffle. De plus, on ne l’appelait pas « Cœur d’Ent » tout comme l’orbe vert n’était pas le « Cœur de Garyth ». Il n’y avait pas de vraies raisons à cela, du moins pas que l’on connu. Assurément, malgré les cicatrices sur son corps, la sphère des Centaures valait bien n’importe quelle autre. Et Fluffy qui la rapportait en triomphe, saluée par nos regards pleins de l’espoir du rêve que nous créions. Si mon père avait aussi reçu le globe vert de son peuple, alors Sythis reviendrait, alors, la prophétie serait réalisée.

Nous vivions le plus grand moment de nos existences, peut-être. Un à un les membres arrivaient : Hans d’Arkhador, Pargias, le chevalier Bruzz qui me félicita si chaleureusement, que je le foudroyais sur place d’un regard torve, Rhalph était là aussi, la mine moins sombre qu’à l’ordinaire, assis dans un coin, majestueux Béonide auréolé d’une aura de magnificence. Ensuite, Nathair, dans la cape et le silence habituels, puis Goldenfire, alchimiste centaure, Wolfgar, dresseur humain, et tous les autres, anonymes ou célèbres, tous arrivaient avec l’espoir d’entrapercevoir quatre sphères. Tous furent bientôt là sauf mon père et je commençais à m’en vouloir : je n’aurais jamais du le laisser aller seul, comme il me l’avait demandé la veille. Seuls deux Silencieux de moindre importance l’encadraient. Certes, il restait Meconnu. Mais le vampire avait peut-être quelque affaire l’occupant. Et puis non, il ne pouvait mieux protéger l’Ecoutant. Je commençais à tourner en rond, les poings serrés derrière le dos. Pour me détendre, je fumais une cigarette. Nous étions en grand nombre, dans la salle de la Paix de Sythis. C’était une salle ronde, haute de plafond avec quelques menues lanternes aux murs pour éduquer la nuit. Une ouverture par le plafond, illuminait tout ce qui se trouvait au bas de l’estrade centrale, de sorte que l’on ne la pouvait regarder sans être ébloui. De la sorte, avec la tribune dans l’ombre, c’était un lieu particulier où il était difficile de se mettre à l’aise. Comme moi, d’autres se mirent à fumer et les souffles grisâtres remontèrent vers le dôme semi-ouvert en dansant tantôt comme les interprètes d’un ballet lent et mélodieux, tantôt comme les interprètes d’un ballet fou et enragé parfois. Les portes étaient grandes ouvertes sur l’extérieur où la nuit venait dès la fin de l’après-midi conquérir le triste ciel. Le soleil froid d’hiver cachait l’horizon aidant les flocons de coton qui commençaient recouvrir la plaine neutre.

Mon père arriva à cheval, sans se presser. Nous voyions tous clairement ce qu’il tenait en triomphe au dessus de sa tête. L’avenir du Monde allait changer. Il entra. Et la Salle de la Paix de referma sur la Confrérie.

_Mes frères, mes sœurs. Le Livre Saint est achevé ! Les peuples ont abandonné les quatre Sphères au Dieu des dieux, la colère est retombée et la fin monte ! Que les infidèles baissent la tête ou meurent, nous avons la main. Lorsque nous aurons réunie la Mana nécessaire, alors nous pourrons conjurer Sythis de nous retrouver avec son corps pour qu’Il prenne le Trône Noir et redonne son identité à notre Monde. Le retour du Dieu des dieux ne sera pas offert à l’ingratitude. Sythis sait récompenser. Il sera alors parmi nous. Nous avons simplement besoin de grands processus de mana, c’est pourquoi nous allons libérer la Paix noire, faire proliférer les loups et combattre l’infidélité !

Il y eut une nuit de transe dans la salle hermétiquement close. Chacun criait, hurlait, Sythis nous tenait en son pouvoir. Quatre couleurs s’élevèrent. Puis un souffle, une voix, une force, une image. L’orbe verte, la dernière, renfermant l’émeraude brilla la première, et suivirent les trois autres. Il y eut cinq silhouettes qui parlèrent. Puis les élus diplomates. Et de nouveau le mystique, le souffle et la fureur qui parlèrent : « Paix ». Le mot résonna longtemps sur Iksème. Il y avait une énorme sphère noire. La Paix. Et puis des visions de flammes. Paix. Il fallait soumettre les infidèles. La Paix. Soumettre. La Paix. Sythis allait revenir. La Paix. La Paix noire.


La nuit s’étendit sur le Monde. Partout apparaissait le même message, retranscrit par la main de Meconnu, le prophète, qui disait :

« Aujourd'hui deuxième jour de la semaine, un fort parti de démons, souhaitant attaquer un campement d'humains passa a la tombée de la nuit au plus prêt de la forêt, près des racines mêmes de la montagne, progressant presque sans bruit, ils n'échappèrent pas à la surveillance de quelques centaures, qui sous le couvert des arbres suivirent leur progression dans le but de profiter du combat qui s'annonçait serré pour anéantir les vainqueurs. Un dresseur ayant envoyé un loup en éclaireur attira l'attention de Béonides qui guettaient la chasse aux abords des arbres et se mirent donc en route pour suivre cette trace.

Une demi heure plus tard, les démons voulant engager leur attaque, un centaure impétueux qui souhaitait profiter de la confusion pour larder de quelques traits les belligérants , un archer Humain en sentinelle ayant donné l'alarme ses camarades dans le silence bandaient également leurs arbalètes -pour retourner l'effet de surprise en leur faveur, les démons les croyant endormis- et même un guerrier béonide qui s'apprêtait à fondre sur un centaure isolé lancèrent tous leurs attaques presque au même moment. Au moment où leur esprit conçut la volonté finale de tuer, tous tombèrent à genoux, sous le coup d'une immense douleur, leurs yeux aveugles, brûlants d'un feu de terreur et de mort ne pouvaient plus voir que ces mots en lettres de flammes, Vous les connaissez car tous vous les avez vu si vous avez tenté de verser le sang aujourd'hui, et tous vous en avez subi la douleur.

" Le temps passera, le sang coulera et sera amassé dans le secret par ceux dont la foi aura grandi en même temps que l'incertitude et l'inquiétude des infidèles. Mais quand le temps sera venu pour la mère de la nuit de recueillir son offrande, tous ceux dont le sang, par celui de leur pères et frères d'armes, aura été versé par les lames de ses fils, comprendront alors leur dépendance à mon nom, car de leur sang j'ai fait ma nourriture, et de cette nourriture je les ait rassasiés également, et au jour de l'offrande et tant qu'elle ne sera pas consommée, le vivier du sacrifice ne devra pas être alimenté ! Que la douleur apprenne à tous que le sang qu'ils versent et verseront encore, est et sera toujours une offrande à la Mère de la nuit !"

Comprenez donc votre erreur car vous vivez de routine et ignorez l'ombre, je tiens à remercier personnellement tout ceux qui quasiment chaque jour ont clamé, certainement pour se rassurer eux même, dans les villes et les tavernes qu'ils n'avaient nulle crainte de Sythis... Pauvres fous vous fûtes nos meilleurs alliés car vous avez entretenu la flamme du doute tandis que nous étions occupé dans le secret, car bien plus efficace que ragots ou violence mise au jour, il n'est pas de meilleur moyen pour entretenir la peur et le doute que le démenti... jeune Soeur bien fantasque de notre Mère de la nuit, et qui court au devant d'elle.

Suite à cette paix courte voir éphémère s'en suivra alors ce que Sythis a toujours annoncé, le jour où tous les infidèles seront reconnus pour leurs crimes.
La mère de la nuit dans sa grande et sa clémente perception vous enverra les fils de Sythis les plus fidèles. Pour ceux qui reconnaîtront leurs torts elle accordera son pardon et elle fera d'eux des serviteurs honorables dédiés corps et âmes au Dieu noir.

Pour les autres elle fera son devoir, il s'ensuivra alors ce que Sythis a toujours annoncé la grande purification...

A vous la douleur, la mort, A Sythis la gloire et le sang (enfin une fois que j'ai prélevé ma part...) »

La Paix de Sythis était bien plus qu’une simple Paix, elle affola. Les commentaires fusèrent un soir dans une auberge du neutre pays où les cinq doigts de la Main donnaient conférence :

"Vöús étes dës êsçroçs, rîeñ dè þlus. Sythìs êst une mäçhíñàtíòñ. Dïtës-mòì, quèl magé së çâçhè dèrrìêrè lès yeúx de võtré dìvïñité? Qüel þétït sörtìlegè ingëniëúx?" s’écria Guilhem, le Béonide dans sa propre langue, qui annonça derechef sa propre explication ne tenant pas debout. Il avança l’hypothèse d’un empoisonnement collectif du Monde entier – depuis les murs obscurs de Yaeth jusqu’aux arbres de la Forêt-. Nous imaginait-il courir à droite et gauche pour semer la Paix Noire ? Non c’était absurde, il le savait lui-même sans doute. Nous n’avions besoin que de l’accès aux pouvoirs des peuples pour redonner une part infime de Son énergie à Sythis. Avec cette part si infime de Sa puissance, le monde était plongé dans la terreur de Sa Paix.

« Ce qui ne dure pas ne vaut pas la peine d'être combattu. La masse aura vite fait de vous réduire au silence, puisque vous ne semblez pas l'avoir dans votre poche. »

Les êtres faibles, au vu de Sythis, tels le démon Bloodfaust, essayaient de minimiser cette démonstration. Sythis n’avait donné qu’un aperçu de sa force.

Une autre fois, Innocent, face à moi, dépassa les bornes par une provocation basse. Il s’emporta lorsque je lui expliquais ce qu’il devait advenir et que, devant l’imbécillité du peuple, je quittai le PMU en assassinant le garde.

_Je crois que vous vous emportez DAME Liona! Ou alors votre capacité de discernement est mise à mal par l'intoxication psychologique dont vous semblez avoir été victime (comme le fait tout mouvement sectaire par ailleurs).

L’amour, la haine, la colère, l'amitié, entre autres, n'ont pas d'existence physique, pourtant vous savez qu'ils se tuent, ou se combattent.
Je ne vois pas à quel titre Sythis échapperait mystérieusement à cela.

D'autre part vous savez aussi que votre accès au coeur du lieu de décisions des Zhoms aurait été débattu démocratiquement et objet d'un scrutin.

_C’est toi qui t’emporte, tordeur de métaux ! Mon sort est désormais lié à l’accomplissement d’une œuvre magnifique et grandiose, non plus à la pseudo-démocratie humaine et aux colères insupportables et abjectes des infidèles.

Va parmi eux si tu le souhaites, fais toi infidèle mais ne t’adresse pas à moi sur le ton de celui qui sait. Tu ignores tout et tu verras bientôt Sythis à l’œuvre te détruire.

C’était ma colère et ma rage que je criais, je quittais ainsi ma maison. Alors que l’ombre et la puissance de Sythis apparaissaient, je perdais mes repaires personnels. Peu importe finalement, si c’est pour une grande cause. Telles est la vie des Hommes ; il faut savoir s’effacer pour laisser au collectif le soin de grandir.


Notes sur la Paix Noire :


La Paix noire est un mythe en Iksème. C’est une légende de grand-mère du coin du feu et tous les enfants tremblent en l’écoutant, chacun y voyant ses malheurs. La fin des massacres pour les démons, la fin des gardes-manger pour les Béonides, la fin des Temps selon les étoiles pour les Centaures et la fin de la Guerre, de la Conquête pour nous autres Humains ainsi que l’avènement d’une période sombres de paix tyrannique où la moindre bagarre d’ivrogne fini en bain de sang. En effet, on raconte que la première Paix Noire, instaurée par Sythis aurait rendu Diablo fou à lier, Thor dément à balancer des éclairs, Ent si hystérique qu’il croisa des races et Garyth tellement affamé qu’il dévora à lui seul quatre Montagnes et qu’il garda la dernière pour en faire son fief.

La version que je connais est celle-ci, je la livre à ceux qui ne connaitraient pas la légende. Caïn et Hallaserke parlaient un jour d’établir un commerce qui permettrait de faire rentrer de l’argent dans leurs caisses et d’en redistribuer une part afin de lui faire gagner plus de valeur et de s’enrichir toujours plus vite. Ils cherchaient un moyen de combiner leurs pouvoirs et leurs savoirs afin de mettre en œuvre pareille machination car Hallaserke avait besoin de grandes sommes pour retourner en son Monde et Caïn… Hé bien Caïn on l’ignore mais vous savez ce que l’on dit "Ne vous mêlez pas des affaires des magiciens, car ils sont subtils et prompts à la colère.". Ils avaient eu vent de l’arrivée par la mer de créatures étranges dans de grands voiliers. C’était là l’occasion rêvée car on disait ces gens naïves et même sottes. Certaines étaient semblables au vieux Maître de Yaeth : ils allaient sur deux jambes et possédaient un corps d’aspect plutôt fragile. Les deux maîtres prirent chacun un bâton de mage et s’en allèrent à la rencontre de ces Choses.

Les Choses en question avaient débarqué au Sud. « Elles se révèlent plutôt organisées, ces choses-là, Thor-Donar » disait Odin à son fils Thor du haut d’une falaise à bien des kilomètres en observant les Choses débarquer de leurs embarcations. De courts navires plus longs que larges, taillées dans du bois solide mais rustre. Des embarcations non point taillées pour la haute mer mais pour la côte, ce qui permet de penser que ces Choses

_Cela est vrai, père. Mais ils nous sont semblables. Regardez celui-ci, Wotan, il me ferait presque penser à vous avec son bâton de patriarche, sa barbe et ses cheveux blanchis. Je suis sur que ce sont des Etres bons, adroits et fiers s’il le faut. Laissez moi m’occuper d’eux et j’en ferais les meilleures Choses qui soient. Ce ne seront plus des Choses, mais alors de véritables heaumes. Ce sera d’ailleurs leur nom, le peuple des Heaumes.

_Soit, Thor, mon fils, fait. Mjöllnir, ton marteau t’aidera à les guider, va. Je vais m’en aller et te les laisser. Je pressens qu’un Monde se créé qui n’est pas le mien. C’est le tien et c’est pourquoi tout Asgard devra quitter ce Monde pour te laisser.

Odin partit et avec lui partirent toutes les divinités Asgardiennes et Thor alla à la rencontre des Choses. Mais pendant ce temps, ailleurs sur une autre falaise, Diablo tenait un semblable dialogue avec Baal, il convint aussi qu’il fallait aller à la rencontre des Choses pour leur insuffler une part de lui, pour qu’elles deviennent ses serviteurs et qu’il puisse se construire sur cette terre, la terre d’Iksème, un Royaume qui plus tard sera, oui, sera son Empire !

Il congédia Baal qui quitta ce Monde avec tous ses compagnons infernaux, toute la Cour des Enfers en laissant à Diablo le soin de dominer ici.

Thor arriva le premier face à ces êtres. Ils étaient habillés avec des habits rudimentaires, sales et crasseux. Beaucoup portaient de grandes barbes, arboraient des tresses blondes, rousses ou brunes. Ils faisaient couler à flot un alcool qu’ils tenaient de chez eux, probablement un ancêtre de ce qu’ils nommeraient plus tard l’hypocras : un vin sucré au miel. Lorsqu’ils le virent, d’un même mouvement ils se jetèrent tous sur lui, et tentèrent de la frapper avec de grands bâtons. Ils pensaient qu’il était un esprit maléfique venus leur dérober leurs biens.

Thor ne broncha pas. Il les réduisit à l’impuissance et au silence. Celui qui était leur chef, que les légendes nomment Maos s’approcha et lui dit dans sa propre langue quelque chose qu’il ne comprit pas. Thor répondit :

-Heaume ! Dit à ton peuple de m’honorer et je ferais de vous l’égal des Elfes qui parcourent ces terres.

Rien de tout cela ne fut compris par Maos. Mais derrière lui, les autres répétèrent en boucle « Homme, Homme, Homme. ». Il fallut quelques temps à Thor pour en faire un véritable peuple. Il leur donna son pays, celui des champs de vigueur, pour qu’ils s’y installent. Là, sur ce qui restait d’Asgard, abandonné par les Dieux, les Hommes construisirent leur cité à laquelle ils ne donneraient le nom de Midgard que des siècles plus tard. Ils en firent leur capitale et commercèrent avec les Elfes, les Nains et tous les Anciens peuples d’Iksème qui disparurent quand les Démons surgirent des âmes Humaines.

Mais bien avant cela, le lendemain du jour où Thor prit son peuple en main, Caïn et Hallaserke arrivèrent. Ils ne parlaient que d’or et Thor les renvoya. Ils préparaient cependant leur vengeance car ils n’apprécièrent pas d’être rabroués.

Les prochains visiteurs furent Seïsë, le roi des Elfes et Ent, encore jeune en ce temps, qui vivait avec tout un peuple de ses semblables. Il en était le roi et fit une simple ambassade courtoise avant de repartir, expliquant aux Humains que son territoire et celui des Elfes était les forêts déjà existantes, qu’ils ne devaient pas y entrer en armes avec du feu et des flammes ou de la foudre car ce ne serait pas « digne », dit-il. Tant qu’ils respecteraient ces conditions, un humain serait toujours le bienvenu dans les forêts. Les Hommes ne comprirent rien et Thor leur réexpliqua cela lorsqu’ils furent un peuple moins sauvage.

Diablo enfin vint. Il parla longuement avec Thor et s’en fut, contrarié car celui-ci ne voulait pas lui laisser quelques uns de ses protégés. Pour se venger, il envoya une armée de diablotins attaquer Midgard. Ce fut la première bataille. Elle fut meurtrière dans les deux camps et traumatisa au-delà de ces camps. Diablo et Thor menaient leurs peuples dans la bataille avec sang froid et avec une pitié inexistante. Le choc fut si grand que les Nains fermèrent les portes de leurs demeures, que les Elfes devinrent suspicieux et que Ent fit surveiller ses forêts. Beaucoup de choses en sortirent pour les Humains. Ils devinrent un peuple plus mur et très proche de celui qui existe aujourd’hui. En revanche, ils durent concéder une bonne partie de leurs territoires. Toute la région de l’Est, d’abord, Dormengasth, puis de très nombreuses terres ça et là. Ils ne leurs restaient que Hammersel, Clarence, Lanfort, trois régions, et des terres disséminées. Enfin, certains d’entre eux changèrent d’apparence et devirent des Démons à part entière. Ces Démons reçurent de Diablo, leur dieu, la sphère rouge contenant son « cœur ». Pandora fut crée en Dormengasth pour s’opposer à Midgard. En représailles, Thor donna le sien aux Hommes. Ces sphères furent dès lors confiées au vainqueur de l’élection diplomatique. Il en est ainsi depuis des temps immémoriaux, il en sera toujours ainsi.

Des conseils furent tenus qui décidèrent que la faute était à Diablo et que s’il ne se retirait pas aussitôt d’Iksème, une alliance serait conclue par tous les peuples ( les Nains n’étaient pas d’accord sur ce dernier point, estimant qu’il fallait qu’ils soient payés ) pour l’éradiquer. Alors, afin de se venger enfin, Hallaserke et Caïn créèrent un sort qui empêchait Thor, Diablo et Ent de quitter la zone des plaines. Hallaserke monnaya ses services afin de permettre aux démons de se trouver face à Midgard sans avoir à marcher de longs jours. Caïn leur appris des sorts. Mais pour des raisons bien différentes, Caïn par amour du savoir et Hallaserke par appât du gain, ils proposèrent ces services aux Humains également. Les Démons, de plus en plus nombreux, détruisirent quasi-entièrement tous les Anciens peuples, Elfes, Ents, Nains, Gobelins. Ceux qui ne moururent pas quittèrent les terres d’Iksème où formèrent de petites communautés sécrète qui vivent dans des lieux isolés du Monde, protégés par des sorts. J’appartenais d’ailleurs à la race des Sagittaires et à l’une des dernières communautés sagittariennes qui fut détruite peu après ma naissance. Les Sagittaires sont aux Centaures ce que les Elfes sont aux Humains. Nous sommes semblables, mais nous sommes aussi plus proche qu’eux encore de la nature, avons nos coutumes, vivons plus longtemps, possédons de meilleures aptitudes physiques et surtout ils voient en tous ce que nous faisons de beaux ouvrages, car nous manions mieux la magie que n’importe quel peuple, hormis peut-être les magiciens eux-mêmes. Moi qui suis devenue humaine, j’en garde les stigmates et si je marche sur deux jambes, je n’oublierai jamais ceux dont je suis issue qui, aujourd’hui, n’existent plus.

Alors que la guerre annonçait un paroxysme sanglant, Sythis apparut, d’abord dans les esprits. On ne sait exactement comment. D’aucun clamèrent qu’il avait toujours été là, terré dans l’ombre et qu’il était le Dieu des dieux. Une multitude d’adeptes sortirent des ombres. Les ruelles ne furent plus sures. Ils étaient cinq à occuper des places importantes de ce culte, on les appelait les cinq doigts. Chacun de ces cinq membres possédaient sa garde personnelle, constituée de « Silencieux », des assassins d’élite, issus souvent des armées et endurcis par les combats. La Paix Noire étendit son emprise sur le Monde, elle dura plusieurs mois. Puis, la première « Main Noire » se mit en quête de Mana, d’une quantité exubérante, afin de permettre le retour de son Maître.

Pendant la Paix Noire, Thor et Diablo se firent discret, ils cessèrent de s’affronter comme ils l’avaient sans cesse fait. Ils ne battraient peut-être plus jamais, étant de force égale, ils se contenteraient de tuer des adversaires non divins. L’emprise de Sythis diminuait leurs pouvoirs. Ils étaient de plus privés de leurs cœurs respectifs. On ne sait comment les deux sphères avaient été dérobées, peut-être que les diplomates élus étaient des traîtres, à qui faire confiance ? Les peuples ne pouvaient plus se battre, tuer même un animal devenait dangereux pour certaines personnes, la chaîne alimentaire était en péril. Il y avait des champs entiers avec des animaux et des enfants morts un peu partout. Des malades mourraient d’avoir voulu se battre sans même avoir reçu de coups. Il semblerait que les plus résistant à l’Influence étaient les adeptes qui pouvaient même tuer la nuit, dans les passages obscurs.

Garyth, le ripailleur, apparut pendant la Paix Noire. C’était un croisé et c’était aussi, sans doute, le premier des Béonides. Mi-Homme, mi-Démon. Il n’était pas encore considéré comme un dieu à l’époque, car il n’avait pas encore de peuple. La légende raconte qu’il mangea la majeure partie de la chaîne de Montagnes où il s’était exilé, rendu dément par la Paix forcée qu’il subissait. Thor déchaîna des éclairs et des orages comme on n’en avait jamais vu sur le Monde, Diablo, dans un accès de folie tenta de mettre le feu au Vieux Monde de Yaeth dont il fit les ruines qui existent encore aujourd’hui. Il parait qu’il y avait là de belles cités autrefois. Enfin, Ent, pour passer le temps, croisa des Humains et des chevaux pour créer une race proche de celle des Sagittaires, quasiment disparue, en espérant retrouver des Etres tels que Grenäel, le Jeune, un Sagittaire si sage et si savant qu’on lui accorde l’invention de la magie iksmienne. Cela ne fut peut-être pas le résultat qu’il attendait, mais cela donna la race des Centaures (les Sans-Tords comme il voulait les appeler et comme ils s’appellent dans leur langue, mais la langue humaine n’as pas retenu et a changé la grammaire ).

Mais la Main Noire était trop mal organisée, les Silencieux se faisaient concurrences en même temps que les Cinq. Sythis, prit de colère, foudroya les Cinq et la Mère de la Nuit. Il disparut alors et l’on espéra ne plus le revoir en tremblant, jusqu’à ce que l’histoire deviennent contes de grand-mère et qu’elle fut risible pour les adultes ayant frissonné en l’entendant.

Alors, le Monde se réveilla, un soir et non un matin. La guerre pouvait recommencer. Il existait tant de rancunes. Les plus grands de notre Ere se réveillaient ou naissait. Quelque part une longue histoire commençait.


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